L'instabilité politique actuelle en Serbie est préjudiciable aux perspectives d'adhésion à l'UE du pays, ont averti les députés réunis avec leurs homologues serbes lors de la 5e réunion interparlementaire PE-Serbie. Les deux parties ont discuté des mesures prises récemment en vue de l'intégration européenne de la Serbie, ainsi que du climat politique à Belgrade, et conjointement appelé à mettre fin à la grève de la faim du leader de l'opposition, Tomislav Nikolic.
"Le Parlement européen, avec le soutien de tous les groupes politiques, a ratifié l'accord de stabilisation et d'association, et je tiens à féliciter la Serbie pour cet acquis récent", a déclaré le président de la délégation du Parlement européen, Eduard Kukan (PPE, SK), rappelant aux personnes présentes le vote en plénière du 19 janvier de cette année. "Le Parlement a apporté un soutien continu aux efforts de la Serbie en vue du processus d'adhésion, mais nous devons insister sur une pleine coopération avec le TPIY lors des prochaines étapes", a-t-il ajouté.
Ulrike Lunacek (Verts/ALE, AT) a demandé pourquoi aucun parlementaire serbe n'avait pris part à la réunion parlementaire mixte sur les Balkans occidentaux de la semaine dernière, soulignant qu'il s'agissait d'"une occasion manquée de parler aux membres des parlements nationaux qui devront éventuellement ratifier l'adhésion de la Serbie à l'UE". Jelko Kacin (ADLE, SL) s'est fait écho du sentiment général des députés présents en déclarant "si vous ne vous réveillez pas, l'adhésion à l'UE sera une mission impossible".
La grève de la faim du leader de l'opposition condamnée
Réagissant à la récente manifestation de l'opposition et à la grève de la faim annoncée du leader du SNS, Tomislav Nikolić, la réunion interparlementaire a également adopté une déclaration politique spéciale sur la situation politique en Serbie. Cette déclaration demande instamment à M. Nikolić de "cesser immédiatement sa grève de la faim" et affirme qu'"il est essentiel que le discours politique revienne à des procédures démocratiques et au cadre institutionnel. Tous les désaccords politiques doivent être traités dans le cadre des institutions démocratiques".
La Commission appelle à l'ambition, le gouvernement serbe à la maturité
Stefan Füle, commissaire européen à l'élargissement, a affirmé qu'il ne voit pas de résistance croissante à l'élargissement de l'Union. "Il n'y a pas de fatigue de l'élargissement, ce que je vois, c'est une apathie de l'élargissement de la part des gouvernements des Balkans occidentaux", a-t-il estimé. Il a appelé les hommes politiques serbes à une plus grande ambition, demandant "pourquoi êtes-vous fixés sur l'octroi du statut de candidat, alors vous devriez avoir comme objectif d'entamer des négociations d'adhésion?"
Milica Delevic, directeur du Bureau de l'intégration européenne au sein du gouvernement de Serbie, a présenté les résultats des interactions de la Serbie avec la Commission, soulignant que "la Commission s'attend à ce que non seulement les résultats, mais également le processus soient transparents et ouverts." Elle a ajouté : "même si l'adhésion de l'UE relève de la responsabilité du gouvernement, il est de la responsabilité de l'opposition de ne pas entraver cet objectif d'obstacles. Ils ont besoin de faire preuve de maturité face à un défi politique".
Source : europarl.europa.eu, le 19 avril 2011.
Bruxelles - L'Union européenne a appelé mardi la Croatie à faire plus d'efforts, concernant notamment la question des crimes de guerre encore impunis, dans le cadre des négociations sur son adhésion à l'UE, qui semble prendre du retard.
"Une attention encore plus grande doit être portée à la question de l'impunité, étant donné qu'une série de crimes de guerre doivent encore faire l'objet d'une enquête et de procédures judiciaires en Croatie", ont estimé les 27 gouvernements européens à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec la Croatie consacrée aux négociations d'adhésion.
Tout en relevant la "bonne coopération d'ensemble" de la Croatie avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye, l'UE répète qu'une "coopération totale reste essentielle".
La réunion intervient quelques jours après la condamnation à La Haye à de lourdes peines de prison de deux anciens généraux croates pour leur rôle pendant la guerre de 1991-95, liée à la dislocation de la Yougoslavie.
Ces jugements rendus par la justice internationale ont été vivement critiqués par la Croatie, où ils ont suscité des manifestations antieuropéennes. A Zagreb, certains manifestants ont ainsi déchiré le drapeau européen en signe de protestation.
La Croatie et l'UE ont bouclé mardi deux nouveaux chapitres thématiques des négociations qui jalonnent le processus d'adhésion et visent à rapprocher le pays des critères européens. Ils concernent l'agriculture et la politique régionale, ce que le ministre hongrois des Affaires étrangères Janos Martonyi, dont le pays assure la présidence de l'UE, a considéré comme "un énorme pas en avant".
Il a répété que son pays considérait comme un "objectif réalisable" le bouclage des négociations d'adhésion d'ici au mois de juin. A ce jour, la Croatie a conclu 30 des 35 chapitres thématiques des négociations d'adhésion.
Si M. Martonyi s'est dit "plus optimiste qu'il y a quelques semaines" à propos de l'adhésion de la Croatie, son Premier ministre Viktor Orban avait, quant à lui, jugé la situation "assez dramatique", regrettant que le soutien à l'élargissement n'ait "jamais été aussi bas" depuis 15 ans.
"Il y a du retard dans le dossier croate, nous faisons des efforts immenses, mais nous nous heurtons à des murs", avait notamment déploré M. Orban.
Le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, a pour sa part refusé de se perdre en conjectures sur une date de bouclage des négociations, mais a en même temps rejeté "toute spéculation sur un quelconque lien" avec la candidature de la Serbie à l'UE.
En coulisses, certaines capitales plaident pour ne pas boucler les négociations avec la Croatie avant que l'UE ne soit prête à octroyer le statut de pays candidat à la Serbie, ce qui pourrait inciter les deux pays de l'ex-Yougoslavie à accélérer leur réconciliation, tout en retardant l'échéance pour Zagreb.
Le TPI a condamné vendredi deux anciens généraux croates, Ante Gotovina et Mladen Markac, à respectivement 24 et 18 ans de prison. Un troisième a été acquitté. Zagreb a contesté le jugement du TPI selon lequel les deux condamnés ont participé à une "entreprise criminelle commune", considérant qu'elle discréditait la guerre d'indépendance.
Source : romandie.com, le 19 avril 2011.
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