Les moines de Dečani ont reconnu le Kosovo
La communauté du monastère de Visoki Dečani, le principal monastère serbe au Kosovo, a reconnu jeudi le Kosovo en introduisant une demande de documents en vue d’obtenir la citoyenneté du Kosovo.
Cinq des quatorze employés du monastère de Dečani se sont présentés au Bureau des enregistrements civils de la Commune de Dečani et ont introduit une demande afin d’obtenir les documents de la République du Kosovo, annonce le site Koha Ditore.
Parmi ceux qui ont demandé les documents kosovars auprès de la Commune de Dečani figurent le père supérieur du monastère Sava Janjić ainsi que quelques autres moines : Luka (Dejan Širko), Isaija (Slobodan Milinković), Serapion (Saša Timšić) et Jezekilj Stakić. Ils ont été accueillis par le maire de Dečani, Rasim Seljmanaj, qui leur a souhaité la bienvenue et les a encouragés à se sentir libre dans leur commune et pays.
Le père Sava Janjić n’a pas souhaité faire de commentaire pour les médias. Comme l’ont indiqué les fonctionnaires de la Commune de Dečani, il a demandé à ce que son inscription aux registres du Kosovo se fasse hors de la présence des journalistes.
Le site Koha Ditore a publié la photographie de trois moines qui s’inscrivent au registre civil du Kosovo.
Source : e-novine.com, le 1er juin 2012.
En Croatie la Gay Pride de Split sert même à s’en prendre au président serbe
En effet dans son dernier article du Jutarnji list, Davor Butković, qui écrit sur la Gay Pride de Split, dit ceci :
« Vous n’êtes pas obligés de marquer votre sympathie, ni même d’avoir du respect pour les membres de la communauté homosexuelle. Pareillement vous n’êtes pas obligés de marquer votre sympathie, ni même d’avoir du respect pour toute autre manifestation, que ce soit le défilé des supporters du Dinamo, les manifestations syndicales, les protestations contre toute forme de pouvoir (qui ont semblé populaire en Croatie à la fin du mois de février l’année dernière), ou encore les processions religieuses à la Porte de pierre à Zagreb. Vous n’êtes d’ailleurs pas obligés de marquer votre sympathie ou votre respect pour la venue du Pape en Croatie.
Tout cela relève de votre propre opinion, de votre éducation, de votre système de valeurs. Cependant tant qu’une manifestation ne contrevient pas à la loi, et n’appelle pas à la violence ou à la discrimination envers un groupe social déterminé, elle ne saurait être interdite ni entravée. »
Le reste de l’article, assez répétitif, ne fait qu'égrener ce credo libéral, contre lequel il n’y a rien à reprocher même s'il vient d'un néo-libéral.
En revanche l’avant dernier paragraphe mérite qu’on s’y arrête.
En effet Davor Butković ajoute : « La Gay Pride peut montrer à quel point nous somme meilleurs qu’un Nikolić ou qu’un Loukachenko, et leur grand parrain, le dictateur Vladimir Poutine. »
Etant donné que Tomislav Nikolić vient tout juste d’entrer en fonction (il a prêté serment hier !), et que personne ne sait encore quelle sera sa position envers les minorités sexuelles, la remarque de Butković n’est rien d’autre qu’une déclaration gratuite de dédain envers le voisin de l’Est.
En effet, il semble que les Croates ressentent de plus en plus le besoin d’affirmer leur supériorité envers les Serbes. C’était déjà le cas pour l'historien Tvrtko Jakovina qui se berçait récemment d’illusions en affirmant à propos de l’élection de Tomislav Nikolić : « En l’occurrence la Croatie, en tant que membre de l’OTAN et de l’UE, est dans une position confortable et il ne faut pas trop s’inquiéter, toutefois Zagreb pourrait profiter de l’occasion et se transformer en leader régional. » Ce besoin d’affirmer sa supériorité ne trahit-elle pas au contraire un nouveau sentiment d’infériorité en raison du déclin économique de la Croatie. A ce propos l’agence de crédit Moody vient aujourd’hui de maintenir la note de crédit de la Croatie mais en l’assortissant d’une tendance négative.
