Au coeur de l'atlantisme
Croatie : l'économie va continuer de se contracter en 2014
L'économie croate restera en récession pour la sixième année consécutive en 2014, a indiqué lundi le Fonds monétaire international(FMI), qui table sur un recul du PIB pouvant atteindre 1%.
"La Croatie
reste engluée dans une récession exceptionnellement sévère (...)
et nous pensons que cette récession va se poursuivre en 2014",
a dit à la presse le chef de la délégation en visite dans ce pays,
M. Johannes Wiegand.
Selon lui, le FMI prévoit en 2014 un recul
du produit intérieur brut (PIB) de la Croatie compris entre
0,5 et 1%.
"La demande intérieure devrait rester faible en
raison de la poursuite de la réduction de la dette du secteur privé
et de l'impact de la politique d'assainissement budgétaire",
a-t-il ajouté.
Une "légère reprise" est prévue à
partir de 2015 tandis que le FMI prévoit une croissance potentielle
d'environ 2% à long terme, a précisé M. Wiegand.
Le
gouvernement croate de centre-gauche a abaissé ses prévisions de
croissance pour cette année, tablant sur une maigre progression de
0,2% du PIB, contre une prévision initiale de +1,3%.
L'économie
de la Croatie, qui a rejoint l'Union européenne en juillet dernier,
n'a pas connu de croissance depuis 2009.
Le PIB s'est contracté
de 1,0% l'année dernière, entravé par la rigidité du marché du
travail et un climat des affaires peu favorable.
La production
industrielle et les exportations de biens ont chuté respectivement
de 2,0 et de 6,0% en 2013, tandis que le taux de chômage atteignait
les 22%.
Les experts économiques avertissent qu'un fort
pessimisme à la fois des producteurs et des consommateurs pourrait
peser sur les dépenses, la production et les investissements.
En
janvier, l'UE a lancé une procédure disciplinaire contre la Croatie
pour son déficit budgétaire excessif, lui donnant jusqu'en 2016
pour se conformer aux règles du bloc des 28 pays.
Source : lesechos.fr, le 3 mars 2014.
Les citoyens du District de Brčko appellent à boycotter « la Journée du District ».
Lors du 13ème plénum citoyen du District de Brčko, tenu au Centre de la Jeunesse, il a été décidé à l'unanimité de boycotter le 14ème anniversaire du District de Brčko de Bosnie-Herzégovine.
« En dépit du mécontentement affiché par les citoyens, le Gouvernement du district a une fois encore montré son hypocrisie, et son propre intérêt, en investissant plus de 200.000 marks convertibles pour organiser des célébrations que les citoyens n'ont aucunement demandées.
Puissent dès lors tous les habitants de Brčko, qui s'opposent au népotisme, à la criminalité et à la corruption, et qui aiment leur ville, se joindre au boycott des célébrations de la « Journée du district. Puissent-ils soutenir leur ville et la célébration de la journée du district en se réunissant le 8 mars à 11h00 devant l'Assemblée du district de Brčko.
L'instabilité politique, la mauvaise gouvernance, la prodigalité, la non transparence et les intérêts personnels des dirigeants du district ont poussé les citoyens au désespoir, à une vie misérable et sans perspective.
Montrons que trop, c'est trop !
Cette proclamation est établie par les citoyen(ne)s du District de Brčko de Bosnie-Herzégovine pour le bien de nous tous ! »
Les manifestants de Tešanj disent vouloir planter des tentes.
Après avoir transmis une liste complétée de revendications au conseil communal de Tešanj, les membres du plénum citoyen de Tešanj se sont réunis dans le parc municipal pour dire leur mécontentement vis-à-vis du travail des autorités municipales aux plus haut niveaux.
Les habitants en colère se réunissent depuis vingt jours déjà devant le bâtiment de la municipalité. Ils s'estiment oubliés par les autorités municipales à qui ont été décernés les plus hauts mérites de guerre. Ils voient en eux des anciens frères d'armes qui grâce à divers privilèges vivent bien et ne sont pas avec eux.
Les membres du conseil municipal se sont vu remettre des revendication de la part des citoyens visant une réductions de salaire ainsi que la suppression des primes pour les conseillers, mais aussi une révision des fonds municipaux alloués, des embauches illégales et des privatisations douteuses.
Nous sommes tombés d'accord avec les représentants des commissions du parlement des citoyens pour se lancer d'ici quinze jours dans une analyse point par point, c'est-à-dire revendication par revendication, déclare Abdulah Aličehajić, le président du plénum citoyen de Tešanj.
Malgré le dialogue instauré avec les autorités, la majorité des citoyens ne croient plus en leur honnêtes intentions. Aujourd'hui encore Enver Hojkurić a menacé de s'immoler devant la municipalité.
