Le président croate : Que Nikolić abandonne le « tchetnisme »
Le président croate Ivo Josipović a déclaré jeudi qu’il se rendrait à Belgrade à l’inauguration du nouveau président serbe Tomislav Nikolić à la seule condition que celui-ci accepte le concept de projet commun d’européanisation de la région et déclare clairement qu’il abandonne l’idée du « tchetnisme » et de l’expansion.
« Je n’ai pas reçu l’invitation à l’inauguration. J’ai pointé à plusieurs reprises le cœur du problème. Le cœur du problème est que quiconque souhaite participer au projet commun d’européanisation de la région, qui veut avoir des amis et des partenaires en Europe, doit une fois pour toute abandonner l’idée du ‘tchetnisme’, l’idée d’expansion, l’idée que les territoires et les frontières ne sont pas définies », a déclaré Josipović.
« Par conséquent, chacun en a l’occasion, tout autant monsieur Nikolić, et lorsqu’il sera clair qu’il a accepté un tel concept, nous participerons tous volontiers », a déclaré Josipović, qui séjourne à Bruxelles pour une visite de deux jours.
Quand on lui a redemandé s’il irait malgré tout à Belgrade s’il reçevait l’invitation, le président croate a rajouté que « tout est clair à partir de ce qu’il a dit » et que sa présence à l’inauguration est exclue tant que les choses dont il a parlé n’auront pas reçu une réponse claire.
Jeudi, Nikolić a prêté serment devant le Parlement serbe.
Source : balkans.aljazeera.net, le 31 mai 2012.
Josipović, le néoconservateur qui croyait accuser son voisin de la rage.
En fait, Josipović a un énorme problème : son pays est une fois de plus en récession. Une récession dont il ne pourra le tirer que s'il fait ce que fait... Nikolić, c'est-à-dire tourner son regard un tantinet vers l'Est et arrêter avec toute cette crétignolade européenne.
Cette crétignolade est d'ailleurs parfaitement adaptée à un peuple dont la cervelle est en bouillie et qui n'a plus de capacité critique.
Ci-dessus une capture d'écran du Jutarnji list, un quotidien emblématique de la presse croate.
La capture date de mardi matin et elle n'a vraiment rien d'anormal. Elle trace l'horizon intellectuel et spirituel des Croates tel que leur offre leurs médias (après vous pouvez tout leur faire avaler sur l'Europe).
Alors commençons à passer en revue le contenu :
Tout en haut de page (ce qui n'apparaît pas sur la capture d'écran), le journal en ligne a consacré un dossier spécial sur les tremblements de terre en Italie. Un peu de sinistrose pour commencer.
Ensuite, dans le coin gauche supérieur, je cite : "Nouveaux détails horribles sur l'esclavage en Bosne-Herzégovine. La mère de l'Allemande savait pour les tortures de sa fille, mais elle n'a rien dit à cause de l'argent"
Dans le coin droit supérieur, un autre fait divers : "Le prêtre condamné pour pédophilie remis en liberté anticipativement. Drago Ljubičić [c'est son nom] est retourné à Krk."
Au milieu à gauche vient le seul article "normal" de la série, en l'occurence une série de photos commentées sur la façon dont deux jeunes architectes portugais ont proposé, par un concours internet, de rénover un pâté de constructions à Zagreb.
Au milieu à droite un peu de gueguerre intrabalkanique. Le président croate déclare :"Nous tendons aussi la main à ceux avec qui nous avons fait la guerre". (On sait qu'il n'en est rien et qu'en réalité il n'a rien de plus intelligent à faire que de se chamailler avec son voisin serbe)
En bas à gauche, à nouveau ça ne vole pas très haut. Il s'agit d'un article sur l'archevêque de Zagreb. Ce dernier a officiellement répondu à un article du journaliste Boris Dežulović qui se moquait de son prix honoris causa récemment délivré par l'Université de Zagreb. A nouveau ce sont des querelles de bac à sable puisque Boris Dežulović ne fait que dans la provocation. Il ne fallait donc pas être très malin pour lui répondre.
Un peu à côté réapparaissent les faits divers : cette fois un article accompagné de photos sur un type qui s'est fait tabasser par une bande dans la ville de Split.
Juste à côté, encore un fait divers mais venant du monde anglo-saxon (car il doit obligatoirement y avoir en permanence sur le Jutarnji list un fait divers provenant de cette partie du monde). Dans ce cas-ci, il s'agit du cannibale de Miami.
Enfin à l'extrême droite vient la place qui est d'office réservée pour les filles à moitié déshabillées.
Si vous continuez de dérouler le menu, tout est du même acabit sauf qu'aux faits divers viennent se rajouter les très nombleux articles "people" plus encore toute une panoplie de fille légèrement vêtues.
Et ainsi de suite...
Quant au reste de la presse croate, elle ne vaut guère mieux.
Au total ça donne :
- Science et culture : rien
- Economie : rien
- Conflits et mouvements sociaux : rien
- Actualité internationale : rien (sauf tout ce qui concerne les bisbrouilles balkaniques)
- Et de manière générale, articles de fond : aucun
Une société qui n'a plus d'autre horizon n'est-elle pas condamnée ?