Croatie - Sous la menace une famille rome doit quitter la localité de Škabrnja
Escortés par sept policiers du Second poste de police de Zadar, les Đanija, une famille rome de 17 membres, ont quitté jeudi dans l’après-midi le terrain agricole sur lequel ils s'étaient installés depuis deux mois.
« Nous ne le voulions pas, mais ils nous ont à ce point menacés ces dix derniers jours que nous avons craint avant tout pour nos enfants », nous a déclaré les larmes aux yeux Ante Đanija, le chef de famille. Cela fait dix jours, affirme-t-il, que sa famille est soumise aux railleries et à la terreur de toute la localité de Škabrnja. Les problèmes de la famille Đanija ont commencé lorsque l’on a su qu’ils avaient acheté un terrain de 4.500 m² et qu’ils comptaient y trier et entreposer des déchets secondaires. Bien qu’ils disent avoir entièrement informé les responsables communaux, les voisins ne les ont pas laissés en paix, les accusant de voler et de se soulager dans leurs champs, menaçant aussi bien les femmes que les enfants.
A tel point que le 1er mai une centaine d’habitants de Škabrnja ont organisé une manifestation et creusé une tranchée à l’aide d’une excavatrice afin d’ériger une clôture autour de leurs propres propriétés jouxtant le terrain de la famille rome. Ils leur ont alors fixé un ultimatum de 48 heures pour qu’ils quittent les lieux, faute de quoi ils leur boucheraient le passage de sorte que la famille resterait coincée à l’intérieur de la clôture. Aujourd’hui après-midi l’ultimatum touchait à sa fin et la famille rome a fini par quitter Škabrnja à bord de deux camions et de deux caravanes tractées. Ils ont laissé derrière eux la troisième en disant qu’ils reviendraient la récupérer.
« Sans la police que j’ai appelée, il reste à savoir si on aurait sauvé notre tête. Ils nous ont même menacés de tout brûler. On s’en va le cœur lourd, sans savoir où aller. Peut-être allons-nous retourner en Slavonie, et nous déposerons plainte contre le responsable communal et le directeur de l’entreprise communale parce qu’ils nous ont menacés à plusieurs reprises », déclare Ante.
Parmi le « comité de raccompagnement » figuraient une quarantaine d’habitants de Škabrnja ainsi que Luka Škara, le responsable communal souvent mis en cause. Celui-ci s’est dit satisfait de ce que tout se soit réglé pacifiquement et qu’Ante Đanija ait compris que ceci est la meilleure solution. « Lorsque la famille Đanija aura réglé tous les papiers et tous les problèmes de droits de propriété que lui occasionne ce terrain, elle peut alors revenir à Škabrnja et vivre ici en paix, toutefois ils ne peuvent emmagasiner ici des déchets parce qu’il s’agit d’une zone de construction résidentielle », a déclaré le premier notable de Škabrnja. Il a ajouté que tout s’est passé de la meilleure façon et qu’il n’y a pas eu d’incident regrettable.
La police a escorté la famille Đanija jusqu’à la sortie du village Prkos.
Source : vecernji.hr, le 3 mai 2012.
Galerie de photos sur jutarnji.hr
Note : Comme je le disais dans un article d'hier, les Roms sont une population plutôt jeune à l'inverse des Croates. Il faut hélas s'attendre dans l'avenir à d'autres heurts entre ces deux communautés évoluant dans deux directions différentes. Dans ce cas-ci les Croates ont simplement agi comme s'ils étaient au Far-West, en foulant l'état de droit. Car si l'article ne le dit pas clairement, la famille rome a légalement acheté le terrain sur lequel elle vivait, même s'il existe quelques problèmes juridiques concernant le fond de la transaction comme c'est souvent le cas dans ces anciens pays communistes où les propriétés appartenaient à l'Etat.
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Et pendant ce temps que fait la Pusić ? Et bien je vais vous le dire : elle joue la police. Aujourd'hui encore elle n'a rien eu de mieux à faire que de soutenir le boycott de l'Ukraine.
Car elle a déjà tout compris la Police, pardon la Pusić : "Chez toi tu te comportes comme le dernier mais que ça ne t'empêche pas de chercher la poutre dans l'oeil de l'autre".
La Pusić manie la poutre avec la même dextérité qu'un haltérophile ukrainien
« Et c’est cet homme qui voudrait gouverner le pays »
Le premier tour de la présidentielle se tiendra le 6 mai. Chef de l'opposition nationaliste serbe, le favori Tomislav Nikolic a changé son discours et se dit officiellement proeuropéen. Mais ses adversaires politiques ne se privent pas de rappeler ses anciennes diatribes contre l'Europe.
Tomislav Nikolic est allongé dans un canapé, une couverture
sur lui. La photo a été prise il y a un an, à l'époque où il faisait la grève
de la faim pour obtenir des élections anticipées. Sur une autre photo, il se
gratte le nez et a l'air encore plus ridicule. Sur la troisième, il est habillé
d'un tee-shirt à l'effigie de Vojislav Seselj [jugé à La Haye pour "crimes
de guerre"]. Les photos sont accompagnées par ses déclarations d'avant et
d'après la scission du Parti radical serbe (SRS) qui a abouti à la création du
Parti serbe du progrès (SNS, droite) en 2008.
