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Balkanikum

posté le 28-01-2010 à 19:26:44

Avec des BTS Tourisme, la Croatie forme des agents de voyages

 

 

L'office de Tourisme de Croatie lance un programme de formation pour les agents de voyages français, en partenariat avec l'agence de conseil VCA et les étudiants de BTS Tourisme. 

 

Les 90 étudiants de 8 établissements seront formés et testés par l'agence VCA, qui visite tous les ans les établissements préparant le BTS tourisme et assure une formation sur les techniques de promotion BtoB dans le tourisme, durant toute une journée. Les étudiants sélectionnés pour leur aisance relationnelle, leurs connaissances en techniques de vente et leur intérêt pour la destination seront invités à participer à cette mission. Le but est de visiter 220 agences à Paris et en Ile de France, 80 à Lille, 50 à Nantes, 70 à Lyon et 100 à Marseille et Aix. 

 

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posté le 28-01-2010 à 16:18:16

Un lecteur m'a annoncé que l'un de mes articles a été repris par le site JUSTWATCH (ce qui n'arrive pas tous les jours). Je retranscris leur traduction en anglais : 

 

Pro-Mladić book wins Moscow Award

 

The blog Balkanikum has republished the following, first published by Mondo.rs : 

 

Tomorrow, 19 January, in Moscow, the Union of Russian Writers will award its "Imperial Culture" award in the "Slav Fraternity" category to the Serbian writer and journalist Ljiljana Bulatovic for her book "Report to the General". 

 

"This prize is awarded to the author for her courage, commitment and unswerving dedication to the cause of the unity of the Orthodox Slav peoples", declares the press release published at the Union of Russian Writers' website. Bulatovic states that the prize will be shared with historian Jelena Guskova, director of the Russian Academy of Sciences' Centre for Research into Contemporary Crises in the Balkans. 

 

The Union of Russian Writers holds the prize-giving ceremony at its Headquarters every year on the Epiphany before an audience of Russia's most prominent writers and intellectuals, reports the Srna agency. 

 

The subject of "Report to the General" [Raport generalu], the book for which Bulatovic has been awarded the prize, is general Ratko Mladic, currently being sought by the International Tribunal in The Hague. According to the webside of the book's publisher, the Poetry Writers Association, the book consist of an introduction by Momir Bulatovic, "Ode to the honourable Serb general", followed by a miscellany of facts and notes on the life and career of General Ratko Mladic and a selection of statements, speeches and interviews. The authors of these articles and extracts include Generals Pierre Marie Gallois, Slavko Lisica, Manojlo Milanovic, Petar Skrbic, Tripo Vucinic, Radovan Radinovic and other comrades-in-arms of Mladic. 

 

The book concludes with a rollcall of the names of 40 individuals who have spoken out in support of Mladic, including Ramsey Clark, Sergei Baburin, Jelena Jurjevna Guskova, Smilja Avramov, Rade Rajic, Dragomir Pecanac, Nedjo Popara, and various members of Mladic's family, as well as the Lalovics of Kalinovik. The original publication includes Mladic's speech to the Assembly at Sanski Brod and various media interviews. Published in colours, the book includes photographs of Mladic and colleagues. 

 


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posté le 28-01-2010 à 13:58:58

Un lycéen contre Milorad Dodik
 


Le jeune Radovan Papović de Gacko a récemment publié sur le portail BLIN un texte dans lequel il n'a pas épargné le pouvoir actuel sous la conduite du Premier ministre Milorad Dodik. En ce jeune adolescent s'est concentré tout le mécontentement de l'Herzégovine orientale provoqué par les fausses promesses sur la prospérité et les investissements dans cette partie de la Republika Srpska. Dans l'interview accordée il nous dit pourquoi il tient rancune au pouvoir, il nous dit s'il est difficile de critiquer les hommes de position et s'il craint les réactions. D'après lui, les jeunes sont eux-mêmes fautifs pour tout ce qui leur arrive, mais il dit ne pas appartenir à cette génération qui veut quitter la région et tenter sa chance quelque part bien loin !


