Un parti bon pour quitter la scène de l'histoire par la petite porte
Dans ce blogue il est beaucoup question de la perte de popularité du HDZ et de son échec à rendre la Croatie prospère et dynamique. Néanmoins le foirage du HDZ est également patent en Bosnie-Herzégovine.
Le site de l'Association Sarajevo offre un article sur la récente formation du gouvernement dans la Fédération croato-bosniaque. Quelques éléments d'éclairage nous sont ainsi fourni sur le sort malencontreux du HDZ de l'autre côté de la frontière.
En principe le HDZ croate et censé voler au secours du HDZ bosno-herzégovinien mais étant donné qu'il est lui-même grandement déconsidéré il y a de moins en moins de gens pour écouter sérieusement les recommandations de ce parti.
Deuxième facteur aggravant, la relation entre le Président Ivo Josipovic et la Premier ministre Jadranka Kosor s'est détériorée ces derniers temps et toute tentative que ces deux-là esquisseraient pour former un front uni afin de soutenir le HDZ voisin serait perçue comme une nouveau revirement incompréhensible.
Troisièmement, les Croates sont trop occupés à se débattre pour sortir du chaos économique dans lequel le HDZ les a plongés et ils n'ont pas le temps ni le courage pour s'occuper du sort des Croates en Bosnie-Herzégovine.
Les habitants de Sarajevo ont soutenu ceux de Banja Luka et ont attiré l'attention sur la situation catastrophique qui règne dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine
L'organisation unie pour le socialisme et la démocratie (JOSD) soutient les manifestations civiques qui ont eu lieu aujourd'hui à Banja Luka, en organisant elle-même des actes de protestation à Sarajevo.
Aujourd'hui, à partir de midi, un groupe de Sarajéviens s'est réuni en face de la cathédrale de Sarajevo afin de manifester par une action pacifique sa solidarité avec les habitants de Banja Luka et afin d'attirer l'attention sur la situation tout aussi catastrophique sur le plan économique et politique qui règne dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine.
La JOSD a salué le courage et la détermination des citoyens de la Republika Srpska à descendre dans la rue pour s'opposer au régime de Milorad Dodik qui les a menés au bout du rouleau. L'organisation a également condamné sans réserve la direction de toutes les organisations qui ont choisi de saboter la manifestation des travailleurs en Republika Srpska en se rangeant ainsi du côté du régime.
L'Action des citoyens (Akcija građana) s'est jointe aux manifestations à Sarajevo. C'est elle qui a apporté les fameuses "grosses têtes", sorte d'énormes caricatures des politiciens.
Pour rappel, aujourd'hui un groupe informel de citoyens, qui dans le cadre de la campagne "La Voix du peuple" a organisé aujourd'hui un rassemblement public dans le centre de Banja Luka, a exprimé son mécontentement envers la situation sociale et économique des citoyens en Republika Srpska.
Jedinstvena organizacija za socijalizam i demokratiju (JOSD) podržala je današnje proteste građana u Banjaluci, organizujući sama proteste u Sarajevu.
Danas s početkom u 12 sati grupa Sarajlija se okupila ispred sarajevske katedrale kako bi mirnim protestom iskazali solidarnost sa Banjalučanima i upozorili na istovjetnu katastrofalnu ekonomsku i političku situaciju u Federaciji BiH.
JOSD je pozdravio hrabrost i odlučnost građana u RS koji su izašli na ulice da se suprotstave režimu Milorada Dodika koji ih je doveo na rub egzistencije i nedvosmisleno osudio rukovodstvo svih organizacija koje su odlučile sabotirati protest radnih ljudi u RS i time se svrstati na stranu režima.
Protestima u Sarajevu se priključila i Akcija građana, koja je donijela famozne "glavuše", ogromne karikature političara.
Podsjećamo, danas je neformalna grupa građana, koja je u sklopu kampanje "Glas naroda" danas organizovala javno okupljanje u centru Banje Luke, izrazila nezadovoljstvo socijalno-ekonomskim položajem građana u RS.
