Création du Parti Pirate de Croatie
La scène politique croate vient de s’enrichir d’un nouveau parti – le Parti Pirate. Les Pirates croates sont revenus ces jours-ci de Prague, où lors de l’Assemblée générale du Parti Pirate International ils ont adhéré à cette organisation faîtière des partis pirates dont ils sont devenus membres de plein droit. Le processus d’enregistrement du parti auprès du ministère compétent touche à sa fin et le Parti Pirate de Croatie va bientôt pouvoir agir publiquement et légalement. Pour l’instant ses fondateurs et membres ne souhaitent pas intervenir en public et le contact avec les pirates n’est possible qu’au travers de la page internet ou du réseau social Facebook. Ainsi, par exemple, la dernière réunion des membres et des sympathisants s’est-elle déroulée par le biais de Mumble sur le canal « Sastanci online ».
[…]
Au travers de leur page internet, qui est toujours en phase de construction, les pirates croates, tout juste entrés en scène, adressent des messages clairement hostiles à l’ACTA qu’ils estiment être une atteinte aux droits humains fondamentaux.
Le Parti Pirate de Serbie, qui n’est pas encore officiellement enregistré, collabore étroitement avec les pirates croates. C’est ce que nous a confirmé Ivan Vuković, en ajoutant qu’eux aussi en Serbie agissent et communiquent pour l’essentiel au travers d’internet.
« Bien que la loi stipule une structure spécifique et des organes pour notre parti, nous avons élaboré un statut qui empêche à n’importe qui de prendre des décisions au nom de tous les membres. Pour l’instant plus de 10.000 personnes en Serbie participent à nos activités. Cela fait six mois que nous collaborons avec nos collègues croates qui ont lancé le Parti pirate, nous leur avons fourni du matériel, des informations et transmis notre expérience. A Prague nous avons voté pour leur adhésion à l’organisation internationale. Beaucoup d’entre eux sont des amis personnels », a déclaré Vuković du Parti pirate de Serbie.
Source : h-alter.org, le 20 avril 2012.
Serbes du Kosovo : Moscou envoie une aide humanitaire
Un
convoi automobile du ministère russe des Situations d'urgence transportant du
fret humanitaire destiné aux Serbes du Kosovo est parti jeudi de la région de
Moscou, a annoncé à RIA Novosti le service de presse du ministère.
"Le convoi a quitté la ville de Noguinsk (aux environs de Moscou) pour
acheminer 37,6 tonnes d'aide humanitaire vers la ville serbe de Nis", a
indiqué le service de presse.
Trois camions KAMAZ ont à leur bord des barques, des poêles, des couvertures et
des pompes. L'arrivée à Nis est prévue le 23 avril. La ville servant de point
de transit, la cargaison devra ensuite être transférée aux Serbes du Kosovo
En décembre dernier, vingt-cinq camions du ministère russe des Situations d’urgence
ont acheminé plus de 300 tonnes d'aide humanitaire aux Serbes du Kosovo. Le
convoi a été pendant plusieurs jours bloqué à la frontière entre la Serbie et
le Kosovo, suite au refus des Russes de se faire escorter par des représentants
de la mission de l'UE au Kosovo, au motif que cette escorte devait comprendre
des douaniers et des policiers albanais.
Fin avril 2012, un centre du ministère russe des Situations d'urgence doit être
inauguré à Nis. Plus grand centre de sauvetage d'Europe, il est créé à
l'initiative des présidents russe et serbe.
Source : fr.ria.ru, le 19 avril 2012.
Interview : Srđan Puhalo
Le mécontentement que manifeste de plus en plus fort la population face à la situation économique et sociale a poussé le président de la Republika Srpska, Milorad Dodik, à s’engager pour, comme il le dit lui-même, tenter de régler la situation dans le gouvernement et les entreprises publiques.
Qu’en pensez-vous, sachant qu’en vertu de la Constitution le président n’a pas d’attributions sur le gouvernement ni sur l’Assemblée nationale de la Republika Srpska ?