D'après la tribune que tu as publiée chez nous il ressort très bien que tu es fort insatisfait par la vie à Gacko et par la façon dont se comporte le pouvoir envers cette localité. Qu'est-ce qui, hormis les fausses promesses sur une vie meilleure, a provoqué autant d'insatisfaction ?

Mon insatisfaction, mais aussi celle plus générale, en Bosnie orientale découle du comportement dans son ensemble de l'équipe au pouvoir et de leur relation envers notre région. Comment penser que le peuple en Herzégovine puisse croire cela lorsque dans toute l'Herzégovine il [Milorad Dodik] a investi en quatre ans environ un million de marks, alors qu'il a accordé un crédit de trois millions de marks rien qu'à son fils. Les gens en Herzégovine sont mécontents à cause des promesses non tenues, des affaires criminelles de plus en plus visibles qui accompagnent le Premier ministre et de la façon dont il gouverne le pays. Qui de normal en ces temps difficiles construit un édifice gouvernemental de la Republika Srpska pour une valeur de 200 millions de KM, alors que nous avons 200.000 chômeurs ? Ce qui me fâche c'est de voir comment Milorad Dodik insulte notre intelligence et pense que nous sommes un peuple stupide et naïf pour ne pas voir ce qu'en quatre ans il a fait. Il a vendu Telekom et a obtenu 1,5 milliards de KM avec lesquels nous aurions pu mettre en branle tout le pays, mais au lieu de cela il a distribué l'argent à ses fils, ses parrains et amis. Lorsque Dodik s'en ira, il nous laissera une caisse vide, 200.000 chômeurs, une économie en faillite et des dettes qu'il nous faudra rembourser pour les 50 ans à venir.


Est-il difficile de se poser en critique du pouvoir actuel dans une petite localité comme Gacko, as-tu subi des condamnations et crains-tu les réactions ?

Critiquer le pouvoir n'est nullement un boulot gratifiant car cela provoque un torrent de réactions, aussi bien positives que négatives, mais je n'ai jamais eu peur des réactions parce que je ne suis pas une personne qui ne fait que critiquer ou attaquer l'actuelle équipe au pouvoir. Je ne suis membre d'aucun parti politique, je n'ai pas encore eu l'occasion d'utiliser mon droit de vote et on ne peut donc pas dire à mon sujet que j'appartiens à l'opposition et que c'est pour cela que je critique le pouvoir actuel. Au contraire, je suis un réaliste qui ne critique pas mais qui présente la situation telle qu'elle est. Je n'ai rien dit dans mon texte qui ne soit la vérité ; je n'ai fait que citer le Premier ministre Dodik et de-là écrire ce qui a été fait ou pas. J'ai critiqué le Premier ministre parce qu'il nous a menti par rapport à tout ce qu'il nous avait promis et, dans mon texte, je n'ai exposé aucune contre-vérité mais seulement des faits. Lorsque le Premier ministre Dodik remplira ses promesses, lorsqu'il construira une centrale thermique à Gacko et un aéroport à Trebinje et qu'il réalisera ses autres promesses je serai le premier à le louer et à le soutenir. Mais, tant qu'il considérera plus important le fait qu'Adil Osmanović n'ait pas fêté la Journée de la Republika Srpska plutôt que le fait que nous ayons 200.000 chômeurs, il n'aura pas mon soutien et je ne cesserai de le critiquer. Mon texte a reçu beaucoup de réactions positives de tout bord car les gens au travers de ce texte y ont vu l'essence de tous nos problèmes. Gacko est une petite ville d'une dizaine de milliers d'habitants tout au plus et les gens sont ravis, y compris ceux qui appartiennent au parti au pouvoir, que quelqu'un dans les médias finissent par aborder les problèmes existentiels de notre peuple.


Une bonne partie des jeunes en Bosnie-Herzégovine (concernant la Republika Srpska) sont plutôt léthargiques et ils suivent sans grand intérêt ce qui se passe. Qui est coupable de ce que les jeunes soient passifs et qu'est-ce que tu reproches le plus aux jeunes de ton âge ?