Source : abrasmedia.info, le 20 mars 2011.
Croatie : 6000 personnes réclament le départ du gouvernement
ZAGREB - Environ 6.000 personnes ont défilé samedi soir à Zagreb, réclamant le départ du gouvernement croate, qu'ils accusent de "corruption" et de "mauvaise gestion", dans la foulée des manifestations qui ont lieu depuis fin février, a constaté l'AFP.
"Tout le monde dans la rue!", "Nous sommes la Croatie!", ont scandé les manifestants en se dirigeant, dans le bruit de sifflets et de tambours, de la place centrale de Zagreb vers le siège du parti au pouvoir, l'Union démocratique croate (HDZ, conservateurs).
Depuis le 22 février, la capitale croate est le théâtre de manifestations similaires, organisées à un rythme soutenu presque tous les deux jours, via le site de socialisation Facebook.
"Jaco va-t-en!, a crié la foule à l'adresse du Premier ministre, Jadranka Kosor, en s'approchant de l'immeuble abritant le siège du HDZ auquel l'accès était bloqué par un important dispositif de la police anti-émeute.
Des oeufs, des bouteilles et des canettes de bière se sont envolés contre l'immeuble.
Etudiants, retraités, chômeurs, des gens de tous âges ont participé au défilé.
"La grève générale" et "Nous voulons les élections", pouvait-on lire sur les grandes pancartes portées en tête de la colonne.
"J'espère qu'on sera plus nombreux ce soir et qu'on poussera se gouvernement mensonger et corrompu à enfin partir", a dit à l'AFP Zdenka Bosnic, 62 ans, à la retraite.
"Je veux seulement une chute du gouvernement, c'est tout", a dit pour sa part Zeljko, un traducteur de 34 ans.
Les manifestants ont défilé pendant trois heures bloquant la circulation et se sont notamment arrêtés devant le ministère de l'Agriculture en signe de soutien aux agriculteurs qui protestent depuis quelques jours dans certaines régions du pays pour réclamer des subventions de l'Etat.
Des rassemblements similaires ont eu lieu simultanément dans une douzaine d'autres villes du pays, sans toutefois attirer plus que quelques centaines de personnes, ont rapporté les médias locaux.
Sous la pression de l'opposition, Mme Kosor a concédé récemment que les élections législatives auraient lieu fin 2011, avant l'échéance légale de mars 2012.
Mais elle a refusé un scrutin plus tôt, jugeant que cela mettrait en péril les négociations d'adhésion du pays à l'Union européenne, qui sont dans leur dernière phase.
Des révélations récentes sur la corruption dans les hautes sphères politiques et un chômage record depuis la crise économique mondiale, qui a frappé la Croatie de plein fouets, ont attisé les mécontentements dans le pays.
L'économie croate s'est contractée de 1,4% en 2010 par rapport à l'année précédente, son deuxième recul consécutif après une contraction du PIB de 5,8% en 2009.
Le chômage touchait en janvier 19,6% de la population active. Outre quelque 334.000 chômeurs, dans un pays de 4,4 millions d'habitants, quelque 70.000 employés ne touchent pas leur salaire, selon les syndicats.
Mme Kosor dirige le gouvernement depuis 2009. Elle a succédé à Ivo Sanader, arrêté en décembre en Autriche à la demande de la justice croate qui le soupçonne de détournement de fonds.
Source : romandie.com, le 19 mars 2011.
Galerie de photos (entrecoupée par les habituelles publicités) sur le site jutarnji.hr
Don Ivan Grubišić : les électeurs du HDZ sont les talibans croates
Le sociologue et prêtre, le père Ivan Grubišić, connu pour être critique envers l'Eglise et aussi grâce à sa lettre ouverte dans laquelle il dit que dans notre pays "ces vingt dernières années il n'y a pas eu de politique mais de la politicaillerie et de l'idiotisme", a expliqué dans une interview pour le journal Novi list ce qu'est le concept d'Alliance entre les associations, les initiatives et mouvements en faveur d'une Croatie civique et éthique.