"Et c'est cet homme qui veut gouverner la Serbie ?" soulignent les
tracts distribués par ses opposants, les militants du Parti démocrate (DS, au
pouvoir). Idem sur le petit écran, où ses anciennes déclarations belliqueuses
au sujet de l'Union européenne (UE), du tribunal de La Haye ou du Kosovo
défilent avec celles d'aujourd'hui affirmant que "la Serbie n'a pas
d'avenir sans l'UE". Le numéro deux du SNS, Aleksandar Vucic, a accusé le
DS de mener "la campagne la plus sale de l'histoire contemporaine".
Selon lui, le parti au pouvoir aurait investi 1,6 million d'euros dans des
clips contre Nikolic. "Pour voter, on a le choix entre la 'Serbie propre
de Nikolic' et la 'Serbie sale de Tadic'", poursuit-il.
Un scrutin serré
Bien que la plupart des analystes considèrent que les campagnes négatives
nuisent à celui qui les mène, les conseillers en communication du président
Boris Tadic ne partagent visiblement pas ce point de vue. En 2008, leur candidat
a gagné d'un cheveu contre Tomislav Nikolic. Or, cette année, la course à la
présidentielle est encore plus incertaine.
Dans ce contexte, les sondages sont peu fiables : la différence entre Tadic et
Nikolic n'est que de quelques points. Tadic est plus populaire que Nikolic,
mais le SNS est donné gagnant aux législatives [qui auront également lieu le 6
mai]. D'après les dernières estimations, Tadic engrangerait 31 % des voix,
Nikolic 28 % ; le SNS 27 % et le DS 24 %. Donc, la bataille pour chaque voix
s'annonce acharnée.
Bien que Belgrade soit tapissée d'affiches de Vojislav Seselj, les sondages
prévoient que son parti, le SRS, dirigé par sa femme Jadranka, pourrait à peine
franchir la barre des 5 %. Presque toutes les affiches électorales sont en
caractères cyrilliques, même celles du DS de Tadic, à l'exception du slogan : "Ils sont tous les mêmes",
du mouvement d'extrême droite Dveri, qui participe pour la première fois aux
élections. D'après les sondeurs, Dveri dépasserait, lui, les 5 %.
La bataille de la sécurité
Selon une étude récente, un tiers des jeunes de moins de 35 ans affichent des
tendances racistes et nationalistes. "Il est évident que les mouvements
extrémistes et la violence des ultras du foot ont bel et bien une base
sociale", avertit Djordje Vukovic, du Centre pour les élections libres et
la démocratie (Cesid). Ces trois dernières années ont été marquées par la
récession économique : la Serbie a perdu 400 000 emplois ; le salaire moyen est
de 370 euros, et la pension de retraite de 200 euros.
Les démocrates de Boris Tadic sont au pouvoir depuis la chute du régime de
Milosevic [en l'an 2000] et leur principal opposant, Tomislav Nikolic, gagne
facilement des voix en dénonçant la corruption des élites. Malgré le
mécontentement général, il n'est pas assuré pour autant de remporter la partie.
"En temps de crise, les gens optent avant tout pour la sécurité et la
stabilité", estime le sociologue Vladimir Vuletic. "Boris Tadic joue
cette carte. Tous ses messages se résument à faire croire qu'il est le seul à
pouvoir garantir la sécurité."
Source : courrierinternational.com, le 3 mai 2012.
Croatie : Heurts entre la police et les travailleurs de Jadrankamen
A Pučišća sur l’île de Brač, ce jeudi matin une « assistance policière » est venue aider l’administrateur judiciaire Ivo Bučan à entrer dans l’entreprise Jadrankamen. La police a par ailleurs « encerclé » la maison du chef du Syndicat indépendant de Jadrankamen tandis qu’un syndicaliste a été arrêté. Vers 9h00 une bousculade s’est produite entre la foule rassemblée et les forces de l’ordre au moment où l’administrateur judiciaire a tenté de pénétrer dans le bâtiment administratif situé au centre de Pučišća, rapportent les sites d’information croates.
Les forces de l’ordre ont ensuite formé un cordon autour du bâtiment administratif afin d’en interdire l’accès. Plusieurs personnes ont été embarquées dans des fourgons de police après de sérieuses altercations. Des vitres ont été brisées sur le bâtiment, rapportent les sites d’informations citant le journal Slobodna Dalmacija. Pour l’heure on ignore le nombre exact de personnes arrêtées. Tandis que les médias parlent de neufs personnes interpellées, le site index cite le chiffre de dix.
Le syndicaliste Marko Eterović a été arrêté aux premières lueurs du jour tandis que son frère ainsi que le délégué syndical de Jadrankamen, Tonči Drpić, ont été assignés à résidence.
