Croatie : 6000 personnes réclament le départ du gouvernement
ZAGREB - Environ 6.000 personnes ont défilé samedi soir à Zagreb, réclamant le départ du gouvernement croate, qu'ils accusent de "corruption" et de "mauvaise gestion", dans la foulée des manifestations qui ont lieu depuis fin février, a constaté l'AFP.
"Tout le monde dans la rue!", "Nous sommes la Croatie!", ont scandé les manifestants en se dirigeant, dans le bruit de sifflets et de tambours, de la place centrale de Zagreb vers le siège du parti au pouvoir, l'Union démocratique croate (HDZ, conservateurs).
Depuis le 22 février, la capitale croate est le théâtre de manifestations similaires, organisées à un rythme soutenu presque tous les deux jours, via le site de socialisation Facebook.
"Jaco va-t-en!, a crié la foule à l'adresse du Premier ministre, Jadranka Kosor, en s'approchant de l'immeuble abritant le siège du HDZ auquel l'accès était bloqué par un important dispositif de la police anti-émeute.
Des oeufs, des bouteilles et des canettes de bière se sont envolés contre l'immeuble.
Etudiants, retraités, chômeurs, des gens de tous âges ont participé au défilé.
"La grève générale" et "Nous voulons les élections", pouvait-on lire sur les grandes pancartes portées en tête de la colonne.
"J'espère qu'on sera plus nombreux ce soir et qu'on poussera se gouvernement mensonger et corrompu à enfin partir", a dit à l'AFP Zdenka Bosnic, 62 ans, à la retraite.
"Je veux seulement une chute du gouvernement, c'est tout", a dit pour sa part Zeljko, un traducteur de 34 ans.
Les manifestants ont défilé pendant trois heures bloquant la circulation et se sont notamment arrêtés devant le ministère de l'Agriculture en signe de soutien aux agriculteurs qui protestent depuis quelques jours dans certaines régions du pays pour réclamer des subventions de l'Etat.
Des rassemblements similaires ont eu lieu simultanément dans une douzaine d'autres villes du pays, sans toutefois attirer plus que quelques centaines de personnes, ont rapporté les médias locaux.
Sous la pression de l'opposition, Mme Kosor a concédé récemment que les élections législatives auraient lieu fin 2011, avant l'échéance légale de mars 2012.
Mais elle a refusé un scrutin plus tôt, jugeant que cela mettrait en péril les négociations d'adhésion du pays à l'Union européenne, qui sont dans leur dernière phase.
Des révélations récentes sur la corruption dans les hautes sphères politiques et un chômage record depuis la crise économique mondiale, qui a frappé la Croatie de plein fouets, ont attisé les mécontentements dans le pays.
L'économie croate s'est contractée de 1,4% en 2010 par rapport à l'année précédente, son deuxième recul consécutif après une contraction du PIB de 5,8% en 2009.
Le chômage touchait en janvier 19,6% de la population active. Outre quelque 334.000 chômeurs, dans un pays de 4,4 millions d'habitants, quelque 70.000 employés ne touchent pas leur salaire, selon les syndicats.
Mme Kosor dirige le gouvernement depuis 2009. Elle a succédé à Ivo Sanader, arrêté en décembre en Autriche à la demande de la justice croate qui le soupçonne de détournement de fonds.
Source : romandie.com, le 19 mars 2011.
Galerie de photos (entrecoupée par les habituelles publicités) sur le site jutarnji.hr