La position du Parti du Travail à propos des prochaines élections en Serbie
Toute participation aux prochaines élections en Serbie est un soutien direct au renforcement de la dictature du capital. Les impérialistes occidentaux, qui actuellement l'emportent sur les impérialistes russes, visent par ces élections à consolider leurs positions et à accélérer l'insertion de la Serbie dans l'intégrations euroatlantique.
Déjà maintenant on constate que les masses se moquent du résultat des élections en Serbie. En revanche l'impact des événements en Ukraine les polarisent de plus en plus en partisans pro-russes et pro-occidentaux. Le clivage sur ce sujet peut aussi s'avérer être le principal ressort de tous les évènements en Serbie après les élections.
Les représentants des partis politiques sont les représentants de la dictature du capital et ne se différencient que par leurs patrons respectifs : Bruxelles, Washington ou Moscou.
Les masses déshéritées savent très bien que tous les partis politiques diffusent d'incroyables mensonges vantant la prospérité et une vie meilleure, mais elles sont désorientées parce qu'il n'existe pas de force capable de s'opposer avec davantage de vigueur à la dictature actuelle, les ralliant ainsi à elle.
Le boycott des prochaines élections en Serbie ne suffit pas à lui seul car il ne modifiera pas le rapport de classes. Par son propre activisme il est nécessaire d'impulser la résistance des masses mécontentes. L'exemple de la Bosnie est instructif en la matière. Il faut tout faire pour qu'une “Bosnie” advienne en Serbie. Ainsi la résistance des masses dans les Balkans monterait d'un cran très significatif.
Renforcer l'opposition à la dictature du capital !
Accroître la force des masses déshéritées !
Source : https://www.facebook.com/PartijaRadaPartyOfLabour?fref=ts
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Remarque : Comme on peut le lire sur une ancienne note de ce blog, le Parti du Travail a créé une cellule à Tuzla (l'épicentre du Printemps bosnien) dès le début de l'année 2011.
Un article où il est question de deux ONG (“Udar” et “Revolt”) qui ont ont joué un rôle dans le « Printemps bosnien ».
Revolt n'existe plus. Sa page internet est d'ailleurs désactivée. Dans un article récent publié par le NPA français, on peut lire que Revolt est une ONG qui a préfiguré le parti Lijevi (La Gauche), lui-même en relation avec Die Linke.
Le printemps bosniaque est-il un mouvement spontané ou pas ? On pourra toujours dire que deux ONG ne font pas le printemps... Quoi qu'il en soit la réponse appartient désormais aux historiens.
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Le problème bosniaque dans les Balkans
Les désordres qui ont secoué la Bosnie ont pour motif la situation économique dramatique du pays mais ces désordres vont aussi dans le sens voulu par Washington
La Bosnie-Herzégovine semble avoir emprunté la voie pour devenir un “Etat failli”. Dans plusieurs villes de la partie la plus grande du pays, celle qui se trouve sous l’autorité de la “Fédération croato-bosniaque”, des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour protester contre la gabegie régnante: une économie chancelante, une corruption généralisée et un chômage qui atteint les 45% de la population active. Au cours de ces nombreuses manifestations, les protestataires se sont heurtés aux forces de l’ordre.
Cet Etat balkanique multiethnique et multiconfessionnel pose désormais problème au beau milieu de la péninsule balkanique, une région qui devait abriter cette Bosnie-Herzégovine “stable, viable, multiethnique et unie”, comme le voulait l’UE quand elle posait ses objectifs politiques pour rendre définitivement indépendante cette république autrefois constitutive de l’ancienne Yougoslavie fédérale et socialiste. De ces voeux pieux, rien ne subsiste aujourd’hui. On sait très bien pourquoi la “communauté internationale”, c’est-à-dire l’UE et les Etats-Unis, se trouvent face à un champ de ruines en Bosnie. Le Traité de Dayton a certes pu mettre un terme à la guerre mais n’a pas pu faire émerger un Etat pour tous, capable de fonctionner sans heurts, en dépit des clivages qui opposaient entre eux les Bosniaques, les Croates et les Serbes.
“L’ordre politique fabriqué lors des accords de Dayton est intenable”, expliquent les organisations protestataires actuelles que sont “Udar” (le “Coup”) et “Revolt”, animatrices des manifestations qui ont secoué le pays. L’objectif de ces organisations est donc clair: les manifestations doivent faire pression pour aboutir à une réforme constitutionnelle afin que l’appareil d’Etat, trop complexe et trop lourd, fasse la place à une forme étatique plus svelte et plus centralisée. Les Serbes de Bosnie, dont la “Republika Srpska” jouit d’une large autonomie, se sont opposés, jusqu’ici, et avec succès, à toute tentative de centralisation.