Dans l'interview Grubišić explique qu'en Croatie peu de gens croient en la possibilité de changements radicaux sur la scène politique, et cela à bref délai, car "nous n'avons pas une culture de comportement civique et nous n'avons pas un corps électoral politiquement mature".
L'Eglise subira le sort du HDZ
"En son temps l'Eglise avait fait signe et opté pour Tuđman et le HDZ. Et maintenant encore, après tout ce qui a eu lieu par le fait du HDZ et que sa cote de popularité est tombée à 6% - quelle que soit l'exactitude du chiffre -, l'Eglise est pour le HDZ, d'après ce que je lis dans les déclarations de Bozanić et du Kaptol [le Palais archiépiscopal de Zagreb, N.D.T.]".
Grubišić nous dit encore que les gens qui occupent actuellement la scène politique devraient s'en aller et que la Croatie a besoin d'un nouveau paradigme : "traduit en langage biblique : A vin nouveau, outres neuves".
"Sinon les vieilles outres vont crever. La situation est plus que critique. Ce pouvoir, ce qui est le pire, ignore jusqu'à quel point il a mené le peuple. Et pour le peuple le mieux est encore que nous ignorions où nous en sommes tous arrivés si veut garder toute sa raison mentale... continuer à vivre", a déclaré Grubišić. Et il a ajouté que l'Eglise pourrait subir le même sort que le HDZ car "elle ne s'est pas tenue au côté du peuple, alors qu'elle devait être avec le peuple".
L'Eglise promeut un christianisme en papier carton
"Il y a dix ans j'avais déjà dit que l'Eglise subirait le même sort que le HDZ - lorsque le HDZ s'écroulerait il ne lui resterait plus rien. Ainsi nous voyons maintenant que le catéchisme dans les écoles est mal conçu, que les enfants ne vont pas à l'église, que nous avons perdu le contact avec eux, qu'après le baptême à l'église la plupart n'y réapparaissent plus. Le sacramentalisme qu'on force dans l'Eglise, de même que les confirmations pour l'obtention du sacrement - cela est le christianisme de papier carton. De cela il ne résulte rien parce que le christianisme est un système de valeurs qui s'accepte ou ne s'accepte pas, qui se vit ou ne se vit pas. Ainsi saurez-vous que vous êtes miens, dit Jésus Christ, si les hommes voient vos bonnes oeuvres", dit en guise de conclusion Grubišić.
Source : danas.net.hr, le 19 mars 2011.
La gérontocroatie et l'eurocratie sont deux agents qui ont fini par coaguler pour former un caillot qui étouffe l'économie croate
Pour les Croates il existe certes un processus d'adhésion de la Croatie à l'UE, en revanche ils seraient bien en peine de vous dire où est le processus de négociation. Et ça se comprend.
Mais reprenons les choses dans l'ordre pour essayer de voir ce qui s'est passé. Lorsque les différents pays européens qui ne faisaient pas partie du noyau initial ont négocié leur entrée dans l'UE chacun était doté d'un gouvernement chargé de négocier cette entrée. Jusqu'ici rien d'anormal.
Par exemple l'Angleterre, l'Espagne ou même la Grèce ont chacun eu différents gouvernements qui pendant le processus d'adhésion à l'UE ont négocié le paquet de mesures à adopter selon un processus de négociation classique.
Par négociation classique il faut entendre que d'un côté il y a le gouvernement national qui défend les intérêts du pays et de l'autre l'UE qui défend les intérêts de la communauté européenne dans son ensemble. Cette négociation entre deux partenaires se fait selon un processus classique et n'a rien d'extraordinaire qui la rendrait différente voire mythique. C'est-à-dire que chaque partenaire négocie sur chaque point particulier et marque son accord lorqu'il estime qu'il a obtenu une satisfaction suffisante tout en étant conscient que ses chances d'obtenir une satisfaction absolue ne sont pas réalistes. Lorsque l'ensemble des points particuliers ont fait l'objet d'un accord, les deux partenaires peuvent signer le document final.