Les gens me supplient de ne pas le faire. Aujourd'hui j'ai apporté deux litres d'essence. Si ma vie doit aider à résoudre une partie des problèmes de ces gens, je suis prêt à le faire. Je sais qu'on me traitera de criminel, de voleur, de ceci et de cela. Je ne suis pas un voleur. Comme la plupart des honnêtes gens dans ce pays, je ne souhaite rien d'autre qu'un peu plus de justice et de respect, affirme Hojkurić.
Les citoyens rassemblés ont redemandé que le dirigeant municipal démissionne et que les organes répressifs réexaminent les opérations effectuées par l'administration locale.
Toute ces misère, cette situation insupportable est le fruit des partis locaux. Je demande que les biens illégalement acquis soient confisqués... que les commanditaires, les magnats, les clans et leurs affidés qui se sont criminellement enrichis sur le dos des pauvres depuis la guerre jusqu'à maintenant soient arrêtés... que les organes répressifs se mettent enfin à faire leur travail, réclame Esad Softić.
Preuve de leur détermination, les manifestants de Tešanj ont décidé d'installer un camp de tentes. Un dialogue a aussi été instauré avec les plénums citoyens de Sarajevo, Zenica et Tuzla.
Source : http://jelah.info/tesanj/1059-demonstranti-u-tesnju-najavili-postavljanje-satorskog-naselja.html
Entretien.
Le 5 février, le peuple a mis le feu à l’édifice du gouvernement
du canton de Tuzla. Une révolte contre les privatisations
criminelles, les salaires impayés et la corruption des oligarques au
pouvoir. Une violence jugée nécessaire pour enfin, se faire
entendre, et sortir de la misère. Les ministres ont démissionné,
le peuple reprend les rênes de la vie politique. Très vite, plus de
700 citoyens et citoyennes se sont regroupés dans des Plénums,
véritables exercices de démocratie directe. L’effet « Tuzla »
se propage dans d’autres villes en Bosnie-Herzégovine… et le
vent de la colère gagne les rues en Croatie, Monténégro,
Macédoine, etc. si bien que l’on parle déjà, en France et en
Europe, d’un « printemps » des Balkans. Mais à Tuzla, les
perspectives vont au-delà d’une simple saison. Cela fait vingt ans
que l’on attend ce moment. La situation est chargée de tels
espoirs que l’on se méfie du vertige de cette révolution en
cours. Il s’agit de procéder étape par étape, pour construire
les bases d’une justice sociale et politique faite pour durer.
Entretien avec Miroljub Radomirović, juriste et membre fondateur du
parti politique bosnien Lijevi
(La Gauche).
Après
une première semaine de Plénums, des groupes de travail se sont mis
en place, divisés selon les différents ministères : économie et
industrie, santé, éducation, sport et culture, etc. Tu fais partie
du groupe légal. Peux-tu nous en dire plus ? Quels sont les
objectifs et les priorités pour les mois à venir ?
Il
faut d’abord bien faire la différence entre
le groupe de travail pour la justice et l’administration, dont
l’objectif est de pointer les problèmes dans ces secteurs, et
l’équipe légale du Plénum de Tuzla. Celle-ci est très
importante pour le Plénum, car elle révise les demandes de chaque
groupe de travail, et les articule de la bonne manière. Nous
vérifions les lois qui régulent chaque secteur, pour garantir que
ces demandes sont aux normes de chaque département responsable pour
régler tel ou tel problème. C’est donc très important que les
demandes soient concrètes !
Nous mettons la pression pour que
le gouvernement vérifie tous les contrats de privatisations de notre
canton. S’il s’avère que ces contrats n’ont pas été
respectés, ils devront être annulés. Il existe aussi des éléments
de poursuite si les entreprises ont été détruites, même si les
contrats ont été respectés. Il faut s’assurer que les mesures
commencent tout de suite.
Vous
avez déjà remporté une première victoire…
Oui,
nous avons récupéré 1 million de BAM (mark convertible, soit
500 000 euros) grâce à l’annulation du « pain blanc »,
c’est-à-dire les salaires que les ministres continuaient à
toucher un an après la fin de leur mandat. Nous avons d’autres
mesures pour éliminer les différents « bonus »
votés au fil des années par l’élite corrompue et sans pitié.
Pas seulement les ministres, mais aussi les parlementaires.
Notre
groupe de travail va essayer de proposer une série d’amendements,
que ce soit nous qui les fassions, pas eux. Tous les jours, nous
venons avec de nouvelles idées à concrétiser, donc ce ne sont pas
les initiatives qui manquent pour les semaines à venir.