Les organisations “Udar” et “Revolt” veulent, par leurs revendications, s’aligner sur une politique voulue en dernière instance par l’UE et les Etats-Unis. Ces derniers sont profondément agacés par l’édifice étatique qui structure la Bosnie aujourd’hui parce que l’objectif américain est d’inclure le pays dans l’OTAN. La décentralisation bosniaque empêche toute manoeuvre en ce sens. Comme le rappelle Patrick Keller de la “Fondation Konrad Adenauer” en Allemagne, “l’intérêt pour une adhésion à l’OTAN n’est guère populaire en Republika Srpska”. Voilà pourquoi, subitement, en dépit des accords de Dayton, on plaide maintenant pour la création d’un Etat bosniaque unifié et “fort”.
Pour téléguider les événements de Bosnie dans le “bon sens”, les Américains ne s’épargnent ni peine ni argent. L’USAID, l’instance chargée d’aider au développement, déclare vouloir “aider la Bosnie à parfaire les réformes nécessaires pour pouvoir adhérer à l’UE et à l’OTAN”. Dans son budget de 2013, l’USAID a dégagé la somme de 45,5 millions de dollars, notamment pour créer “une structure militaire unitaire, laquelle répondrait aux critères nécessaires pour assurer la sécurité du pays et pour aboutir à une adhésion à l’OTAN”. En 2008, Washington a enregistré un bon succès en Bosnie, lorsque Sarajevo a adhéré à une “Charte Adriatique”, initiative visant à préparer les Etats des Balkans occidentaux à entrer dans l’OTAN.
Dans les postes “Financements militaires à l’étranger” et “Formation et écolage militaires à l’échelle internationale”, 5,5 millions de dollars sont prévus pour la Bosnie. Avec ces budgets, il faudra, selon les Américains, “combler les déficits graves dans la formation des personnels” chez “ce partenaire potentiel de l’OTAN” et former des “unités spéciales”, dont l’Alliance Atlantique “a un besoin réel”, c’est-à-dire des unités capables d’éliminer des matériels de combat, des troupes d’infanterie, des équipes d’ingénieurs militaires. Le rapport de l’USAID se fait louangeux à l’endroit de l’armée bosniaque parce qu’elle a fourni 55 hommes pour l’IASF en Afghanistan.
Le deuxième objectif majeur des Américains, et aussi de l’UE, est de promouvoir en Bosnie “une société civile”. Pour le réaliser, on a surtout mobilisé le “National Endowment for Democracy” (NED), le bras civil de la CIA, de même que les fondations attachées aux grands partis américains, la NDI (“National Democratic Institute”) et l’IRI (“International Republican Institute”). La “Fondation Konrad Adenauer” est également très active.
En 2012 (pour 2013, on ne dispose pas encore de chiffres), la NED a soutenu toute une série d’organisations bosniaques visant la création de cette fameuse “société civile”. “Revolt” a reçu 31.500 dollars, notamment pour contrôler “les travaux du gouvernement local et cantonal de Tuzla” et pour mener une campagne de mobilisation “de jeunes activistes pour préparer les élections locales”. L’année précédente, “Revolt” avait reçu 30.000 dollars de la NED pour mener à bien des activités similaires.
Les Occidentaux veulent donc créer en Bosnie une démocratie de type occidental et financent la formation et l’écolage d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques qui permettront, à terme, de réaliser plus aisément le grand but de la dite “communauté internationale”, soit de créer une Bosnie “multiethnique”. Dans les rapports de la “Fondation Konrad Adenauer”, on peut lire: “Investir dans les futurs cadres porteurs des structures démocratiques constitue l’action première de notre travail. Prodiguer des conseils, imaginer des scénarios, organiser des journées d’écolage et des séminaires interactifs, bref, offrir une formation politique permanente aux forces d’avenir, voilà les principales activités que nous menons à bien en Bosnie-Herzégovine”.
Les Etats-Unis ont réellement pris les choses en mains en Bosnie, au détriment des Européens, parce que les Bosniaques sont mécontents de la politique menée jusqu’ici par l’UE. Déjà en 2009, le magazine “Foreign Policy” écrivait: “L’UE n’a pas de politique réellement porteuse en Bosnie, si bien que Washington est contraint de jouer de son influence pour faire avancer les choses pour qu’à terme le pays puisse adhérer à l’UE”.