« Bienvenue à toi au pouvoir ma social-démocratie croate ! Au seuil de l’Union européenne le pouvoir envoie les forces de l’ordre contre les travailleurs affamés. Ces travailleurs n’ont d’autre revendication que de travailler, de toucher le salaire de leur travail, ils veulent mettre en prison ces malfaiteurs », a déclaré le syndicaliste Tonči Drpić pour index.hr.
Ruža Bezmalinović, patronne d’un salon de coiffure à Pučišća, qui se trouvait sur la place centrale au côté des travailleurs et des habitants donne sa version des faits :
« Ils nous ont encerclés. Les policiers sont lourdement équipés, ils ont des casques et des boucliers. Ils ont amené Marko Eterović au motif d’avoir volé un véhicule de Jadrankamen, ce qui est absurde. Nous ne savons rien de lui ni où il se trouve. La situation est très sérieuse, la police est prête à frapper les gens », a-t-elle dit pour décrire la situation régnant peu de temps après les heurts avec la police.
La police prétend quant à elle assister l’administrateur judiciaire. Elle a confirmé l’arrestation d’une personne placée sous enquête sans vouloir en révéler les motifs.
L’administrateur judiciaire de Jadrankamen, Ivo Bućan, est entré dans le bâtiment administratif afin d’examiner les documents, écrit le site tportal. On s’attend à ce qu’il en ressorte bientôt. La police continue de garder le bâtiment en face duquel sont rassemblés une centaine d’habitants du lieu. Pour l’instant il n’y a pas d’incidents à signaler.
Cela fait des mois que les habitants de Jadrankamen sont sans salaire, ils accusent la direction et demandent qu’on leur permette de continuer la production. Il y a deux semaines les travailleurs ont été payés la moitié du salaire d’avril et l’ensemble des créances à leur égard s’élève à trois millions de kunas. La société est endettée d’environ 150 millions. Le propriétaire Bruno Orešar et son management son visés par plusieurs plaintes. La dernière a été déposée il y a un mois contre Orešar et l’ancien directeur. Ils sont soupçonnés d’avoir détourné 24,2 millions d’euros de la société.
Source : e-novine.com, le 3 mai 2012.
Mecaplast choisit la Serbie pour se développer
Le groupe monégasque d’équipement automobile s’implante en Serbie, pour répondre à un important contrat avec Fiat
Caméras de télévisions, invités officiels et même le président de la république ! C'est en grande pompe que Mecaplast a inauguré sa toute première usine en Serbie, il y a quelques jours. L'équipementier en pièces automobiles a choisi le site de Zrenjanin pour s'établir. Déjà implanté dans le Nord de l'Europe de l'Est (Pologne et République Tchèque), le groupe monégasque chercher à s'installer aussi plus au sud. Des pistes ont été étudiées en Roumanie, « puis l'opportunité d'une usine en Serbie est venue pour répondre à un gros contrat passé avec Fiat qui construit un de ces modèles en Serbie, et qui a besoin de livraison de pièces avec un timing très court », explique Thierry Manni, qui préside le groupe. Mecaplast fournira l'usine serbe de Fiat principalement en pièces d'habillage intérieur et extérieur et de moteur de la Fiat 500 L.
10 millions d'euros investis
L'usine sera pleinement opérationnelle en juillet et emploiera environ 120 personnes. Déjà des projets d'extension sont imaginés sur le site qui pourrait à terme couvrir deux hectares. « Dans un périmètre de 500 kilomètres, cinq constructeurs automobiles majeurs sont déjà implantés. Le choix de la Serbie est donc calculé pour nous, et très pratique », ajoute Thierry Manni. À l'instar de Fiat, un deuxième constructeur automobile devrait poser ses valises en Serbie d'ici à 2014.
Sur le site de Mecaplast à Zrenjanin, l'équipe monégasque entend penser une « usine idéale » en configurant le terrain acheté pour mettre en avant la performance individuelle, la logistique et la sécurité. La main-d'œuvre sera à 98 % locale. « C'est un point délicat à gérer. Sur place, les employés ont une bonne éducation, une bonne technicité mais il faut implanter les méthodologies de notre groupe ». Des formateurs seront en charge de ce travail.
Pari risqué pour l'entrepreneur qui réalise un investissement de 10 millions sur ce projet. Il assume la prise de risque et entend arriver à un chiffre d'affaires de 24 millions d'euros pour l'usine en 2013. Dans le contexte international, le boss de Mecaplast précise que ce site serbe répond à une demande de livraison de pièces dans cette zone. Délocalisation ? Non ! « Nous n'entamons pas de processus de délocalisation, mais compte tenu de délais très courts de livraison demandés, il est impossible de produire en France pour livrer notre marché serbe par exemple ». Pour autant, Mecaplast avec un chiffre d'affaires de 692 millions d'euros et l'implantation de 5 500 collaborateurs dans 15 pays entend que l'avenir « se joue au grand international ». Et ouvrira notamment un troisième site de production dans le Nord-Est de la Chine, en juillet prochain.
Source : nicematin.com, le 3 mai 2012.
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