Une association pour affermir l'athéisme en Serbie
A Novi Sad a été fondée l'association les Athéistes de Serbie (Ateisti Srbije). Elle se fixe pour objectif de lutter de manière à ce que soit respecté le principe de séparation entre l'Eglise et l'Etat. Les experts estiment qu'il s'agit là d'une réponse à la popularisation de la religion.
Le philosophe-religiologue Miroslav Kevedži ainsi que le sociologue des religions Mirko Đorđević déclarent pour la Deutsche Welle que la naissance d'Athéistes de Serbie est une réaction naturelle face à la cléricalisation croissante en Serbie ces vingt dernières années et à l'engouement religieux des masses qui s'est également répandu parmi ceux qui étaient jadis de fervents communistes : "Je pense qu'il est entièrement et normalement justifié qu'apparaisse un tel type d'association, car une position a généralement pour corollaire une opposition. Etant donné qu'aujourd'hui il est populaire d'être croyant, cela signifie qu'il est impopulaire d'être incroyant. Et un problème plus grand encore est qu'il est impopulaire d'être rationnel, impopulaire de s'occuper scientifiquement de la réalité", dit Kevedži.
"Les Athéistes de Serbie sont nés comme une sorte de réflexe obligé face à la cléricalisation dans la société, qui a pris de telles proportions que la religion et le système religieux se sont imposés comme un système de pression idéologique", explique Đorđević.
La lutte pour le droit à l'athéisme
D'après le dernier recensement de population datant de 2002, il existe à peine 40.000 personnes en Serbie qui se sont déclarées athéistes. "Je ne crois pas qu'il en soit tout à fait ainsi. Dans les médias et parmi l'opinion nous semblons être une minorité. Cependant, connaissant les gens autour de moi, je pense qu'il existe en Serbie un grand nombre d'athéistes", déclare Duško Medić, membre d'Athéistes de Serbie.
Et pourquoi a-t-il rejoint cette association ? "Parce que je veux que moi et les personnes qui me sont semblables nous ayons le droit d'exprimer notre athéisme sans pour autant être anathémisé."
L'athéisme ne représente pas un danger pour l'Eglise
Mirko Đorđević ajoute que l'Eglise n'a pas de raison de craindre les athéistes : "L'Eglise chrétienne est confrontée à quelque chose qui pour elle est dix fois plus dangereux et plus déstabilisateur que l'athéisme, à savoir le pluralisme religieux. Quel que soit le nombre d'Eglises, il n'en existe aucune qui ne se chamaille avec les autres autour du primat de la vérité, avec un grand 'V'", selon Đorđević.
D'après lui, le coeur du problème réside dans le niveau de culture religieuse : "Hélas, bien que nous ayons toute une armée de sociologues de la religion, la culture religieuse est chez à un très faible niveau", déclare Đorđević.
L'association "Athéistes de Serbie" est née au départ en tant que groupe sur le réseau social populaire "Facebook", pour ensuite passer à la réalité.
Source : dw-world.de, le 9 février 2010.
Le Monténégro en tant qu'"oasis de criminalité dans la cour européenne" ?
Les enquêtes internationales menées à l'encontre de citoyens monténégrins pour cause de crime organisé ont a nouveau relancé le débat sur la confiscation de biens acquis par des actes criminels. Bientôt la loi entrera en vigueur, néanmoins certains restent sceptiques.
Le pouvoir à Podgorica est convaincu que la nouvelle Loi sur la procédure pénale, qui entrera en vigueur en août, sera d'un grand secours pour lutter contre le milieu du crime organisé. En effet, elle contiendra une disposition sur la confiscation de biens acquis par des actes criminels, un point sur lequel les organisations et les institutions internationales avaient beaucoup insisté. Pour l'instant, la règle au Monténégro était que même après une condamnation définitive on ne touchait pas aux biens du condamné. Seul dans certains cas l'argent et les biens acquis par des actes criminels concrets avaient été confisqués. Les hôtels, les villas, les bâtiments et les comptes garnis de millions d'euros étaient généralement considérés comme appartenant au conjoint, au parrain ou au partenaire en affaires.