Le tourisme ayant
probablement atteint son âge d’or, les deux pays côtiers inféodés à Washington
que sont la Croatie et l’Albanie se retrouvent en perte de vitesse par rapport
à l’intérieur du continent balkanique qui a gardé un embryon d'industrie. Il est vrai que cette perte de vitesse
est à peine sensible, en effet tous les pays de la région y compris la Serbie ont de grosses
difficultés économiques, mais elle n'en est pas moins réelle.
C'est ainsi que l'on a vu lors du sommet de Chicago la Croatie et l'Albanie se ranger du côté de la Macédoine dans le conflit autour du nom qui l'oppose à la Grèce. La Bulgarie a quant à elle cherché à ne pas prendre position. Preuve que ce n'était pas une obligation. En outre la Macédoine ne faisant pas partie de l'OTAN, contrairement à la Grèce, il est assez révélateur que deux pays de l'OTAN (la Croatie et l'Albanie) aient pu prendre une telle position. Le but poursuivi par ces deux pays, comme on le voit d'après l'interview de Vesna Pusić, est de faire entrer au plus vite dans l'OTAN la Macédoine (un coin placé entre la Serbie et la Grèce), la Bosnie-Herzégovine ainsi que le Monténégro, cela afin de contrebalancer leur propre déclin économique.
En Bosnie-Herzégovine, des associations de la région de Prijedor appellent à une mobilisation contre la négation du génocide
Arrêter la négation du génocide
Vingt ans après le début de la guerre en Bosnie-Herzégovine (ex-Yougoslavie),
huit associations veulent rendre hommage aux victimes civiles de la région de
Prijedor, située au nord de ce pays. En mai 1992, des milliers de personnes non
serbes y furent arrêtées, rassemblées dans des camps, affamées, torturées et
tuées. Contrairement à Sarajevo ou Srebrenica, rien n’informe aujourd’hui des
atrocités qui se commirent dans ces camps devenus des lieux en apparence
paisibles. Le maire de Prijedor, ville qui fait aujourd’hui partie de la
République Serbe de Bosnie-Herzégovine, a par exemple interdit toute
commémoration des événements dans sa municipalité en raison de l’emploi du mot
génocide par les organisateurs.
Les associations locales, dont plusieurs sont partenaires du CCFD-terre
solidaire, veulent rompre le silence sur ce passé particulièrement pesant de
leur ville et appellent à une mobilisation locale et internationale par
l’intermédiaire d’une campagne « Arrêtons la négation du génocide ». « Car si
nous ne faisons pas face à notre passé sinistre, nous et nos enfants n’aurons
pas de meilleur futur» explique les associations dans leur lettre au maire de
Prijedor. En ce 31 mai, elles appellent notamment au port d’un brassard blanc
sur son bras ou son profil Facebook.
Source : ccfd-terresolidaire.org, le 31 mai 2012.
Rassemblement à Belgrade le 31 mai
Le président croate : Que Nikolić abandonne le « tchetnisme »
Le président croate Ivo Josipović a déclaré jeudi qu’il se rendrait à Belgrade à l’inauguration du nouveau président serbe Tomislav Nikolić à la seule condition que celui-ci accepte le concept de projet commun d’européanisation de la région et déclare clairement qu’il abandonne l’idée du « tchetnisme » et de l’expansion.
« Je n’ai pas reçu l’invitation à l’inauguration. J’ai pointé à plusieurs reprises le cœur du problème. Le cœur du problème est que quiconque souhaite participer au projet commun d’européanisation de la région, qui veut avoir des amis et des partenaires en Europe, doit une fois pour toute abandonner l’idée du ‘tchetnisme’, l’idée d’expansion, l’idée que les territoires et les frontières ne sont pas définies », a déclaré Josipović.
« Par conséquent, chacun en a l’occasion, tout autant monsieur Nikolić, et lorsqu’il sera clair qu’il a accepté un tel concept, nous participerons tous volontiers », a déclaré Josipović, qui séjourne à Bruxelles pour une visite de deux jours.