En agissant ainsi il n’a fait que confirmer qu’il est le chef dans la maison. Nous savons tous, même s’il exerce les fonctions de président de la Republika Srpska, qu’il cumule en lui aussi bien le président que le Premier ministre et la moitié des ministres, en un mot, qu’il est l’homme sans qui rien ne peut être fait sans son aval. C’est un point. L’autre point très important est qu’il a tenté de se retirer quelque peu, d’agir dans l’ombre, mais cela ne semble pas faisable parce que les attentes des citoyens sont telles qu’on retrouve Milorad Dodik à chaque problème à résoudre. D'un autre côté le manque d’argent se fait sentir, l’argent doit être dépensé avec parcimonie et il est peu de gens qui peuvent décider où cet argent doit aller. De là vient sans conteste qu’il a repris l’initiative. Le troisième point à considérer est que cette image de sa toute-puissance qu’il cultive, depuis le premier jour où il est devenu Premier ministre jusqu’à maintenant encore, a créé chez les gens l’irréelle disposition d’attendre tout de l’ex-Premier ministre Dodik, désormais président. Et je pense qu’il s’en régale, mais le problème est que la situation sur le terrain devient terriblement compliquée et qu’il s’avère maintenant qu’il est à la fois le maillon le plus fort et le plus faible dans la chaîne du pouvoir. Le maillon le plus fort tient au charisme qu’il possède et à sa façon de gouverner, le maillon le plus faible vient de ce que les institutions du système n’existent plus aux yeux des citoyens et que la situation a pris une tournure où l’on attend d’un seul homme qu’il règle tous nos problèmes alors que comme individu il ne peut maîtriser toute la situation.
Les
capacités d’un individu, fût-il Milorad Dodik, sont mises à trop rude
contribution et il devient le maillon le plus faible dans toute cette chaîne de
commandement. Il faut bien voir que désormais dès qu’un incendie est éteint, deux nouveaux foyers apparaissent de sorte qu’il n’y a plus de répit. C’est
dire le sérieux de la situation. Il faut aussi voir quand on observe les
sondages que deux problèmes cruciaux se détachent – la difficile situation
économique et la corruption criminelle, qui sont l'alpha et l'oméga en Republika
Srpska. Auparavant on pouvait y pallier par quelques deniers. Mais comme désormais
il y a de moins en moins d’argent, tout ce mécontentement, toutes ces attentes,
se focalisent sur un seul homme en qui les citoyens attendent la réponse à
tout. Cet homme est Milorad Dodik. Il y a six ou sept ans j’avais dit que ces attentes
sont irréelles, et aujourd’hui je crains que derrières d’aussi grandioses
attentes ne surgisse une terrible déception. D’abord dans le pouvoir et par là
même dans le président Dodik en personne.
Lui en est conscient. Il est peu de choses qui peuvent être offertes aux
citoyens, hormis l’un ou l’autre espoir plus ou moins illusoire. Or cet espoir,
que les gens s’y raccrochent ou pas, Milorad Dodik est le seul parmi les gens
au pouvoir qui soit capable de l’offrir. Le Premier ministre, les ministres, les gens au
sein du Parti social-démocrate indépendant (SNSD) n’ont tout simplement pas
cette capacité. Ils n’ont pas ce pouvoir d’insuffler la croyance chez les
citoyens en un meilleur futur qui passerait par eux.
Cela fait
des années que vous observez et analysez le comportement de l’opinion publique
en Bosnie-Herzégovine. Comment expliquez-vous que malgré qu’un si grand nombre
de citoyens en Republika Srpska soient mécontents de la situation dans laquelle
ils vivent, il n’existe pas parmi les différents groupes sociaux (travailleurs,
retraités, étudiants, combattants démobilisés), de points de contact ni d’aptitude
à se rassembler et à dire en commun leur insatisfaction ?
