La jeunesse du Jobbik a commémoré à Budapest la chute de Vukovar
La jeunesse du principal parti d'opposition en Hongrie, le Jobbik, s'est rassemblée en face de l'ambassade de Croatie à Budapest pour allumer des bougies de couleur rouge et blanche pour se remémorer les héros de Vukovar parmi lesquels figurait un nombre important de Hongrois.
Des membres du cabinet en charge de la politique extérieure de la jeunesse du Jobbik étaient présents lorsque les bougies ont été allumées.
Szabolcs Szalay, le chef du cabinet, a déclaré dans son discours que même si les héros de Vukovar étaient bien moins nombreux que l'ennemi, ils possédaient quelque chose qui manquait dans l'autre camp : “la foi et le patriotisme”.
[...]
Il a ajouté que le souvenir de Sziget et de Kőszeg lie les Hongrois et les Croates, et que les Hongrois peuvent être fiers de Vukovar et de la guerre patriotique de la Croatie puisque dès le début la Hongrie s'est tenue aux côtés de la Croatie et que de nombreux Hongrois ont combattu dans l'armée croate.
L'adjoint de l'ambassade de la République de Croatie a salué sur place les membres de la jeunesse du Jobbik.
Source : sloboda.hr, le 19 novembre 2016.
L'invité Ivan Pernar et l'animateur Aleksandar Stanković donnent leur avis sur l'interruption de l'émission “Dimanche à 14h”.
“Il est révélateur qu'on ne m'ait pas autorisé à parler librement et sans m'interronpre justement lorsque j'ai commencé à exposer mon opinion sur le conflit israélo-palestinien”, déclare pour Al Jazeera le député croate Ivan Pernar, après avoir abandonné l'émission “Dimanche à 14h” sur la radio-télévision publique. L'animateur Aleksandar Stanković affirme pour sa part que l'animateur est pleinement responsable.”
[…]
Ivan Pernar affirme que ce n'est pas un hasard si Stanković l'a justement interrompu à ce moment-là, et il soutient qu'il existe des sujets dont on peut toujours parler aux heures de grande écoute et d'autres que l'on ne peut aborder sous aucun prétexte.
“Voyez-vous si j'avais parlé de l'holocauste ou des droits des LGBT je n'aurai pas été interrompu. Ce qui veut dire que ce n'est pas une question de couper la parole. Aussi si j'avais parlé d'autres sujets, on m'aurait autorisé à parler. Il s'agit en l'occurence d'une politique de censure qui est inadmissible à la télévision publique”.
Pernar a aussi commenté ses récentes prises de position géopolitiques où il s'en est pris à la politique américaine et qui ont été mal reçues par une partie de l'opinon publique croate”.
“Qui de normal soutient les crimes de guerre américains, les bombardements de la Syrie, de la Libye, du Yémen, de l'Irak, de l'Afghanistan, et qui de normal peut être en faveur de la guerre. Cela veut dire qu'un simple regard censé est muselé par les médias et que l'on persuade les gens que la guerre est la paix, que le mal est le bien, que la victime est criminelle, que le criminel est une bonne fée, etc... Les gens sont donc victimes d'une lourde propagande”.
Prié de donner son avis, en tant que député croate, sur les récentes arrestations de dix membres de l'HVO sur le territoire d' Orašje et sur les réactions des autorités croates au regard de l'action entreprise par le procureur de Bosnie-Herzégovine et par l'Agence bosniaque centrale d'enquête et de protection (SIPA), Ivan Pernar a laconiquement répondu que cela 'ne l'intéresse pas'”.
Source : balkans.aljazeera.net, le 13 novembre 2016.
http://balkans.aljazeera.net/vijesti/pernar-zabranjene-teme-stankovic-ja-vodim-emisiju
Une interview sur le site croate priznajem.hr (affichant occasionnellement de l'iconographie oustachie) de Denis Šeler, un exalté croate allé se battre aux côtés de la junte ukrainienne. L'auteur de l'interview n'a pas jugé utile de laisser son nom. Extraits :
[...]
Quelle est la situation actuelle en Ukraine et est-ce que les civils sont menacés ?
“Actuellement il n'y a pas de grosses actions d'infanterie dans le but d'occuper des collines, des localités ou des villes, mais les pilonnages et les échanges de tir de tout calibre sont quotidiens ; sur le front de Marioupol où nous nous trouvons ils se produisent jusqu'à une dizaine de fois par jour.