Quand on lui a redemandé s’il irait malgré tout à Belgrade s’il reçevait l’invitation, le président croate a rajouté que « tout est clair à partir de ce qu’il a dit » et que sa présence à l’inauguration est exclue tant que les choses dont il a parlé n’auront pas reçu une réponse claire.
Jeudi, Nikolić a prêté serment devant le Parlement serbe.
Source : balkans.aljazeera.net, le 31 mai 2012.
Josipović, le néoconservateur qui croyait accuser son voisin de la rage.
En fait, Josipović a un énorme problème : son pays est une fois de plus en récession. Une récession dont il ne pourra le tirer que s'il fait ce que fait... Nikolić, c'est-à-dire tourner son regard un tantinet vers l'Est et arrêter avec toute cette crétignolade européenne.
Cette crétignolade est d'ailleurs parfaitement adaptée à un peuple dont la cervelle est en bouillie et qui n'a plus de capacité critique.
Ci-dessus une capture d'écran du Jutarnji list, un quotidien emblématique de la presse croate.
La capture date de mardi matin et elle n'a vraiment rien d'anormal. Elle trace l'horizon intellectuel et spirituel des Croates tel que leur offre leurs médias (après vous pouvez tout leur faire avaler sur l'Europe).
Alors commençons à passer en revue le contenu :
Tout en haut de page (ce qui n'apparaît pas sur la capture d'écran), le journal en ligne a consacré un dossier spécial sur les tremblements de terre en Italie. Un peu de sinistrose pour commencer.
Ensuite, dans le coin gauche supérieur, je cite : "Nouveaux détails horribles sur l'esclavage en Bosne-Herzégovine. La mère de l'Allemande savait pour les tortures de sa fille, mais elle n'a rien dit à cause de l'argent"
Dans le coin droit supérieur, un autre fait divers : "Le prêtre condamné pour pédophilie remis en liberté anticipativement. Drago Ljubičić [c'est son nom] est retourné à Krk."
Au milieu à gauche vient le seul article "normal" de la série, en l'occurence une série de photos commentées sur la façon dont deux jeunes architectes portugais ont proposé, par un concours internet, de rénover un pâté de constructions à Zagreb.
Au milieu à droite un peu de gueguerre intrabalkanique. Le président croate déclare :"Nous tendons aussi la main à ceux avec qui nous avons fait la guerre". (On sait qu'il n'en est rien et qu'en réalité il n'a rien de plus intelligent à faire que de se chamailler avec son voisin serbe)
En bas à gauche, à nouveau ça ne vole pas très haut. Il s'agit d'un article sur l'archevêque de Zagreb. Ce dernier a officiellement répondu à un article du journaliste Boris Dežulović qui se moquait de son prix honoris causa récemment délivré par l'Université de Zagreb. A nouveau ce sont des querelles de bac à sable puisque Boris Dežulović ne fait que dans la provocation. Il ne fallait donc pas être très malin pour lui répondre.
Un peu à côté réapparaissent les faits divers : cette fois un article accompagné de photos sur un type qui s'est fait tabasser par une bande dans la ville de Split.
Juste à côté, encore un fait divers mais venant du monde anglo-saxon (car il doit obligatoirement y avoir en permanence sur le Jutarnji list un fait divers provenant de cette partie du monde). Dans ce cas-ci, il s'agit du cannibale de Miami.
Enfin à l'extrême droite vient la place qui est d'office réservée pour les filles à moitié déshabillées.
Si vous continuez de dérouler le menu, tout est du même acabit sauf qu'aux faits divers viennent se rajouter les très nombleux articles "people" plus encore toute une panoplie de fille légèrement vêtues.
Et ainsi de suite...
Quant au reste de la presse croate, elle ne vaut guère mieux.
Au total ça donne :
- Science et culture : rien
- Economie : rien
- Conflits et mouvements sociaux : rien
- Actualité internationale : rien (sauf tout ce qui concerne les bisbrouilles balkaniques)
- Et de manière générale, articles de fond : aucun
Une société qui n'a plus d'autre horizon n'est-elle pas condamnée ?
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