Cela tient à plusieurs facteurs. En
Republika Srpska vous avez des travailleurs, mais vous n’avez pas de classe
laborieuse. C’est-à-dire que vous n’avez pas de gens conscientisés. La part la
plus conscientisée de ces travailleurs est la fonction publique qui réellement
vit mieux. Le fait est qu’ils sont les seuls susceptibles d’une révolte
synchronisée, parce qu’ils sont éduqués, qu’ils connaissent leurs droits et s’organisent
plus facilement que les travailleurs dans le secteur privé. Certes ils sont en
nombre mais ils sont aussi relativement gâtés car ils savent pouvoir compter
sur un salaire mensuel. Le problème est que jusqu’à présent ils n’ont pas élevé
la moindre revendication étant donné que le pouvoir leur versait régulièrement leurs
salaires. Je crains toutefois que lorsque l’argent viendra à manquer, les
vannes financières ne se fermeront pour eux aussi, auquel cas on peut s’attendre
à ce qu’ils se battent pour leurs droits. Reste à savoir quel est leur seuil de
patience.
Ce qui retient mon attention est qu’il n’existe personne en qui les travailleurs ou les citoyens de la Republika Srpska aient confiance et qui soit en mesure d’articuler ce mécontentement d’une façon démocratique. Nous avons le 1er mai qui se rapproche et la question est de savoir qui détient la légitimité pour appeler les travailleurs à défiler et à montrer qu’ils ne sont pas satisfaits de leur situation. Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les syndicats ni les ONG, et encore moins les partis politiques.
Tout bêtement personne ne se soucie de gagner la confiance des travailleurs parce que leurs intérêts ne servent que momentanément. Et il n’existe pas non plus d’activistes prêts à sortir du rang et à se battre pour leurs idéaux. En outre il y a cette idée que ce n’est pas le bon moment pour troubler l’ordre établi parce que le danger existe d’un ennemi qui veut détruire la Republika Srpska. L’absence de lutte pour ses propres intérêts est un signe de patriotisme. L’amélioration du sort des travailleurs, celui des retraités, de meilleures conditions de travail pour les médecins perdent de leur importance puisque la Republika Srpska est menacée. C’est la thèse que professent les gens du SNSD. On en arrive au point où le SDS déclare que la Republika Srpska va s’effondrer de l’intérieur et où le SNSD affirme qu’il existe des ennemis qui veulent détruire la Republika Srspka. Toute récrimination contre la mauvaise situation économique est vue comme un acte de trahison, pourtant quelque chose me dit que cette comptine d’une Republika Srpska en proie à la menace est en train de lentement s'effilocher.
Source : 6yka.com, le 19 avril 2012.
Croatie - Les étrangers ne sont pas les bienvenus
Par Tamara Opačić
« Anciennement à la place du mur qui entoure le centre il y avait une petite barrière de fils de fer. Il s’en trouvait un pour se pencher, l’autre pour se jucher sur son dos, sauter la barrière et tenter de fuir. La police les poursuivait à travers la localité si bien que les habitants se sentaient menacés. Cette vieille barrière me faisait penser à des camps. Le nouveau mur qui a été construit durant mon mandat s’élève sur quatre mètres et il n’est pas là pour le décor. Il est là pour les empêcher de s’enfuir. Ceci est un établissement de type fermé et c’est ainsi qu’il doit rester. En définitive tous sont ici pour une bonne raison ». Ainsi débute Josip Biljan la description de ses fonctions. Cela fait huit ans que Biljan exerce les attributions de responsable du Centre d’accueil pour étrangers Ježevo, un établissement tout ce qu’il y a de plus sérieux, un ancien motel qui aujourd’hui n’est autre que l’endroit principal destiné à l’accueil et la déportation des immigrants étrangers.