Lamentablement les victimes sont quotidiennes, ce mois dernier rien que sur le front de Marioupol une dizaine de défenseurs ont perdu la vie, plusieurs dizaines ont été blessés, et ce n'est nullement mieux sur les autres fronts.
Plus d'une fois des localités habitées ont été bombardées, mais je dois dire que dans une bien moindre mesure que lors de la guerre pour la patrie lorsque des villes croates avaient été frappées par de l'artillerie lourde de manière systématique et sélective.
Depuis le début des hostilités les fronts les plus chauds ont été autour des villes de Donetsk et de Marioupol, et les points les plus chauds sont Piski, Maryinka, Adevkaa autour de Donetsk, Chirokino et Komiternovo autour de Marioupol ainsi que Stancia Luganska tout près de Lougansk.”
Peut-on entrevoir une fin de la guerre et une libération des territoires occupés ?
Malheureusement non. Bien que l'Ukraine ait pour l'instant les forces et les moyens de libérer les territoires occupés par l'emploi des forces militaire, hélas la situation politique dans le pays est assez compliquée, ce qui ne fait que contribuer à la poursuite de la guerre ou à une situation de paix intermittente.
En effet pour comprendre la situation il est nécessaire de connaître la situation politique, l'histoire et la structure de la population.
Je tenterai de synthétiser :
Ainsi toutes les forces politiques d'orientation nationale et patriote ont tourné toutes leurs forces, moyens et capacités vers la libération des territoires occupés. Ce temps a été mis à profit par divers politiciens, parlementaire, pour leurs jeux politiques, pour se soumettre aux grands capitaux des oligarques locaux, qui de leur côté profitent de ce que l'attention de la nation est tournée vers la guerre alors qu'eux s'occupent de nouvelles “privatisations” et de négoces avec les régions occupées (ce scénario nous est bien connu en Croatie), en grossissant leur capital.
Il se fait que des scissions et des querelles (à nouveau le scénario croate) ont éclaté parmi les partis “de droite” et qu'ils sont actuellement assujettis au premier groupe mentionné.
[…]
Source : priznajem.hr, le 8 novembre 2016.
“Pernar à la place d'Hasanbegovic” titre le site Bilten.
Zlatko Hasanbegovic est l'ancien ministre croate de la culture qui s'est fait connaître par certaines positions conservatrices et en particulier une volonté de réduire les financements des médias de la gauche-libérale. Le Courrier des Balkans qui donne le La sur les infos francophones concernant les Balkans l'a qualifié de révisionniste pro-nazi...
Ivan Pernar est quant à lui un jeune député au parlement croate qui fait partie de la formation eurosceptique Zivi zid. Son impétuosité et son franc-parler en ont fait une des étoiles montantes de la jeune génération dans les Balkans qui commence à secouer le joug de Bruxelles et Washington.
D'après l'article de Bilten, "Le nouveau parlement constitué et la nouvelle équipe gouvernementale en Croatie ont aussi introduit du changement sur la scène médiatique : la vedette principale n'est plus Zlatko Hasanbegovic, ce titre a été repris par Ivan Pernar de Zivi zid."
Novi saziv Sabora i novi sastav hrvatske Vlade donijeli su i pomak na medijskoj sceni: glavna politička zvijezda više nije Zlatko Hasanbegović, titulu je preuzeo Ivan Pernar iz Živog zida.
Bilten explique que les deux viennent combler un espace vide, ces apparitions politiques relèvent d'un phénomène généralement appelé le “populisme”.
Takav prazan prostor zauzimaju svakojake političke pojave, najčešće etiketirane terminom “populizam”.
Bilten formule la critique suivante : “Alors que ladite nouvelle droite attribuait le délabrement social et politique aux manipulations des élites communistes, Pernar les attribue aux intérêts des élites mondialistes guidées par les Etats-Unis et aux loges maçonniques. La simple critique du suivisme inconditionnel de la politique croate aux diktats de Washington et Bruxelles, combinée à une bizarre sincérité et persévérance, a suffi pour faire de Pernar une figure politique et une marchandise médiatique. Mais c'est bien là où réside le potentiel dévastateur qu'implique son apparition politique. Dans sa quête d'authenticité (il a été membre d'à peu près tous les partis ces dix dernières années ainsi qu'un participant actif de la plupart des initiatives dites citoyennes), Pernar a fini par soulever les problèmes majeurs de la politique croate négligés depuis des décennies. Mais par ses interventions et ses folles théories du complot, il a en réalité disqualifíé à long terme ces thématiques et problèmes qui restent dans le domaine de passe-temps pour exaltés ou de maladies infantiles dans l´évolution politique.”