Les jeunes dans la Republika Srpska sont déçus et froissés à cause des relations que maintient le pouvoir avec eux. J'ai des amis dont les parents travaillent pour 200-300 marks et qui tentent d'assurer à leur enfant des conditions normales d'existence puis qui, une fois le soir venu, apprennent au "Journal Télévisé" que Milorad Dodik accorde un prêt de trois millions de marks à son fils à peine majeur, qu'il lui a acheté une nouvelle Mercedes de 250.000 marks et qu'il lui a payé des études à Milan. Les jeunes dans ce pays sont conscients de ce que l'enseignement est catastrophique, qu'il n'y a pas de travail et que les espoirs en un avenir meilleurs ont presque disparu. Tous les jours j'entends auprès de ceux de mon âge des rêves de voitures rapides et de millions qu'ils gagneront dans les paris sportifs ou au casino. Le principal responsable pour la passivité des jeunes et l'équipe au pouvoir qui par ses agissements les a complètement déçus et découragés. Toutefois, nous aussi nous partageons partiellement la faute car nous nous nous comportons comme des idiots en permettant que l'élite politique nous mente et nous abuse, qu'elle ne se souvienne de nous qu'au moment de la campagne électorale. Nous sommes fautifs car nous restons assis, nous regardons comment ils nous racontent des bobards et nous pillent pendant que nous nous taisons, alors qu'au lieu de cela il faudrait que nous parlions, braillons contre ce qu'ils nous fabriquent. Voilà, je suis l'un des rares a avoir ouvertement parlé des promesses non tenues du pouvoir actuel, et l'on peut compter sur les doigts d'une main ceux qui sont prêts à parler ouvertement comme je le fais. Il n'y a pas d'espoir pour les jeunes tant que chaque jour nous n'aurons pas des dizaines et des centaines de jeunes qui parleront des problèmes des simples gens, qui critiqueront et qui inciteront le pouvoir à se consacrer à nous. Personne ne va nous faire des présents ; pour un lendemain meilleur il nous faudra nous battre nous même.


Des indications montrent que la plupart des jeunes souhaitent quitter cette région et tenter leur chance dans un autre endroit, ce que certaines enquêtes ont également confirmé. Appartiens-tu à cette catégorie et qu'est-ce que tu en penses ?

Vous avez tout à fait raison de dire que les jeunes veulent partir en quête d'une vie meilleure et de progrès, mais moi je n'en fais pas partie, j'appartiens plutôt à cette catégorie de jeunes qui veulent rester au pays, se former afin de travailler ici et se battre pour un lendemain meilleur dans ce pays. Le plus facile est de claquer la porte et de partir, mais il ne faut pas espérer que là où vous allez vous attends une vie meilleure. Il est clair que les jeunes sont mécontents de la situation existante et cela est normal car le pouvoir ne se soucie pas d'eux comme il le faudrait, pourtant il ne faut pas nous leurrer avec un bien-être qui nous attends derrière la frontière. La personne jeune qui quitte la Republika Srpska pour l'étranger, et qui ne se souvient de nous qu'avant les élections n'est rien d'autre qu'un traître. Je conseille à tous les jeunes de partir à l'étranger pour étudier, puis de revenir en Republika Srpska pour investir dans ce pays leurs connaissances acquises de manière à ce que nous construisions ensemble une société meilleure et plus prospère.


Récemment dans le texte qu'a publié le magazine BLIN, tu n'as pas épargné le Premier ministre actuel Milorad Dodik. En particulier tu as souligné les problèmes de cette partie de la Republika Srpska et les fausses promesses datant de la campagne électorale. Comment vit-on aujourd'hui à Gacko, et les gens sont-ils déçus de ce que beaucoup a été promis mais presque rien réalisé ?