Bernhard TOMASCHITZ.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienn, n°8/2014, http://www.zurzeit.at ).
Source : http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/03/05/le-probleme-bosniaque-dans-les-balkans.html
Le Mouvement bosniaque de la Fierté nationale (BPNP) soutient la révolution ukrainienne en usant d'un raccourci historique belliciste :
En effet dans leur communiqué en anglais on peut lire : Les événements en Ukraine ressemblent beaucoup à ceux en Bosnie il y a 22 ans. Ce que la politique grand-Serbe fit alors, la politique impérialiste russe le fait maintenant : l'agression directe contre un pays indépendant et souverain ; autrefois la Bosnie, aujourd'hui l'Ukraine.
Quelques éclaircissements à propos du BPNP sur le « Blog de veille sur les Droits de l'Homme en Serbie » (en fin de note).
Le positionnement du BPNP est par ailleurs énoncé en français sur leur site officiel :
Le point deux, selon ma propre traduction, dit ceci :
2. Nous considérons comme membre du peuple national unique
des Bosniaques tout individu qui lui est loyal
et appartient au patrimoine génétique et culturel européen, sans
tenir compte d'appartenances religieuses et sous-raciales. [...]
2. Pripadnikom jedinog državotvornog naroda Bošnjaka smatramo svakog pojedinca koji pripada europskom genetskom i kulturnom naslijeđu, koji je odan državi Bosni, bez obzira na religijsku i podrasnu pripadnost. Prema tome odbacujemo vezanje Bošnjaka za samo jedan religijski identitet što se pokazalo štetnim za naš nacionalni razvoj i dignitet.
Le point 11 (directement repris de leur propre traduction) suppose que :
11. Le fondement d'une nation saine est la famille, et en raison de ce fait, notre lutte est en partie dirigée vers la destruction de tous les aspects de la société qui de par ses actions immorales détruit les valeurs familiales. De cette destruction font partie les médias, et divers groupuscules, qui dans leur action vantent la fornication, incluant diverses perversions sexuelles et maladies comme l'homosexualité. L'homme et la femme Bosniens doivent devenir des personnalités moralement propres ; raison pour laquelle l'écartement des éléments contaminés de notre société est l'une de nos priorités. Le déchirement et la séparation des liens familiaux ne sont pas souhaités, mais ne sont pas interdits pour autant, car dans une société normale, le bonheur de la nation se fonde sur le bonheur des individus.
Uvertira
Ouverture
Hoću da se udubim u vaša stegna, u vaše guzice,
Kurve, jedine božje sveštenice međ nama.
Zrele lepote il ne, iskusne il početnice,
O, ne živeti više osim u vašim pukotinama
i brazdama.
Divne su vaše noge koje idu samo k ljubavnicima
i ne vraćaju se osim s ljubavnikom, i počinka
nemaju,
Osim u krevetu za vreme ljubavi, i dok miluju
noge onima
koji kraj vas, zadihani i umorni, dremaju.
Ćuškane, njuškane, jebane, lizane od tabana
Do prstiju, sisane jedna za drugom do bola,
Od gležnjeva sve do plavih vena vidljivih izvana,
Noge lepše od stopala heroja i apostola!
Silno volim vaša usta i divne te igre, o drolje,
Što ih izvode usne, zubi i jezik što se kreće,
Usta što grickaju naš jezik i katkad nešto bolje:
Stvar skoro isto toliko ljupka kao kad se meće.
I vaše grudi, dvostruki breg razvrata i ponosa,
Međ kojima se katkad drči moja gordost muška
Da bi se tu do mile volje nadula i da tu njuška
Ko kakav divlji vepar u dolinama Parnasa
i Pindosa.
Vaše miške! Obožavam i vaše miške, bele
i besramne,
Nežne i drusle, nervozne kad treba, bele sred
mraka,
Bele i debele, ko vaše guzice, i skoro toliko
zamamne.
Tople u ljubavi, a posle, ledene kao raka.
A vaše ruke, produžetak mišice, gutam pun
lakomosti!
Njih su blagoslovila milovanja i lenstvovanja.
Ukrotiteljice splasnutog glavića koji se sklanja,
Brižne drkačice beskrajne strpljivosti!
Ali šta! Sve to, o kurve, nije ništa
Prema vašim guzovima i picama, čiji izgled,
ukus, miomiri
I dodiri, stvaraju poklonike vaših svetilišta:
Tabernakuli i Svisveti gde se bestidnost širi.
