JAT Airways : liaison Belgrade-Rijeka en vue
La normalisation aérienne entre les deux anciens ennemis serbe et croate avance lentement mais surement : après la confirmation de la reprise de la liaison Dubrovnik-Belgrade à partir du 20 juin par Croatia Airlines, la compagnie serbe JAT Airways annonce son intention de lancer, au début de cet été, une liaison entre la capitale serbe Belgrade et la station balnéaire croate Rijeka au bord de la Mer Adriatique.
JAT Airways attend le feu vert final des autorités de l’aviation civile croate pour annoncer la fréquence et les horaires des vols sur cette route. Avant la guerre qui a déchiré les deux entités de l’ex-Yougoslavie au début des années 90, il y avait jusqu’à 14 vols hebdomadaires entre Belgrade et Rijeka.
Pour rappel, à partir du 20 juin et au moins jusqu’au 7 septembre 2011, Croatia Airlines exploitera une liaison entre Dubrovnik et Belgrade à raison de deux fois par semaine. Le lundi, les vols décolleront de Dubrovnik à 09h05 pour atterrir à Belgrade à 10h15. Dans le sens inverse, le départ est prévu à 10h50 pour une arrivée à 11h50. Le mercredi, le Bombardier Dash-8 Q400 s’envolera de la côte Adriatique à 17h55 pour se poser dans la capitale serbe à 19h05. Le retour se fera à 19h40 (arrivée à 20h45). Ce sera la première liaison directe entre la Serbie et la Croatie 19 ans après la fin de la guerre.
Source : air-journal.fr, le 13 mars 2011.
Le président croate : Le système est en péril, soyons prudent !
Le système est en péril. La stabilité est menacée, absolument. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'être un grand politicien pour s'en apercevoir. Regardez combien de gens sont mécontents, combien de gens aux profils très divers manifestent - a déclaré le président croate Ivo Josipović au Journal télévisé de la Télévision publique croate.
C'est ainsi qu'il a répondu aux critiques adressées par la Premier ministre qui lui reprochait de mettre en doute la stabilité du fonctionnement du système politique. Il a néanmoins ajouté, comme s'il avait voulu modérer ses propos : "Je ne dirais pas que nous sommes entrés dans une zone où l'Etat est menacé, toutefois nous devons être prudent, nous devons tenir compte de ce qui se passe, cela me semble tout à fait clair. Je pense que personne ne peut se dérober à cela, ni le gouvernement ni le président ni l'opposition.
Sommé par la Premier ministre de respecter les prérogatives constitutionnelles, le président Josipović a répondu : "Le président ne dispose pas de mécanismes directs, mais il a une politique. Les citoyens m'ont élu pour cela. C'est pour les valeurs que je défends que les citoyens ont voté pour moi et il n'existe aucun gouvernement ni Premier ministre homme ou femmes qui m'empêcheront d'utiliser tous les mécanismes autorisés". Il a ajouté qu'il n'avait pas voulu dicter la date des élections, qu'il a été suffisament ferme et clair et que pour sa part il défend des valeurs et non pas des partis politiques.
Josipović : Sustav je ugrožen, budimo oprezni !
Sustav je ugrožen. Stabilnost je ugrožena, apsolutno. Mislim da ne treba biti veliki političar da se to vidi. Pogledajte koliko je ljudi nezadovoljno, koliko ljudi vrlo različitih profila prosvjeduje – kazao je predsjednik Ivo Josipović u Dnevniku HTV-a.
Bio je to njegov odgovor na premijerkinu kritiku zbog izjave o stabilnosti funkcioniranja političkog sustava. Ipak, kao da je htio ublažiti rečeno, pa je dodao: - Ne bih rekao da smo ušli u zonu kada je država ugrožena, ali da moramo biti oprezni, da moramo voditi računa o onome što se događa, to mi se čini potpuno jasnim. Mislim da od toga nije nitko izuzet, ni vlada ni predsjednik ni oporba.
Na premijerkinu kritiku da se drži ustavnih ovlasti, uzvratio je: - Predsjednik nema neposredne mehanizme, ali ima politiku. Mene su građani zato i izabrali. Za vrijednosti koje zastupam građani su glasali i nema ni te vlade ni premijera ni premijerke koji će me spriječiti da koristim sve dopustive mehanizme - rekao je te dodao kako ne bi htio diktirati datum izbora, da je bio dovoljno odlučan i jasan i da on zagovara vrijednosti, a ne političke stranke.
Source : vecernjilist.hr, le 14 mars 2011.