Dok je tzv. nova desnica uzroke političke i socijalne devastacije vidjela u manipulacijama komunističkih elita, Pernar ih vidi u interesima globalnih elita predvođenima SAD-om i masonskim ložama. Sama kritika bezostatne naslonjenosti hrvatske politike na diktat Washingtona i Bruxellesa u kombinaciji s bizarnom iskrenošću i ustrajnošću, dovoljna je da od Pernara stvori prepoznatljivu političku ličnost i medijsku robu. No, tu se nalazi i potencijal najveće štete koji njegova politička pojava nosi sa sobom. U svom traganju za autentičnošću (bio je član valjda svih stranaka u zadnjih deset godina, kao i aktivni sudionik većine tzv. građanskih inicijativa), Pernar je dospio do ključnih problema hrvatske politike koja već desetljećima ostaju neadresirana, ali svojim pristupom i sumanutim teorijama zavjere zapravo dugoročno te probleme i teme delegitimira kao relevantne. One ostaju u domeni hobija entuzijasta ili dječjih bolesti u političkom razvitku.
Ivan Pernar seront donc un exalté qui brouille les cartes par son penchant pour les théories du complot. Il est à noter que le court article de Bilten ne s'attache pas à démonter une seule théorie du complot dont souffre Ivan Pernar.
Profitons en pour se pencher sur Bilten, ce site régulièrement traduit par le Courrier des Balkans. Nous tenterons pour notre part, bien sûr, d'éviter les théories du complot...
Bilten est un site d'information régionale écrit en croate. Il est financé d'une part par la Fondation Rosa Luxembourg de l'Europe du Sud-est et de l'autre par le ministère de la Culture de la République de Croatie. (Source)
Dans ce qui va suivre on pourra juger qu'il ne s'agit en aucun cas d'un site indépendant des pouvoirs politiques.
Qu'est-ce que la Fondation Rosa Luxembourg ?
L'article wikipédia en allemand nous signale que contrairement à ce qu'indique son nom, sa forme juridique n'est pas celle d'une fondation mais celle d'une “Association enregistrée” (Eingetragener Verein - e.V.), comne c'est le cas pour d'autres fondations proches des partis politiques. Elle est financée par des dons, des cotisations de membres et en particulier par des subventions de l'Etat. En 2015 celui-ci lui a attribué environ 47 millions d'euros.
Wie es auch bei den meisten anderen parteinahen Stiftungen der Fall ist, hat die RLS trotz des Namens nicht die Rechtsform einer Stiftung, sondern eines Eingetragenen Vereins. Sie finanziert sich aus Spenden, Mitgliedsbeiträgen und insbesondere aus staatlichen Zuschüssen. Von diesen erhält sie im Jahr 2015 rund 47 Mio. €
Proche du PDS, c'est en 1999 que la Fondation Rosa Luxembourg a obtenu les premiers financements publics.
Les fondations politiques allemandes sont financées principalement sur fonds publics, au prorata du nombre d'élus de chaque parti au Parlement. Le montant annuel total des subventions est de l'ordre de 300 millions d'euros, répartis entre les ministères fédéraux de la Coopération économique et de développement, de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de l'Education. (Source)
Si la fondation Rosa Luxembourg n'est pas la mieux dotée parmi ses consoeurs allemandes, ses moyens sont tout de même considérables. “En 2010, la Fondation Adenauer a obtenu 125 millions d’euros de budget, possède 80 filiales dans le monde, dirige des projets dans 120 pays et emploie 563 salariés. La Fondation Ebert a reçu 149 millions d’euros, emploie 620 salariés, possède 110 filiales et dirige des projets dans 110 pays. La Fondation Naumann reçoit 46 millions d’euros, salarie 188 personnes, possède 44 filiales et dirige 100 projets dans le monde. La Fondation Heinrich Böll reçoit 50 millions d’euros, salarie 278 personnes dans le monde dans 52 filiales et dirige des projets dans 72 pays. La Fondation Rosa Luxemburg reçoit 30 millions d’euros, emploie 134 personnes dans 14 filiales dans le monde et dirige des actions dans 50 pays. Enfin, la Fondation Hans Seidel a reçu 46 millions d’euros, salarie 182 personnes dans 29 pays.” (Source)
Plus spécifiquement “dans les Balkans, la fondation Rosa Luxemburg a financé la partie politique du Subversive Festival de Zagreb, le Forum des Balkans, en 2012 et 2013. Actuellement, elle travaille à la création d’un parti de gauche de type « Syriza » en Serbie et Bulgarie, ce qui depuis des décennies de défaite de la gauche dans ces pays apparait très attractif pour de nombreux jeunes militants issus des nouveaux mouvements sociaux de 2011 en Serbie et 2013 en Bulgarie.” (Source)
La Fondation Rosa Luxembourg ne peut être comprise que dans le spectre plus large des fondations allemandes chargées de promouvoir les intérêts allemands à l'étranger.