Pa stoga, sestre moje, vašim guzicama i butinama
Hoću da se sav posvetim, jedine prave drugarice,
Zrele lepote ili ne, iskusne ili početnice,
I da živim jedino u vašim pukotinama
i polutinama.
Je veux m'abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains, du
seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non,
novices et professes,
Ô ne vivre plus qu'en vos fentes et vos
raies !
Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu'à
l'amant,
Ne reviennent qu'avec l'amant, n'ont de répit
Qu'au
lit pendant l'amour, puis flattent gentiment
Ceux de l'amant qui
las et soufflant se tapit.
Pressés, fleurés, baisés, léchés
depuis les plantes
Jusqu'aux orteils sucés les uns après les
autres,
Jusqu'aux chevilles, jusqu'aux lacs des veines
lentes,
Pieds plus beaux que des pieds de héros et
d'apôtres !
J'aime fort votre bouche et ses jeux
gracieux,
Ceux de la langue et des lèvres et ceux des
dents
Mordillant notre langue et parfois même mieux,
Truc
presque aussi gentil que de mettre dedans ;
Et vos seins,
double mont d'orgueil et de luxure
Entre
quels mon orgueil viril parfois se guinde
Pour s'y gonfler à
l'aise et s'y frotter la hure :
Tel un sanglier ès vaux du
Parnasse et du Pinde.
Vos bras, j'adore aussi vos bras si
beaux, si blancs,
Tendres et durs, dodus, nerveux quand faut et
beaux
Et blancs comme vos culs et presque aussi troublants,
Chauds
dans l'amour, après frais comme des tombeaux.
Et les mains au
bout de ces bras, que je les gobe !
La caresse et la paresse
les ont bénies,
Rameneuses du gland transi qui se
dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies !
Mais
quoi ? Tout ce n'est rien, Putains, aux pris de vos
Culs et
cons dont la vue et le goût et l'odeur
Et le toucher font des
élus de vos dévots,
Tabernacles et Saints des Saints de
l'impudeur.
C'est pourquoi, mes soeurs, vers vos cuisses et
vos fesses
Je veux m'abstraire tout, seules compagnes
vraies,
Beautés mûres ou non, novices ou professes,
Et ne
vivre plus qu'en vos fentes et vos raies.
Izvor : http://www.e-novine.com/kultura/kultura-knjige/100047-Uvertira.html
Ukraine : Ne pas mourrir pour les oligarques...
Dans l'édito de l'Humanité dimanche de cette semaine, Patrick Le Hyaric estime: "Le dangereux engrenage à l’œuvre au cœur de l’Europe porte en germe le risque de guerre. L’intervention de forces militaires russes en Crimée pour l’occuper, au mépris du droit international, peut dégénérer. Il faut arrêter vite l’escalade et seule la recherche d’un accord politique entre toutes les parties concernées y parviendra."
Par Patrick Le Hyaric
Rappelons qu’au départ, il y a en Ukraine une crise économique et sociale profonde, et, comme dans de nombreux pays, le rejet par une majorité de la population de ce couple infernal, avec d’un côté misère-pauvreté-chômage et de l’autre l’enrichissement, la corruption et la kleptocratie de castes dirigeantes qui gangrènent l’Etat et des responsables politiques depuis la fin de l’Union soviétique. Le salaire moyen y est de 250 euros et les retraites de 90 euros, pendant que les premiers ministres et autres oligarques vivent sur l’or. C’est contre cela d’abord que s’est révolté le peuple.
Le retournement de l’ancien président Ianoukovitch qui négociait un accord d’association avec l’Union européenne, pour se rallier à l’automne au projet de Poutine d’une union douanière eurasienne, avait fait naître des illusions et des espoirs sur lesquels ont surfé des forces à l’intérieur de l’Ukraine et au sein de l’Union européenne, contre ce même président et la Russie. C’est sur ces mouvements populaires de rejet et de contestation légitime que se sont greffées des forces ultraréactionnaires et fascisantes, soutenues souvent par les droites allemandes, nord-américaines et la « commission trilatérale » réunie comme par hasard en octobre 2013 avec ce projet à l’ordre du jour où l’un des intervenants n’était autre que M. Iatseniouk, devenu nouveau premier ministre. Le journal conservateur allemand Die Welt a qualifié l’un de ces partis, appelé « secteur droit », « d’association informelle de petits groupes droitiers et néo-fascistes ». Et le magazine américain Time, qui a donné la parole à son premier responsable a qualifié leur idéologie comme « frisant le fascisme ». Avec le parti Svoboda, antisémite, dont le mot d’ordre est « l’Ukraine aux ukrainiens », ils ont réussi à Kiev à récupérer les mouvements de protestation pour la justice et la démocratie et à occuper, avec des milices paramilitaires, très bien armées, les bâtiments officiels et à chasser le président corrompu élu qui a perdu le soutien du Parlement et de son propre parti.