Dans le centre ont séjourné plus de mille ressortissant de différents pays dont la plupart ont eu pour seul pêché d’avoir tenté de passer la frontière croate sans les papiers réglementaires. Le jour de ma visite, le centre comptait 43 « occupants » dont la plupart attendaient d’être déportés dans leurs pays d’origine tandis que douze se trouvaient inscrits en procédure d’asile. « Autrefois la majorité provenait de Roumanie et du Kosovo. Mais avec l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne et l’obtention de l’indépendance du Kosovo, leur nombre a diminué. Maintenant la majorité vient d’Afghanistan et d’Albanie, et leur déportation pose pas mal de problèmes étant donné que la Croatie ne possède pas de ligne aérienne directe avec ces pays. A cela s’ajoute que l’Afghanistan n’a pas d’ambassade en Croatie. L’ambassade la plus proche se trouve à Vienne et c’est par eux que nous tentons en permanence de faciliter les déportations, toutefois cela ne les intéresse guère », explique Biljan, qui dans son bureau se débat avec ses statistiques. "On a là une Belge, plusieurs venus d’Italie, du Kosovo, de la Somalie, de la Lybie, un de Jamaïque… Celui-là est intéressant – un Jamaïcain qui a autrefois vécu en Amérique alors qu'en Croatie il a travaillé comme danseur sans permis de travail ». Le responsable du centre poursuit son exploration des statistiques : « Sur le total il y a cinq femmes et pour l’instant aucun mineur. Lorsqu’ils ne sont pas accompagnés, on les place d’ordinaire à Dugave, le Foyer pour l’éducation de l’enfance et de la jeunesse. »
Dans ce centre surpeuplé jusqu’il y a peu il est prévu que soit bientôt construit une structure séparée pour les mineurs, ce qui répond à l’une des exigences découlant des négociations d’adhésion avec l’Union européenne. « L’ouvrage s’élèvera sur deux étages et à la place de l’actuelle aire de jeu nous projetons de construire un bâtiment séparé pour les familles », explique Biljan tout en montrant le plan de la construction. A la question de savoir si les capacités d’accueil vont encore s’étendre du fait qu’en rejoignant l’espace Schengen la Croatie pourrait devenir le pays le plus en butte à l’immigration illégale, le premier flic de Ježevo répond : « D’après nos estimations cela n'aura pas lieu d'être parce que nous tendons au renforcement des frontières. Je suis plus inquiet quand il s’agit des normes législatives qui sont déplorables. Ainsi, l’étranger dépose-t-il une demande d’asile en Croatie puis il gagne l’Autriche, eux nous le renvoie et lui continue d’avoir le droit d’être dans notre système. Si c’était moi, mon ami, ce serait niet car visiblement ton intérêt n’est pas d’être en Croatie », tranche sévèrement Biljan qui ne souhaite toutefois pas trop se perdre en commentaires sur la politique migratoire. « C’est un problème complexe qui ne me concerne pas. Que s’en occupent les agences dont c’est la compétence, la mienne étant d’empêcher les migrations illégales. En fin de compte je représente l’appareil répressif. Et il n’est pas vrai que nous les Croates n’aimons pas les étrangers, nous sommes un pays ouvert. N’avons-nous pas été constamment sous un pouvoir étranger ? Ce n’est pas aujourd’hui non plus que quelqu’un de bien intentionné va nous embarrasser. Mais on ne peut quand même pas amener des étrangers et ensuite faire d’eux de plus grands démunis qu’on ne l’est soi-même. »
Avant de débuter la visite du centre, le responsable admet que l’établissement n’est pas équipé pour que les étrangers en attente d’être déportés, ou bien plus rarement d’être acceptés, puissent tuer le temps. « Nous avons deux travailleuses sociales, mais nous ne sommes pas tenus de travailler avec eux [les étrangers] parce qu’ils ne restent que quelques jours ou tout au plus trois mois. Nous avons une librairie, plusieurs jeux de société, une aire de jeu qu’ils peuvent fréquenter quelques heures par jour. Mais nous n’avons pas de panneaux de basket ni de cages de but. J’ai contacté tout le monde pour obtenir une aide mais personne ne s’en soucie. C’était le devoir de l’Union européenne mais ils n’ont rien fait. Toutefois c’est encore en improvisant que les gens s’amusent le mieux ». A la différence des maigres moyens qui ont été accordés pour les passe-temps et l’investissement culturel des occupants de Ježevo, la Croatie, en dépit de la crise, continue d’allouer des moyens considérables pour satisfaire aux frais de déportation. D’après Biljan, la somme s’élève à 1.7.00.000 kunas, une somme qui a augmenté étant donné qu’actuellement 99% des déportations se font par avion.
