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Varaždin - Le Festival du film trash

L’un des trois festivals européens de cinéma consacré au Trash a lieu à Varaždin. Naturellement,  dans le festival du film Trash de Varaždin, des films d’action, d’horreur et des épopées de science-fiction, seront projetés et tous ont en commun une certaine exagération des lignes directrices du genre. Le festival aura lieu entre le 8 et le 10 septembre. Les vêtements étincelants, les stars de la musique des dernières décennies, les tapis rouges et les berlines blanches ne sont qu’une partie de l’atmosphère glamtrash authentique que le festival amène à la ville de Varaždin.

Cette année le festival réuni 48 films dont 28 qui participent au concours pour le prix majeur – la soi-disant "Tronçonneuse d'or" qui fait hommage au film culte "Massacre à la tronçonneuse". Un des films vient des États-Unis, les autres de pays de l’Union européenne, principalement d’Espagne et de Croatie. La plupart sont des films d’horreur et de science-fiction.

La bande annonce de l'inepte "Long Banana" tourné par les organisateurs du Festival. 

NB : On remarquera que dans ce genre d'oeuvrette puérile il y a toujours la petite dose nécessaire de dérision (dans ce cas-ci, il y a paraît-il une histoire d'amour homosexuelle entre certains protagonistes, ce qui constituerait une première pour un western, donc une bonne raison pour aller le voir). Mais surtout l'avantage de cette petite dose de dérision est de désarmer la critique par avance. On ne viendra pas vous dire : "Quel est l'intérêt de votre film ?" "Qu'est-ce que ça évoque ?" "Ca renvoie à quoi ?" 

Et si jamais quelque s'avise de le faire, rien de plus facile que de lui répondre : "Ah mais vous n'auriez donc pas saisi le second degré ? Seriez-vous sot, mon ami ? A moins que vous n'ayez pas d'humour, que l'on ne vous ai pas appris à plaisanter ? Quel triste sire faites-vous ? Votre compagnie ne doit guère être plaisante dans la vie de tous les jours ! En outre rien ne vous oblige à venir regarder mon 'oeuvrette', comme vous dites, vous pouvez toujours aller voir ailleurs si quelque chose vous convient mieux. Rien ne vous oblige à vous mêler à mon public". 

Celui qui vous répond ainsi aura non seulement le plaisir de vous claquer le bec, mais en plus celui de vous jeter dehors avec un bon coup de pied au cul.

Et effectivement que répondre à cela puisqu'il y aura toujours un public pour assister à ce genre de chose. Sauf que ce public vient pour une bonne raison : celle de ne pas avoir à s'enthousiasmer, et donc de ne pas avoir à soutenir quelqu'un qui défend des positions courageuses. Ainsi aucun processus n'est enclenché. On reste dans le domaine du connu, ce qui est le plus sécurisant.  Tout le monde est gagnant.

Ah oui, encore une chose : le festival est soutenu par toute une série de sponsors dont la ville de Varaždin, autrement dit par l'argent du contribuable. Et c'est ainsi que se referment les vases communicants de la médiocrité.  

Lecture

Claude Lévi-Strauss

Tristes Tropiques (1er chapitre)

Nouveau procès pour les six de Belgrade après que le verdict de non-culpabilité eut été cassé

Tadeja Kurepa, Sanja Dojkić, Ivan Savić, Nikola Mitrović, Ratibor Trivunac et Ivan Vulović vont à nouveau se retrouver devant le tribunal de Belgrade. En effet, les anarchistes belgradois avaient été arrêtés en 2009 parce que soupçonnés d’avoir cassé une fenêtre et griffonné des graffitis sur les murs de l’Ambassade de Grèce en Serbie, commettant ainsi un acte de « terrorisme international ». L’attaque avait été revendiquée par le groupe anarchiste Ilia noir (Crni Ilija). Les dégâts matériels s’étaient élevés à 18 euros et le gouvernement grec qualifia l’incident de mineur. Les membres de l’Initiative Anarcho-Syndicaliste (ASI) passèrent cinq mois en prison avant qu'un verdict d’acquittement ne soit prononcé devant le Tribunal de Belgrade par manque de preuves.