Gacko est une ville avec tout au plus une dizaine de milliers d'habitants et elle se trouve dans la partie orientale de la Republika Srpska que le Gouvernement a négligée. Mais, à la différence de Bileća et de Rudo qui meurent à petit feu, Gacko a eu la chance d'avoir une centrale thermique qui emploie 1.700 personnes de toute l'Herzégovine orientale et qui nourrit toute la ville. On ne peut pas dire que les habitants de Gacko vivent mal, mais pas non plus bien, ils vivent quelque part dans la moyenne. Toutefois, si nous tenons compte du potentiel de cette commune il est évident que nous aurions pu être les Herzégoviniens de Laktaši - nous avons tout ce qui est nécessaire sauf que nous n'avons pas un Premier ministre. S'agissant des promesses, les gens de Gacko et de toute l'Herzégovine ont cru en Milorad Dodik et ses promesses en 2006, mais quatre ans plus tard il s'est avéré qu'il nous a menti. Les Herzégoviniens sont des gens d'honneur, honnêtes et fiers, qui ne permettront pas que quelqu'un leur mente et les trompe. Les Herzégoviniens ont compris à temps qu'ils ont été abusés et extorqués et que l'on ne peut nullement croire l'équipe gouvernementale, aussi lui a-t-elle répliqué lors des élections locales. Le mécontentement du peuple est grand, et d'ici octobre il va grandir. Toutefois, si Milorad Dodik devait rester au pouvoir après octobre, nous en Herzégovine n'aurions rien à espérer et il est certain qu'un triste sort nous attendra. J'espère tout de même que le mécontentement herzégovinien va s'étendre à toute la République et que les gens comprendront que tous ceux qui volent et pillent leur propre peuple ne méritent pas de rester au pouvoir. Les gens qui volent leur propre peuple n'ont pas leur place au Gouvernement mais en prison ; et sans doute qu'ira en prison tout pouvoir qui viendra à nous mentir et piller, car nous ne le permettrons pas.

 

Source : e-novine.com, le 26 janvier 2010. 

 


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posté le 27-01-2010 à 10:36:37

Le Monténégro obtient un crédit de la Chine pour l'achat de deux navires

 

Des représentants du gouvernement monténégrin et de la banque chinoise Exim ont signé mardi à Podgorica un accord sur l'octroi d'un crédit de 33,5 millions d'euros destinés à l'achat de deux navires commerciaux, a constaté l'AFP. 

 

La compagnie navale monténégrine Crnogorska plovidba, qui achètera ces deux navires, participera à l'opération à hauteur de six millions d'euros, a indiqué son directeur, Slobodan Starović. 

 

Ce crédit aura un taux fixe de 3% avec un délai de remboursement de 15 ans, des conditions dont s'est félicité M. Starović. 

 

Le premier de ces deux navires, 35.000 tonnes chacun, devrait être livré au Monténégro fin 2011 ou début 2012. L'entreprise chinoise Polygroup sera chargée de la construction de ces navires sur un chantier naval à Shanghaï. 

 

Cet arrangement est "très important pour l'économie du Monténégro (...). Il fait renaître l'espoir pour notre marine marchande", a indiqué de son côté le ministre monténégrin des Transports, Andrija Lompar, qui assistait à la cérémonie de signature de l'accord. 

 

L'économie chinoise a effectué fin 2009 une percée significative dans la région. 

En novembre dernier, le constructeur chinois de camions DongFeng Commercial Vehicle et une usine serbe de fabrication de camions, FAP, ont signé un protocole d'accord aux termes duquel des camions chinois seront assemblés à Priboj, dans le sud de la Serbie. 

En octobre, les autorités serbes ont signé avec une entreprise de construction chinoise un contrat de 170 millions d'euros sur la construction d'un pont sur le fleuve Danube qui reliera deux quartiers de Belgrade. 

 

Source : lesechos.fr, le 27 janvier 2010. 

 


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posté le 26-01-2010 à 23:12:49

Fra Petar Jeleč


La campagne contre Josipović ne fait en rien honneur à l'Église

Frère Petar Jeleč, professeur d'histoire à la Faculté de philosophie et de théologie franciscaine à Sarajevo, qui a obtenu son doctorat en 2006 à Rome sur le thème "L'Église catholique en Bosnie-Herzégovine et dans le NDH", commente le comportement dont a fait preuve l'Église catholique durant les élections présidentielles en Croatie. Nous entamons l''entretien pour le "Spektar" par un commentaire sur le nombre record d'électeurs qui se sont rendus aux bureaux de vote en Bosnie-Herzégovine.