L'argent sale dans des circuits légaux
Zarija Pejović du Mouvement pour les changements (PzP), un parti dans l'opposition, déclare pour la Deutsche Welle que le plus gros problème du Monténégro vient de ce que les institutions sont placées sous contrôle politique, si bien que les criminels monténégrins sont davantage jugés dans les pays voisins que dans leur propre pays : "Tant que ce fait n'aura pas été proclamé, de tels citoyens au Monténégro bénéficieront non seulement du prestige et de l'autorité du pouvoir, mais ils seront également protégés comme une espèce rare." Milka Tadić-Mijović, la directrice du journal indépendant de Podgorica, le "Monitor", prétend que les criminels "blanchissent" l'argent au Monténégro, puis que celui-ci entre dans des circuits légaux : "Une grosse partie de l'actuel système économique du Monténégro est en réalité consolidé par l'argent de différents groupes criminels qui tout simplement sont enracinés sur place."
L'Europe ne saurait tolérer un oasis de criminalité "dans sa cour"
Tadić-Mijović estime que l'UE et les USA ne peuvent plus permettre que cela ait lieu "dans la cour de l'Europe". Cette opinion est partagée par Zarija Pejović : "L'inexistence de capacités administratives au Monténégro pour lutter contre le crime organisé ne sera pas seulement un problème qui va transparaître au travers des rapports de la Commission européenne lorsqu'il s'agit du Monténégro et de son processus d'intégration européenne, mais c'est plutôt l'inefficacité des institutions monténégrines qui va devenir lui aussi un problème pour les pays de la région dans le processus d'adhésion à l'Europe. Je pense que Bruxelles ne permettra sans doute pas que les Balkans occidentaux deviennent un générateur du crime organisé sur le territoire de l'ensemble de l'UE."
D'après les estimations du PzP, en appliquant avec cohérence les dispositions légales on pourrait chaque année confisquer aux criminels des biens pour une valeur de plus d'un milliard d'euros, ce qui constitue un tiers du budget de l'Etat du Monténégro.
Source : dw-world.de, le 7 février 2010.
Résolution du Forum des résistances de Sarajevo
Les organisations et les participants du "Forum des Résistances" qui s'est tenu à Sarajevo les 12 et 13 septembre 2009 ont rédigé la résolution ci-après :
Organizacije i sudionici foruma socijalnog otpora iz BIH, Slovenije, Srbije, Poljske, Grčke i Četvrte internacionale donijeli su slijedeće zaključke :
Resolution of the Forum of Resistances of Sarajevo
The organizations and participants in the Forum of Resistances which was held in Sarajevo on 12 and 13 September, 2009 adopted the following resolution :
1. It is a fact that the world is today at a turning point, due to the failure of the neoliberal economic, political, social and cultural system. This failure postulates new solutions which would make it possible to overcome and solve the problems resulting from the crisis of the modern world.
2. This global crisis manifests itself particularly at the regional and local level; it is very obvious in the Balkans, in other words in South-Eastern Europe. The failure of the neoliberal model has further worsened the situation in these societies and in their leading political and economic circles.
3. Under cover of the fight for the self-determination of populations at the national, ethnic, religious and social level, the sole objective of the oligarchic cliques and elites is to maintain themselves in power indefinitely. They are up to their necks in the magma of corruption, they are incompetent, they have no perspectives and they bask in self-satisfaction.
4. The oligarchic cliques and elites exploit the national and religious sentiments of ordinary citizens in order to maintain themselves in power and to continue to govern following anti-progressive and anti-humanist models.