Le long du couloir qui abrite le bureau du responsable est située la partie du bâtiment placée sous étroite surveillance. Le bruit des clés qui remuent aura suffi pour créer un tumulte dans ce goulet. Une quinzaine d’hommes, tous habillés du même survêtement de couleur bleu claire, ainsi que deux infirmières, se pressent dans le couloir désireux de jeter un coup d’œil sur les rares visiteurs qui viennent s’enquérir de cet abri transitoire. « Ici se trouve l’infirmerie, ensuite vient le local de surveillance où l’on place ceux qui souffrent de maladies contagieuses, puis la salle des visites, où le plus souvent ils rencontrent leurs avocats », explique Biljan sous le regard d’une partie des habitants du centre.
Mais le plus intriguant est encore la salle dont les murs sont recouverts d’étagères remplies de sacs blancs. « Là se trouvent leurs vêtements et objets personnels. Nous leur lavons tout ça bien gentiment et leur restituons le jour où ils quittent le centre. Un traitement dont ils ne pourraient rêver dans aucun hôtel », plaisante le chef en train de gagner le lieu qu’il partage à sa façon avec eux.
Bien qu’une table de tennis occupe la grande salle donnant sur l’aire de jeu, où seul un homme d’âge moyen se défoule, la plupart des résidents temporaires sont assis à bavarder en petits groupes autour de tables ou bien ils regardent la télévision d’où parviennent des sons d’un programme musical. « Nous autorisons les prises de photos mais pour leur sécurité je vous déconseille de le faire. En fin de compte la majorité est en procédure d’asile », explique Biljan. Il rajoute « il en est peu qui connaissent l’anglais, je doute que vous puissiez vous comprendre ». Ayant entendu que nous sommes à la recherche de quelqu’un pour s’entretenir, un jeune Libyen montre du doigt un jeune homme installé à la table voisine.
« En quête de meilleures conditions de vie, j’ai fui tout seul et sans documents d’un Afghanistan détruit. Il y a un mois ils m’ont attrapé à la frontière slovéno-croate. Je souhaite rester en Croatie et j’ai donc déposé la demande d’asile », déclare Mohammed Ali Fayzi (24), qui affirme être satisfait des conditions de vie dans le centre. En revanche ses compatriotes qui n’ont pas tardé à nous entourer de leur présence ne partagent pas cet avis. « Notre seul pêché est d’avoir fui la catastrophe de la guerre. Méritons-nous vraiment d’être dans cette prison à cause de cela ? La police se comporte avec nous comme si nous étions des bêtes », traduit Fayazi leur griefs pendant qu’un policier monte la garde derrière son dos. « Ces quatre-là font la grève de la faim depuis quinze jours parce qu’ils veulent être transférés dans le centre d’accueil pour demandeur d’asile à Kutina. Le plus âgé d’entre eux pèse maintenant à peine 56 kilos », dit le jeune Afghan. « Pensez-vous que quelqu’un qui depuis quinze jours ne prend plus de nourriture ni d’eau serait réellement en état de se tenir sur ses jambes ? Nous en avons eu qui ont fait la grève de la faim pour de bon mais cette fois ce n’est pas le cas. Lors du repas commun il est vrai qu’ils ne consomment rien mais ensuite les autres leur apportent de la nourriture dans la chambre. D’ailleurs, ils sont constamment sous surveillance médicale et nous ne manquerions pas de savoir s’ils faisaient réellement la grève de la faim », rétorque Biljan aux affirmations proférées par le groupe d’Afghans.
Au moment de nous quitter, Fayazi ne déborde pas d’optimisme. « Que la chance soit avec nous deux », répond-il au vœu exprimé que sa demande d’asile aboutisse positivement. Sachant qu’en Croatie ces huit dernières années seules 30 demandes d'asile déposées sur un total de 2.035 ont été autorisées, ce jeune Afghan n’a pas trop de raisons d’espérer. Si en quête d’une vie meilleure il a d’abord été stoppé par les frontières, puis par les murs d’un centre bien clôturé, en définitive son sort sera celui que lui accorde un système où les étrangers ne sont toujours pas les bienvenus.
Source : h-alter.org, le 16 avril 2012.
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