- Nous avons été témoins, dit Jeleč, d'une campagne plutôt irritante de la part de l'Église catholique en faveur de l'un des candidats à la présidence, une campagne dont on n'a pas souvenir si ce n'est depuis l'époque où l'Église apportait son soutien à Franjo Tuđman. Sur ce point, les limites du bon goût ont été outrepassées : M. Josipović a été insulté sans aucune raison et arguments valables, ses électeurs ont été menacés de rester sans les sacrements, certains prêtres durant la bénédiction des maisons et lors des sermons ont ouvertement fait campagne en faveur de M. Bandić, certains Provinciaux franciscains ont expliqué qu'on "ne peut être chrétien et en même temps soutenir des opinions agnostiques et athées."

Sur les pages internet de certaines missions catholiques à l'étranger, les croyants ont été priés de voter "contre le communiste - ennemi de la croix du Christ", dans un journal catholique en Bosnie-Herzégovine il a été écrit à propos "du prince de la lumière et du prince des ténèbres", un "Charismatique" de Rome a adressé urbi et orbi ses recommandations disant pour qui voter, tandis qu'un autre de ses collègues du mouvement au niveau local, en plein milieu des infos de la Télévision publique croate (HTV), a expliqué que même Saint Paul dans son Épître nous recommande de voter pour le croyant Bandić, etc. Tout cela s'est déroulé avec la bénédiction et l'approbation de l'Église officielle, ce qui ne lui fait aucunement honneur.


Quelles sont d'après vous les raisons qui expliquent que l'Église, comme vous dites, se soit tournée vers Bandić, et non pas vers Josipović ?

- Cela s'explique par le fait que Josipović s'était déclaré agnostique, et Bandić en revanche croyant. Toutefois, les raisons sont bien plus profondes, plus problématiques et elles demanderaient un plus large développement pour lequel nous n'avons ni le temps ni la place ici. Les citoyens croates lors des élections ont clairement fait entendre, et notamment à l'Église, ce qu'ils pensaient de son implication active dans le duel politique.


Qu'en est-il maintenant que Josipović a été élu président de la République : comment vous semble-t-il construire ses relations avec l'Église ? Il a en effet déclaré qu'il ne soulèverait pas la question de l'accord entre la Croatie et le Vatican et qu'il ne bataillerait pas contre l'Église.

- Je ne veux pas spéculer sur la façon dont le président nouvellement élu, Josipović, abordera certaines situations précises, ni quel genre de président il sera et par quoi sera marqué son mandat présidentiel, car il est encore trop tôt pour en parler. On a néanmoins vu comment il a réagi en homme civilisé et cultivé aux injures que l'on a pu entendre sur son compte de la part de certains membres du clergé catholique, ainsi qu'aux commentaires déplacés dans certains journaux catholiques. Il ne convient pas que certains prêtres répandent en public des contre-vérités, notamment comment Josipović a rédigé et envoyé à La Haye des actes d'accusations contre les généraux croates, comment il est ennemi de "la croix du Christ", comment certains centres secrets du pouvoir s'abritent derrière lui, etc. En ce qui concerne l'accord entre la Croatie et le Vatican, c'est une question qui relève des arrangements entre États. Je ne suis pas certain jusqu'à quel point il est bon pour l'Église catholique en Croatie qu'elle recoive autant d'argent du budget de l'Etat.


Milan Bandić lors du second tour des élections a récolté presque 95% des voix en Bosnie-Herzégovine. Pourquoi ?