Fascistes
Le même sort a été réservé en Crimée aux dirigeants en place par d’autres milices armées. La langue russe a été interdite en Ukraine. La chasse aux communistes y est ouverte comme elle l’est en Crimée à l’encontre des opposants à l’intervention russe. Le coup de force de Kiev a eu lieu après un accord, le 25 février, prévoyant un gouvernement d’union nationale. Qualifier ces actes, qui mêlent ainsi des mouvements opposés et des pressions extérieures fortes, « de révolutionnaires », revient à tromper les citoyens européens. Curieux sont d’ailleurs ceux qui font mine de s’offusquer ici de la montée de l’extrême-droite et qui se réjouissent que le drapeau du parti national-socialiste d’Ukraine flotte sur les bâtiments officiels ! Tout aussi curieux sont ceux qui se sont félicités « des révolutions arabes » en occultant la montée de l’islamisme intégriste et qui ne voient dans les manifestations ukrainiennes que des menées fascistes!
En vérité, comme toujours, le grand capital n’est jamais regardant sur les moyens et les alliances quand il s’agit de ses intérêts. Car, derrière cette inquiétante crise qui nous est souvent présentée comme un nouveau combat entre « le bien et le mal », monte une sale odeur de pétrole et de gaz et souffle le petit vent frais de l’accaparement de mines et de bonnes terres par de nouveaux oligarques sans patrie. Les trois quart du gaz et du pétrole russes passent par l’Ukraine. L’Union européenne achète une bonne part du pétrole russe. Voilà où mènent un monde et une Europe dominés par les puissances financières. Comme trop souvent, les différents impérialismes s’appuient sur des aspirations et la colère du peuple, non pas pour lui apporter satisfaction, mais pour s’appuyer sur de légitimes revendications afin de mettre en œuvre leur visée de domination. En vérité, l’Ukraine qui dispose de nombreuses richesses et de capacités à produire, est un enjeu géostratégique. C’est ce qui explique que la Russie a voulu l’inclure dans une union douanière, au nom de liens historiques politiques, militaires, économiques, qui les lient. Et, de leur côté, les institutions européennes poussent l’Ukraine à accepter un « accord d’association ». L’une et les autres étaient pour le coup et comme par magie, subitement peu regardantes sur le respect des libertés et de la démocratie en Ukraine. Ceci dans un contexte où ce pays est au bord de la faillite. Il a besoin d’au moins 35 milliards d’euros pour ses budgets publics, pour les deux années à venir.
Forces impérialistes
Faire croire au peuple ukrainien qu’un accord d’association avec l’Union européenne où la Troïka enserre encore plus dans l’étau financier des peuples entiers, le sauverait de la faillite est un pur mensonge. De l’autre côté, lui faire croire que l’Union eurasienne russe le sortirait de la misère au prix de sa domination par l’empire russe, est tout aussi mensonger car la Russie a aussi d’énormes difficultés économiques, sauf à exiger de « forts retours sur investissements ». Ainsi, malgré lui, le peuple ukrainien et peut-être les peuples européens peuvent-ils devenir les otages de forces impérialistes qui, depuis longtemps à l’Ouest, considèrent l’Ukraine comme une pièce maîtresse dans l’échiquier géostratégique et économique contre la Russie et au service d’un redéploiement du capital à base européenne, souvent allemand. C’est d’ailleurs ce qu’écrivait déjà en 1997, l’ancien conseiller à la présidence des Etats-Unis, M. Zbigniew Brzezinski : « Si Moscou reprend le contrôle de l’Ukraine avec ses 52 millions d’habitants et ses ressources importantes, en reprenant le contrôle sur la mer noire, la Russie se retrouvera automatiquement en possession des moyens nécessaires pour redevenir un Etat impérial ». C’est d’ailleurs pour cette raison que sont mobilisés depuis des années en Ukraine une cohorte d’ONG, de fondations européennes et américaines, dont « Freedom House », « National démocratic Institute », « International for electoral system », en même temps qu’étaient achetées des chaînes de télévision et que des formations paramilitaires que l’on a vu, étaient mises en place. On a d’ailleurs un aperçu de l’enjeu quand on voit s’agiter dangereusement les dirigeants de l’OTAN.