Des milliers de Croates manifestent
Des milliers de Croates sont descendus dans la rue pour exiger des législatives anticipées
Source : http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Des-milliers-de-Croates-manifestent-26066921
javnavolja.net (une page croate qui tente de réunir toutes les informations sur les manifestations)
J'ai trouvé sur la toile ce texte de Vedrana Rudan. Elle l'a écrit à l'occasion de la première des manifestations croates lancée via le réseau Facebook. Cela lui rappelle un vieux souvenir qui date de la Yougoslavie communiste.
Plus loin dans le texte elle espère que le rassemblement qui doit avoir lieu à Zagreb se produira aussi dans d'autres villes croates. Elle nous dit pourquoi. Sur ce point on sait que ses voeux ont été exaucés.
Quand est-ce qu'on sera dimanche ?
Je suis une de celles qui étaient encore jeunes à cette époque lointaine, obscure, non-démocratique. Le 1er mai 1971 je n'avais pas encore atteint 22 ans et je travaillais comme guide dans le complexe touristique de Girandella, situé à Rab. A l'époque le 1er mai s'appelait "Prvi maj" et il était fêté dans toute la Yougoslavie. "Les caravanes de l'amitié" prenaient la forme d'innombrables colonnes d'autobus qui transportaient la classe ouvrière de l'intérieur du pays vers la mer pour que là-bas, pendant trois jours, à grand renfort de musique, de nourriture, de promenades et de jeux avec les enfants, cette classe comprenne ce que Tito et le Parti lui ont apporté.
Aujourd'hui chacun sait que ces déplacements à la mer n'étaient rien d'autre qu'un jeu perfide de la part des cocos retors qui au moyen des déjeuners et des voyages du 1er mai achetaient la paix sociale et tenaient sous contrôle les esclaves. Quant à mon premier mai, Tito en compagnie de Jovanka et de toute la bande - mais sans un mot des médias sur le nombre de policiers en uniforme ou en civil qui les escortaient - étaient descendus à Girandella.
Là-bas on trouvait également les caravanes de l'amitié venues de Zagreb. De simples gens, des travailleurs, des pères et mères avec leurs enfants en bas âge. Tito avait fait de la fête du 1er mai un jour historique parce qu'à l'époque il tenait son célèbre discours à Labin, une bourgade faite d'hôtels et qui était située à trois kilomètres de distance. Je n'étais pas allée l'écouter.
Enfant j'avais eu l'occasion de voir Tito maintes fois car je vivais tout près de la route qu'il prenait pour Brioni. Une rencontre rapprochée de plus avec le Grand Chef n'avait donc pas de quoi m'évouvoir. Nous tous qui appartenions à l'hôtel avions reçu des badges, je ne crois pas que quelqu'un qui n'était pas un client ou un travailleur de l'hôtel ait été en mesure de pénétrer dans le complexe hôtelier.
La nourriture dans l'hôtel était excellente, trois plats au menu, un hors-d'oeuvre, un désert, les clients étaient toujours satisfaient. Toutefois lors de ce premier mai...
Tous les clients de l'hôtel, à peu près deux mille, avaient dû entrer dans le restaurant à midi pile car Tito et toute sa suite devaient y manger deux heures plus tard, ce qu'il fit d'ailleurs. Le déjeuner fut répugnant. Plusieurs pommes de terre nageaient dans un goulasch ténu, il nous fallait manger à toute vitesse parce que les serveurs devaient préparer la salle pour le Plus grand Fils et tous ses accompagnateurs. Vous n'allez pas me croire bien que je l'aie vu de mes propres yeux et pourtant ce 1er mai-là les gens se sont bel et bien révoltés et à haut cris.
Ils se sont mis à réclamer une meilleure nourriture, ils ont dit qu'en rien ils n'étaient pire que Tito, que Jovanka et que tous les autres.... En vain, nous fûmes chassés à l'air frais tandis que la nourriture non consommée, la misérable pitance, fut jetée à la poubelle. Une heure ou deux plus tard Tito est entré dans le restaurant avec ses courtisans. Jamais nous ne saurons ce qu'ils ont mangé. Je ne crois pas non plus me rappeler que les clients de l'hôtel se soient précipités à Labin pour aller écouter ce qu'il avait à nous dire.
Mais jamais je n'oublierai comment les mères, une fois que les camarades eurent quitté le restaurant, se ruèrent dans l'immense cuisine de l'hôtel pour la saccager devant le regard impuissant des cuisiniers et des policiers, pour en extirper d'énormes quantités de jambon cru, de fromage, de viande cuite, de gâteaux et de pain et comment, devant l'hôtel, sur la terrasse, elles l'offrirent à manger à leurs enfants et leurs maris tout penauds.