Tu
es impliqué dans l’équipe légale du Plénum, et tu es aussi
membre fondateur du parti politique Lijevi. Peux-tu nous rappeler
comment votre parti est né ?
Nous
étions tous membres du Parti social-démocrate (SPD), dans
l’opposition. Nous avions le même but et le même ennemi. Mais
lorsque le SPD a été élu en 2010, il a formé une coalition avec
le SDA (Parti d’action démocratique). Les sociaux démocrates
avaient mis beaucoup d’espoir en nous, mais nous étions trop
critiques, et nous sommes partis.
Nous avons d’abord fondé
l’ONG Revolt pour
critiquer leurs promesses non tenues. Mais peu à peu, l’ONG a
perdu son caractère offensif et son agressivité politique. Alors
nous avons décidé de fonder un vrai parti de gauche.
Nous
luttons contre les privatisations et destructions d’usines. Il faut
annuler les contrats de privatisations et rendre l’argent volé à
l’état. Nous militons pour une économie où les secteurs
d’intérêts publics seront propriétés d’état sous contrôle
social. Nos premières actions étaient en soutien avec les ouvriers
en lutte de l’usine Dita. Nous les avons aidés, avec une
visibilité médiatique, une assistance légale, et de la nourriture
lorsqu’ils bloquaient l’usine.
Un
mouvement de solidarité existait-il déjà à ce moment-là entre
les travailleurs ? Qu’en était-il des syndicats ?
Il
n’existait pas jusqu’à maintenant de vraies solidarités entre
les travailleurs confrontés aux mêmes problèmes. C’était chacun
pour soi. Nous avions un problème avec les syndicats, dont 90 %
des représentants étaient corrompus. Maintenant les choses
commencent à se relâcher, les travailleurs s’expriment
directement dans les Plénums. Ils ne soutiennent plus aussi
aveuglement les dirigeants syndicaux, qui sont remis en cause.
Certains d’entre eux ont voulu créer une sorte de coopération
avec le comité d’organisation du Plénum, mais celui-ci ne marche
pas comme ça. Nous n’y avons aucune fonction attitrée, il n’y a
pas de représentants. Les rapports doivent être changés.
Le
Plénum ouvre-t-il un espace pour une gauche à Tuzla ? Permet-il
de consolider Lijevi ?
Je
suis de plus en plus optimiste. Des forums citoyens se forment
aujourd’hui dans tout le pays, malgré tous les efforts des
autorités et médias pour les discréditer. Je suis particulièrement
heureux que mes camarades du parti, par leurs propositions et leur
engagement, commencent à jouir d’une réputation grandissante et
de la confiance des citoyens. Il faut savoir qu’ici, en
ex-Yougoslavie, il y a eu une telle stigmatisation de toute
l’idéologie communiste, que si tes valeurs en sont proches, tu
commences avec un gros désavantage. Et pourtant les gens viennent
nous voir, ils s’intéressent à notre parti. En même temps, la
situation était tellement catastrophique que l’espoir est à
gauche.
Quels
sont les enjeux majeurs pour poursuivre la révolte
aujourd’hui ?
Nous
devons maintenir la pression dans les rues, parallèlement aux
groupes de travail. Ce qui se passe aujourd’hui est le résultat
d’années de luttes. Aujourd’hui, le gouvernement ne peut plus se
comporter de manière arrogante et ignorer les demandes des
travailleurs comme il l’a fait depuis vingt ans. Notre Plénum va
se poursuivre après les élections, comme force de contestation,
mais aussi d’alternatives réelles. Le pouvoir est à nous. Le défi
est que les gens prennent de plus en plus conscience de leurs forces
communes pour construire une société solidaire.
Propos
recueillis par Kassia Aleksic et Ivica Mladenovic
Manifestation à Skopje
Une centaine de citoyens s'est réuni hier à Skopje, la capitale macédonienne, pour dénoncer la mauvaise situation économique dans le pays.
Un groupe de citoyens licenciés des services publics en raison de coupes budgétaires s'est réuni devant le parlement macédonien pour ensuite rejoindre pacifiquement le bâtiment qui abrite le gouvernement macédonien.
D'importantes mesures de sécurité ont été déployées lors de cette manifestation symboliquement appelée « Cinq à douze ».
Dželal Hodžić qui s'est adressé aux journalistes au nom du collectif citoyen « 8 septembre » a reproché aux autorités macédoniennes de ne pas se soucier des citoyens licenciés des services publics. D'après lui, l'argent investi pour embellir les places aurait pu soulager de nombreuses familles qui ces derniers mois se sont retrouvées dans la dèche.
La manifestation n'a été entachée d'aucun incident.
Source : bosnian.irib.ir, le 2 mars.
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