De l’autre côté, à l’Est, les mêmes méthodes sont -avec de l’avance- employées par la Russie pour « protéger » ses forces navales en Crimée, installées là à la faveur d’un accord avec les anciens dirigeants ukrainiens. De fait, la Russie occupe sans mandat la Crimée et compte y installer des responsables à sa solde, à la faveur d’un référendum d’autodétermination. Ceci ne peut évidemment qu’attiser un climat de tensions internes à l’Ukraine et faire monter les crispations internationales, compte-tenu des enjeux que nous décrivons plus haut. Alors que Vladimir Poutine a engagé une stratégie de rehaussement du statut de la Russie, les européens auraient grand tort de vouloir l’humilier. Exclure la Russie de la réunion du G8 est une bien mauvaise idée au moment où il faudrait plutôt chercher des points de dialogue et non de guerre. Brandir la menace de sanctions économiques est tout aussi contre productif pour les citoyens européens et provoquera encore plus de difficultés pour les ukrainiens. Et ils le doivent d’autant moins que les Etats-Unis jouent avec l’Europe et la Russie un double jeu. Celui de l’aide à la domination géostratégique avec l’Union européenne et l’OTAN et celui de l’utilisation de la Russie pour d’autres enjeux internationaux, dont la normalisation des relations avec l’Iran. L’Union européenne et la France doivent donc jouer un autre rôle que celui de la tension et des menaces, même verbales.
Justice et démocratie
Le feu intérieur des divisions, des haines et des violences, couve donc dangereusement sur fond de crise sociale et économique. Cette crise touche tout autant l’Union européenne que la Russie. Les montées des extrêmes-droite, des ultranationalistes et des fondamentalistes aujourd’hui dans l’espace européen, ont beaucoup à voir avec la confusion permanente entretenue par des forces qui y ont intérêt et l’angoisse quotidienne face aux lendemains. Les peuples réclament d’abord la justice et la démocratie. Les puissants les prennent en otage. Ils leur envoient les tensions et la guerre. Rien ne doit être fait pour attiser le feu des braises, mais au contraire, tout devrait être fait pour favoriser l’information, le débat et la solidarité entre salariés, créateurs, jeunesses de toute l’Europe pour un espace européen débarrassé des haines et des menaces de guerre. Tous les peuples européens doivent donc s’en mêler et dire sous différentes formes leur mot pour le dialogue, la coopération, la paix, la justice. Ce n’est pas de déclarations belliqueuses dont ils ont besoin, mais de nouveaux accords de coopération avec le peuple ukrainien comme avec le peuple russe. Et les européens de la grande Europe doivent cesser d’être divisés pour être les sujets et les fantassins d’une économie capitaliste de prédation, dans le cadre d’une guerre déjà déclarée depuis longtemps : la guerre économique.
Le peuple ukrainien doit pouvoir débattre et décider en toute connaissance de cause de son avenir. L’union européenne devrait y aider au lieu de faire croire à l’impossible, comme le fait la haute représentante de l’Union européenne, Mme Asthon qui, de connivence avec le nouveau premier ministre ukrainien, s’est permis de proposer de signer l’accord d’association avec le gouvernement provisoire ukrainien, non issu des urnes. Ceci constituerait un coup de force belliciste. De même, il faut cesser de vouloir insérer l’Ukraine à l’OTAN. D’un autre côté, la Russie doit, elle aussi, respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine et la souveraineté des peuples. Le peuple d’Ukraine doit pouvoir choisir ses représentants dans le cadre d’élections libres, tout comme celui de la République de Crimée. Il faut cesser l’engrenage actuel et réclamer une rencontre européenne qui pourrait peut-être avoir lieu sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et coopération en Europe, en y associant l’Organisation des Nations-Unies pour une issue pacifique et démocratique, respectueuse de la souveraineté des peuples. Les peuples européens aspirent à autre chose que ce que leur promettent cette guerre économique et le lourd bruit des chars. L’issue est dans la solidarité des peuples et des jeunesses pour éradiquer le chômage, répartir autrement les richesses, promouvoir le développement social et humain. Non, les peuples d’Europe n’ont pas à mourir pour les oligarques !
Source : http://new.humanite.fr/monde/ukraine-ne-pas-mourir-pour-les-oligarques-560659
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