Bien entendu les journaux n'en ont rien écrit mais moi j'avais été heureuse. Pour la première fois de ma vie, et à ce jour l'unique, j'avais vu une révolution se dérouler en direct. Les assiettes avaient voltigé, les frigos s'étaient retrouvés éventrés, des hurlements avaient été poussés, des braillements, des jurons et il avait été dit qu'"en rien nous ne sommes pire que Tito."
Personne n'a eu à souffrir la moindre anicroche, les femmes hystériques n'ont pas été jetées dans les prisons croates ni n'ont été envoyées à Goli Otok. Pourquoi est-ce que cela me revient justement en tête aujourd'hui ? Un Quidam sur Internet nous appelle à manifester contre le gouvernement, cela pour demain, le 22 février, à 13h00, sur la Place Saint-Marc.
Nous vivons sous une ère démocratique, le Dictateur de même que ses os sont déjà rongés ; dans la Croatie indépendante un Quidam en appelle à la révolution avec la même ferveur dont avaient été prises en 1971 les camarades de sexe féminin lorsqu'elles avaient tourné leurs pas vers les jambons crus à Rab.
Mais où sont les comparses ? Combien de héros y aura-t-il demain sur la Place Saint-Marc pour brandir les drapeaux, porter les banderoles, jeter des oeufs, hurler et réclamer de la nourriture pour leurs enfants, ainsi que des taux d'intérêt plus bas, forcer les ministres à quitter leurs bunkers et à céder le pouvoir ?
Je ne suis pas optimiste. Moi je ne compte pas y aller parce que les frais du voyage de Rijeka à Zagreb sont énormes. Ce Quidam aurait dû savoir que nous sommes de bonne volonté mais que nous n'avons pas un sou. Chaque ville croate possède sa Place Saint-Marc, pourquoi ne nous a-t-il pas enjoint de nous diriger vers nos places à nous ? Il en existe une autre que moi dont il n'a pas tenu compte, je l'ai trouvée sur le net. En effet une jeune fille a écrit : "Je viendrais volontiers si ce n'était mardi, je travaille, pourquoi est-ce que vous n'organisez pas cela le dimanche ?"
Et c'est ainsi que nous les laborieux Croates allons renverser le gouvernement un dimanche de congé. D'ici là mon vieux coeur se réchauffera au souvenir de cette lugubre et obscure, obscure époque lorsque les gens dans un pays non démocratique avaient estimé avoir droit à la dignité, même s'ils savaient qu'ils n'étaient pas Tito.
Source : buniqa.info, le 21 février 2011.
Les habitants de Varaždin ont remercié le Gouvernement de leur avoir gâché la vie
Les citoyens croates manifestent aujourd'hui dans 11 villes. La toute première manifestation a débuté à 11h00 du matin à Varaždin tandis que la plus grosse se déroulera à nouveau à Zagreb, où les citoyens se rassembleront à 18h00 sur la Place des Fleurs.
Le portail internet evarazdin.hr indique qu'environ 400 personnes se sont rassemblées à Varaždin. Les citoyens ont tout d'abord tenu des discours sur le Korzo puis ont commencé à défiler à travers la ville avant de revenir en fin de parcours sur le Korzo.
A nouveau les manifestants arboraient des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire "Merci pour nous avoir gâché la vie". "A bas le gouvernement du HDZ" et notamment sur le Korzo "La ville du baroque sans Čehok" [le maire de Varaždin, N.D.T.], que les orateurs ont accusé de collaborer avec le gouvernement incapable. La manifestation a duré environ une heure et demi.
Varaždinci poručili Vladi : Hvala što ste nam sjebali život !
HRVATSKI građani danas prosvjeduju u čak 11 gradova. Najraniji prosvjed je počeo u 11 sati prijepodne u Varaždinu, dok će najmasovniji opet biti upriličen u Zagrebu, gdje se građani u 18 sati okupljaju na Cvjetnom trgu.
Internetski portal evarazdin.hr izvještava da se na prosvjedu u Varaždinu skupilo oko četiri stotine ljudi. Građani su najprije držali govore na Korzu, a zatim su krenuli u šetnju gradom, da bi se na kraju opet vratili na Korzo.
Prosvjednici su bili ponovno naoružani transparentima, na kojima je, između ostalog, pisalo "Hvala vam što ste nam sjebali život", "Dolje s HDZ-ovom Vladom", a Korzom je dominirao transparent "Grad baroka bez Čehoka", kojeg su govornici optužili za surađivanje s nesposobnom Vladom. Prosvjed je trajao oko sat i pol.
Source : index.hr, le 12 mars 2011.
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