5. Over the last two decades these oligarchic cliques have demonstrated that they were represented in power by extremely mediocre individuals (the “mediocracy”). It is obvious that these mediocratic elites maintain themselves in power thanks to the interventions and the support of elements foreign to the Balkans. It is a question of the interests of multinational institutions, companies and banks and of the stabilization forces in Bosnia and Herzegovina and Kosovo.
6. The result of all the factors mentioned above has led South-Eastern Europe into a dead end. The working class has seen all its rights taken away from it and is becoming dependent on the “god” of the neo-liberal market. A great many critical thinkers have been manipulated by the ruling class. Intellectual activity is no longer valued and is almost reduced to a form of bureaucracy or to sterile thinking. Today scientific and educational work has completely regressed.
7. The present crisis of capitalism is similar to the crisis of 1929 and is a very fertile ground for the propagation of chauvinist, nationalist, fascist and fundamentalist movements.
8. As a regroupment of different organizations and individuals, the Forum of Resistances is ready to unite all the “genuine”, uncompromised, progressive, democratic and left movements into a united front. The formation of a Forum of Resistances is the first step towards the fusion of all these forces.
9. The Forum of Resistances proposes the formation of a united front with the organized movements, with the trade unions, but is opposed to any form of non-respect of the interests of the working class. The Forum of Resistances commits itself to fighting for the dignity of the living conditions of the workers.
10. The Forum of Resistances also intends to orient its activities in defence of ecological interests.
11. It is important to enrich and develop new forms of participatory democracy, in particular in the spheres of the economy, as in the other fields of social life, through which the workers and citizens can limit the powers of the bourgeoisie and the political elites. The Forum of Resistances will work for the development of the class struggle, activism and solidarity within the working class. Particular attention must be paid to avoiding all misuse of participatory democracy against the interests of the working class.
12. The Forum of Resistances establishes the “Coordinating Committee for South-Eastern Europe” (CCSEE).
13. The Coordinating Committee for South-Eastern Europe is open to collaboration with left, progressive and democratic organizations in the countries of South-Eastern Europe. It will represent the principal network and be the “mother” organization for the above-mentioned organizations and their activities.
14. The Forum of Resistances takes note of the fact that in the territories of ex-Yugoslavia there does not exist any left party which defends the interests of the working class.
Résistances en Ex-Yougoslavie
Du 10 au 12 décembre, s'est tenu à Ljubljana (Slovénie) le deuxième Forum des résistances, après celui de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) en septembre. Le cadre de discussion est impulsé par Dosta, réseau militant politique radical, foncièrement anti-nationaliste, qui couvre l'ensemble de la Bosnie.
En ex-Yougoslavie, la situation politique est particulièrement difficile pour les salariés. A titre d'exemple, la retraite moyenne en Bosnie s'élève à 115 euros par mois. Ces conditions de vie et de travail catastrophiques sont le résultat d'un rapport de force largement dégradé. Sur le plan politique, la déclaration finale du premier Forum des résistances proclamait qu'"aucun parti de gauche ne défend les intérêts de la classe ouvrière en ex-Yougoslavie". Dans ce contexte, les initiatives comme celle du Forum des résistances prennent une grande importance dans la reconstruction d'une perspective anticapitaliste et internationaliste.
De nombreux débats ont animé les trois jours du Forum : les luttes étudiantes massives et nombreuses pour résister au processus de privatisation des universités partout en Europe, le rôle des médias dans la société actuelle, les luttes et résistances sociales ou anti-nationalistes actuelles en ex-Yougoslavie. L'enjeu était d'échanger sur les résistances actuelles mais, au-delà, de développer des liens militants qui posent la question de la construction de cadre collectif d'organisation. C'est bien la construction de forces politiques, la construction d'organisations et de partis anticapitalistes qui est en jeu.
Le prochain forum aura lieu en mars en Croatie. Ce sera la troisième édition d'une initiative qui regroupe tous ceux qui construisent les résistances actuelles dans la perspective du renversement du capitalisme.
Source : npa2009.org, le 7 février 2010.
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