Or la particularité de la Croatie est que le gouvernement croate et l'UE jouent la même partie. Au fil du temps les deux n'ont fini par ne plus faire qu'un seul partenaire. Les deux ont donc fusionné. Ou pour être plus exact le gouvernement croate, dans ce cas-ci le fameux HDZ, a fini par ne plus être qu'une simple extension de l'eurocratie, son bras prolongé.
C'est la raison qui a amené les Croates a descendre par milliers dans les rues depuis plusieurs semaines ou bien a ouvrir des dizaines de pages Facebook où se retrouvent des dizaines de milliers de personnes qui déposent leur contribution personnelle pour demander le départ de ce gouvernement dans lequel ils n'ont plus confiance.
Et il est vrai que jamais un gouvernement chargé de mener le processus d'adhésion n'a été aussi contesté que ne l'est le gouvernement croate.
Inversément jamais l'Europe ne s'est permise ce qu'elle s'est permis avec la Croatie. Ici aussi ce n'est que la plus simple évidence. Prenons le cas de l'Angleterre. A l'époque aucun négociateur européen n'est allé à Londres pour oser dire "Il n'est pas question que les Anglais aillent voter tant que le processus d'adhésion est en cours". D'aillleurs si quelqu'un s'était permis ce genre de facétie, il ne vivrait plus puisque les Anglais se seraient chargés de lui faire avaler son attaché-case.
Malheureusement la Croatie n'est pas l'Angleterre. Avec elle on se permet tout.
Mais où est-ce que tout cela va mener ?
La réponse est assez simple.
D'une part le pays vend tout et de l'autre il ne cesse de s'endetter. Or plus vous vendez des élements de votre patrimoine et moins vous avez de moyens en votre possession qui vous permettront dans le futur de rembourser vos emprunts contractés. Inversément plus vous vous endettez et plus vous êtes tenté de vendre des éléments de votre patrimoine afin de rembourser vos dettes dès lors que vous avez goûté à ce genre de mécanisme empoisonné.
Justement aucun gouvernement dans toute l'histoire de l'Union européenne n'a recouru à ce mécanisme comme le fait le gouvernement Sanader-Kosor. Actuellement, comme j'en ai déjà parlé sur ce blogue, on est en train d'essayer de vendre les îles, l'eau, ou encore les forêts, c'est-à-dire qu'on est en train d'en confier la gestion à autrui. Toutefois il n'y a pas que cela et on évoque de plus en plus sérieusement dans la pressse croate le cas de la société Elektropriveda, celle qui s'occupe de l'électricité. (S'agissant de l'autre compagnie énergétique, l'Ina qui s'occupe du pétrole et de ses dérivés, sa prise de contrôle par des étrangers a commencé sous Sanader et s'est achevée sous Kosor puisque ce sont les Hongrois qui sont désormais maîtres à bord).*
Ce processus qui s'est engagé est un engrenage vicieux. L'intérêt pour l'eurocratie d'avoir fait du HDZ son bras prolongé et qu'à partir d'un certain point de non retour, tout prochain gouvernement sera obligé de suivre la même ligne que le HDZ : s'endetter toujours plus pour rembourser les dettes déjà contractées et vendre de plus en plus puisque la base de remboursement est quant à elle de plus en plus étroite. Et c'est ainsi que le piège se sera refermé sur les Croates.
C'est donc dans ce piège mortel qu'il faut voir l'intérêt pour l'Eurocratie d'avoir fait du HDZ son prétendu partenaire pour négocier alors qu'en réalité les deux ne font qu'un et un seul.
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* Pour la petite histoire, les Hongrois ont lancé leur OPA sur l'Ina alors que Jadranka Kosor était allée se balader sur les bords du Nil en compagnie de Moubarak. Lorsqu'elle est revenue de son excursion il était déjà trop tard pour réagir. Elle n'a pas fait Harvard mais au moins elle a fait le Nil...
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