“Les fondations sont devenues en quelques décennies un instrument irremplaçable de la politique étrangère allemande. Leur place à part dans le paysage politique et institutionnel leur permet, entre autres, de remplir un rôle d'information et de médiation à double sens : en Allemagne, auprès des ministères (en particulier le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Coopération) et de leur parti de tutelle ; à l'étranger, auprès de différents acteurs politiques, les fondations privilégiant en général les contacts avec des formations partageant des idées ou des valeurs proches des leurs, qu'il s'agisse de partis politiques, de groupes d'intérêt, de syndicats, de centres de recherche ou de formation, d'organisations non gouvernementales etc., mais aussi auprès des ambassades allemandes avec lesquelles elles sont en contacts étroits.”(source)
On ne peut parler d’autonomie financière pour les puissantes fondations allemandes puisque “ces organisations sont financées à 95% par des fonds publics. Il n’est donc pas étonnant que le rapport du Ministère de la Coopération de juin 1969 déjà cité ait défini le rôle des fondations et autre agences comme des instruments de formation des élites politiques des pays visés dans le but de conformer les attitudes et décisions de ces élites aux intérêts nationaux de l’Allemagne.” (Source)
“De l'avis formulé par le président fédéral Roman Herzog, en 1996, les fondations politiques restent aujourd'hui encore "l'un des instruments les plus efficaces et éprouvés de la politique étrangère allemande, si on ne se limite pas aux seules méthodes et au savoir traditionnel de la diplomatie".”(Source)
Considérant son financement, le site d'information Bilten serait-il la voix de son maître allemand ? Ces gens auraient-ils perçu en la personne d'Ivan Pernar une noix autrement plus dure à croquer que le pauvre Zlatko Hasanbegovic et sa malheureuse révolution conservatrice ?
Qui restera-t-il pour rédiger les journaux ? : le fameux fond slovaque prépare une nouvelle vague de licenciements.
Cela fait plusieurs années déjà que des mauvaises nouvelles nous parviennent le plus souvent du seul quotidien istrien, Glas Istre (“La Voix de l'Istrie”). Cette fois, on apprend que l'actionnaire majoritaire de l'entreprise, le fond slovaque Joj Media House, a décidé de licencier 14 journalistes et rédacteurs. La Voix de l'Istrie perdra de la sorte un tiers de sa rédaction. En effet le nombre d'employés passerait alors de 38 à 24. Or quiconque a travaillé dans un quotidien sait qu'il est impossible pour 24 personnes de délivrer sur le marché un journal de qualité.
Il s'agit de licenciements pour motif économique, justifiés par la baisse d'environ 30% des résultats et d'une chute moyenne du tirage de 27% depuis l'année 2013 jusque 2016. C'est justement en 2013 qu'un programme de prise en charge des travailleurs excédentaires avait été appliqué, ce qui avait réduit les effectifs d'une trentaine de travailleurs.
La parole est maintenant au syndicat qui a huit jours pour se prononcer sur les licenciements annoncés. C'est ce qu'a déjà fait Paolo Gregorovic, principal délégué du Syndicat des journalistes croates et délégué du Conseil des travailleurs au sein de La Voix de l'Istrie. Pour lui cette décision est une catastrophe.
[…]
Source : lupiga.com, le 3 novembre 2016.
Note : le journal Glas Istre a fait l'objet d'un rachat à l'occasion de la reprise du Novi List par le même groupe slovaque.
Commentaires