Au milieu de l’année 2011, la Cour d’Appel de Belgrade a cassé le verdict en raison « d’entorses majeures à la procédure » et renvoyé l’affaire pour être rejugée. La prochaine audience aura lieu le mercredi 8 février au Premier Tribunal de première instance.

En signe de solidarité, l’Association Internationale des Travailleurs a organisé dans plusieurs villes européennes des actions de protestation en face des ambassades et des représentations consulaires de la République de Serbie.

Source : h-alter.org, le 7 février 2012.

Les cœurs glacés

Il est heureux que les Croates aient de l’esprit. Aussi n’est-il pas de tragédie qu’ils ne puissent tourner en dérision. De terribles intempéries se sont abattues sur la Croatie, les gens meurent de froid et de faim ; Split, la deuxième ville en Croatie par sa taille, est en plein naufrage tandis que son maire Željko Kerum proclame « La journée de la neige ». La journée de la neige... la journée de la République à la Kerum ? Les journalistes tentent de soutirer une phrase cohérente au maire, nous savons tous que cela relève du miracle, mais le monsieur a tout de même pu dire « Moi, je trouve ça plaisant »

Pas la peine d’analyser Kerum, il ne nous revient pas de le persifler ni de l’accuser d’avoir la peau dure. Non pas parce qu’il a été démocratiquement élu et que les habitants de Split ont eu ce qu’ils voulaient, mais parce qu’il s’agit manifestement de quelqu’un ayant des besoins spéciaux, le genre qu’il convient d’aider même lorsqu’il ne demande pas que Zagreb lui envoie des chasse-neiges.

Mais Pavle Kalinić, responsable pour les situations d’urgence à Zagreb, ignore quant à lui qui est Kerum et c’est du petit écran qu’il nous apprend que Zagreb est prête à venir au secours de Split pour autant que Split fasse appel à lui. Comme si le maire de Split n’était pas Željko Kerum !

Mais ce n’est pas tout. Tandis que la Croatie craque sous sa carapace de neige et de glace, notre Premier ministre fait son entrée au Centre national de sauvetage le lendemain après les débuts de la catastrophe. Tiré à quatre épingles, revêtu d’un costume résistant à des températures de moins quarante degrés, il déclare : « Le temps n’est plus au ‘je ne savais pas’ ». Mais à qui s’adresse-t-il donc ? Aux malheureux qui dans des efforts surhumains érigent des poteaux de bois qu’emportent des vents soufflant à 150 km/h ? Aux mamans qui accouchent piégées par la neige et que des braves doivent venir secourir ? Aux personnes âgées qui dans des villages balayés par la neige meurent de froid et de faim ? Aux médecins qui n’en peuvent plus ?

Voyons Milanović, est-ce qu’il y a quelqu’un pour diriger ce malheureux pays ? Bien sûr que nous sommes fiers que tu aies l’allure d’un mannequin qui pourrait réclamer des caleçons Calvin Klein mais les conditions font que cela ne nous est d’aucun secours. Comprends-tu ? Y a-t-il quelque chose que tu comprennes ?

L’hôpital de Split est à deux doigts d’imploser, ils n’admettent plus que les cas de cancer et les fractures, Kerum lui se marre, le mannequin se pavane et l’important Kalinić attend qu’on l’appelle. Est-ce que tous ceux qui en Croatie meurent à cause du froid, de l’incurie, de l’arrogante incompétence et de l’insensibilité de nos gouvernants sont des êtres humains ou bien des chiens errants ?   

Mais que dis-je ? En Croatie, les chiens errants ont leurs abris, les associations s’occupent d’eux. Sur Internet c'est tous les jours qu'on demande pour eux de « bonnes mains ».

Ô mon Dieu, on s’est encore fait avoir aux élections. Mon Père, réveille-toi et trouve-nous de bonnes mains pour la Croatie !

Par Vedrana Rudan

Source : rudan.info, le 6 février 2012.