- Les Croates en Bosnie-Herzégovine, hélas, sont un peuple délaissé sur le plan spirituel, politique et éducatif, mentalement déraciné de sa propre patrie, un peuple qui au lieu de véritables autorités politiques et religieuses est doté de médiocrités qui ne font que le repousser un peu plus dans l'auto-isolement, dans l'auto-victimisation et dans la confrontation avec quiconque l'entoure. C'est un peuple qui en allant voter en masse lors des dernières élections en Croatie a clairement démontré qu'il adhère à la thèse catastrophique de Tuđman sur les Croates en Bosnie-Herzégovine en tant que diaspora de la République de Croatie, un peuple qui n'est pas capable d'estimer sa spécificité, sa culture et sa tradition bosno-herzégovinienne. C'est là un peuple dont les ténors politiques s'extasient devant Milorad Dodik et sa République ethniquement purifiée, en voulant avoir une sorte de Republika Srpska à eux, semblable à un fief personnel dans lequel ils pourront plus facilement piller leur peuple et le faire tourner en bourrique. 


Qui sont les principaux "coupables" pour un tel état d'esprit ?

- La responsabilité incombe avant tout justement à ces politiciens corrompus qui n'ont pas la moindre vision ni désir pour aider ce pays et ce peuple, mais qui l'effrayent par un péril venu de tout et de tous (en particulier des Bosniaques) et qui lui promettent un bonheur factice dans une fameuse soi-disant troisième entité ou réincarnation de l'Herceg-Bosna, laquelle n'a rien apporté de bon aux Croates de Bosnie ; ensuite vient l'Eglise catholique où règne le nationalisme, où la parole de l'annonce évangélique a presque disparu et qui depuis belle lurette s'est en bonne partie laissée acheter par quelques politiciens au pouvoir.
En définitive personne ne peut se soustraire à la responsabilité, par même le simple peuple croate en Croatie, un peuple, pour citer un de mes collègues et professeurs, qu'il est "difficile d'aider, car le plus souvent il se décide lui-même pour sa ruine et généralement choisit lui-même ses fossoyeurs".


Bien que les enquêtes montrent que l'Église en Croatie, en tant qu'institution parmi les autres institutions, continue à être la première à bénéficier de la confiance d'une bonne partie des personnes sondées, beaucoup estiment néanmoins que l'Église a perdu la réputation dont elle jouissait à l'époque de la dictature communiste. Qu'en pensez-vous ?

- "L'Église catholique chez les Croates" fait face à de gros problèmes en raison du nationalisme dans ses propres rangs, où le fait national a presque entièrement absorbé le fait religieux. L'Église, qui avec la chute du communisme a perdu "son ennemi juré", voit aujourd'hui dans toute critique, y compris la mieux intentionnée, les vestiges de la mentalité communiste. Et si par hasard elle provient de ses propres rangs, on la marginalise, on la fait taire et on l'accuse de détruire l'unité nationale et religieuse.

Lorsque vous lisez aujourd'hui certains journaux catholiques, il peut vous sembler que nous vivons toujours sous le communisme contre lequel il nous faut à nouveau nous battre. En revanche aucune parole critique n'est émise concernant la responsabilité des principaux politiciens croates qui ont laissé le pays en plan, concernant nombre d'institutions publiques liées entre elles par la corruption, auxquelles l'Église avait accordé jusque hier son soutien en raison de leur catholicisme proclamé et de certaines donations financières.

Le fait est que l'Église catholique perd de plus de plus de sa réputation et de son influence auprès de ses fidèles, avant tout parce qu'il lui manque la crédibilité. Il est difficile de trouver ses repères dans la société démocratique moderne et on compte de moins en moins de cadres bien formés qui sache faire face aux défis de ce temps et qui sache retransmettre le message du Christ de façon à ce qu'il soit compréhensible à l'homme d'aujourd'hui.

L'Église veut avec raison faire partie de la société et exprimer ses opinions sur certaines questions, mais elle doit être capable d'accepter la critique portant sur certains de ses engagements, de se libérer de la théorie du complot et du rabâchage sur certains centres secrets du pouvoir, les maçons, les communistes, les cercles anarcho-libéraux qui n'attendent que de la contrarier, elle et le peuple croate.

Le problème vient naturellement de l'éternel désir d'argent, de pouvoir et de puissance, dont aucune institution n'est exempte. Nous, dans l'Eglise, il ne nous ferait aucun tort d'être un peu plus humble, d'être un peu moins arrogant dans le contact avec les gens.


Comment réagissez-vous aux rubriques du principal rédacteur du Glas Koncila, Ivan Miklenić, portant sur les élections ?

- Miklenić dans son commentaire après le premier tour des élections avait écrit que l'Église catholique ne voit ni en Bandić ni en Josipović un candidat auquel elle apporterait son soutien. Cependant, après que le cardinal Bozanić eut reçu Milan Bandić au Captol, entre le premier et le second tour des élections présidentielles, envoyant ainsi un message aux électeurs catholiques, Miklenić dans son texte suivant a écrit que "les électeurs savent très bien qu'entre les deux candidats présidentiels restants il existe une énorme différence".

Dans l'avant-dernier commentaire du Glas Koncila, le même auteur minimise sans nécessité aucune le grand succès remporté par Josipović, en disant qu'il a été élu par "moins d'un tiers du nombre total d'électeurs de la République de Croatie". Miklenić en déduit ensuite que Josipović était "l'unique favori et qu'il est devenu le candidat officiel non seulement de son parti mais aussi de certains centres du pouvoir qui agissent loin des yeux de l'opinion", et il ajoute que "divers centres du pouvoir ont veillé à un très important soutien en faveur du président élu". Il serait bon que Miklenić finisse par nommer ces centres secrets du pouvoir !


Jusqu'à quel point la confession religieuse du président importe-t-elle ?

- Il s'agit de l'affaire privée de tout individu. Ce fait est sans incidence pour la réussite dans l'exercice des fonctions de président d'un pays démocratique, car lors de ces élections on n'a pas élu un homme pour une fonction religieuse, mais bien politique.

L'important est que le président d'un pays soit honnête et honorable, compétent dans son domaine et que, dans le cadre de ses compétences, il sache mener l'état dont il est à la tête. Je me demande quelle religion a-t-on là chez ceux qui se considèrent être de bons croyants catholiques, mais qui ensuite dénigrent, insultent de manière non chrétienne et étiquettent autrui pour la seule raison qu'il est agnostique, athée et membre d'un autre groupe religieux.


Qu'en est-il des sempiternels thèmes de Jasenovac et de Bleiburg qui continuent de peser sur la société croate actuelle ?

Jasenovac et Bleiburg sont deux grands crimes qui ont plongé dans le deuil des milliers de familles après la Seconde Guerre mondiale, et beaucoup de gens aujourd'hui encore supportent les traumatismes causés par ces événements où ils ont perdu leurs plus proches. C'est pourquoi il faut faire preuve de prévenance et de sensibilité lorsque l'on traite de ces thèmes. Remettre en question la dimension criminelle de l'un ou l'autre de ces deux lieux de massacres, relativiser l'un au profit de l'autre ne peut être accepté moralement pas plus qu'en termes de civilisation, car en ces endroits se sont accumulés beaucoup de souffrances et de maux chez des innocents. Ce sont des lieux où le mal a triomphé et où l'homme a perdu l'humain en lui.

La Seconde Guerre mondiale n'a pas pris fin dans la tête de bien des gens, et cela justement parce que l'une et l'autre tragédie ont été utilisées à mauvais escient pour en découdre avec des adversaires politiques et idéologiques. Aussi, les parties "adverses" campent-elles encore aujourd'hui dans leurs tranchées idéologiques, sans être prêtes à reconnaître leur propre faute et responsabilité.

J'ai déjà dit à une occasion que nous sommes dans "un cercle infernal" où nous tournons incessamment. L'idéologie communiste d'un côté, et de l'autre la martyrologie croate nationaliste et religieuse ainsi que l'interprétation de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Chacune à sa façon a empêché que ne se produise dans notre peuple un processus qualitatif de saine confrontation avec sa propre souffrance, sa faute et responsabilité. Il faudrait immédiatement mettre fin à un tel modèle de comportement, justement en raison des jeunes générations et de l'avenir du peuple croate.

Source : croatia.ch, le 26 janvier 2010.
 


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