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A Podgorica a eu lieu hier soir la septième manifestation antigouvernementale. Une fois encore de nouvelles élections ont été réclamées.

La septième manifestation antigouvernementale depuis le début de l’année s’est achevée jeudi soir à Podgorica sur l’affirmation que « le peuple a renversé » le gouvernement du Premier ministre Igor Lukšić et a arraché de nouvelles élections.***

Les organisateurs de la manifestation, le Réseau pour l’affirmation du secteur non gouvernemental (MANS), l’Union des syndicats libres du Monténégro ainsi que l’Union des étudiants n’ont pas annoncé de nouveau rassemblement, rapporte la journaliste de l’agence Beta.

« Il est temps pour chacun de choisir son camp, que l’on voie qui sont les soldats de la mafia », a lancé Vanja Ćalović, la directrice exécutive du MANS, qui dit se sentir « honteuse que les Etats-Unis et le monde racontent que [le Monténégro] est un état mafieux ».

Lors des trois manifestations précédentes, les organisateurs avaient réclamé la démission du Premier ministre Igor Lukšić en raison de son « incapacité » à faire face à la mauvaise situation économique et sociale ainsi qu’à la corruption généralisée.

Cette fois encore des cris ont été lancés contre l’ancien Premier ministre et dirigeant du Parti démocratique socialiste (DPS) au pouvoir, Milo Đukanović.

A propos de la Prva Banka, renflouée il y a trois ans par le gouvernement, il a été dit qu’elle a été « créée pour blanchir l’argent des criminels ».

Les gens ont scandé en faveur de l’ancien dirigeant de l’Alliance libérale, Slavko Perović, qui a été blessé hier dans un incident avec la police à Herceg Novi.

« Hier ils ont frappé un homme à qui ils ont volé l’idée du Monténégro », a déclaré le président de l’Union des étudiants (SU), Damir Hodžić, qui a appelé « les députés honnêtes à se déclarer et à se battre » avec Perović.

Source : h-alter.org, le 8 juin 2012. 

*** Il s’agit évidemment d’une fanfaronnade qui marque l’essoufflement et probablement l’échec des manifestations monténégrines pour faire bouger la situation. Qu’aucune nouvelle manifestation n’ait été annoncée en est la preuve. A cela s’ajoute le fait (non mentionné dans l’article) que peu de gens se sont mobilisés pour cette énième descente dans la rue.

En même temps cela marque l’échec de ce mouvement dirigé par des ONG occidentaleuses tels que le MANS. Vanja Ćalović, l’égérie de ces manifestations, n’a d’ailleurs pas manqué de montrer une fois de plus ses pauvres références lorsqu’elle a dit se sentir humiliée que les Etats-Unis critiquent le Monténégro. Toute contestation sociale qui ne prend pas en compte l’utopie atlantiste est désormais promise à un pauvre avenir, c’est-à-dire l’échec.

 Courage Vanja, tu finiras bien par comprendre que tes USA ne sont qu'un vaste repoussoir.

D'ici là, sois jolie et il te sera beaucoup pardonné. 

L’OTAN est juge en Serbie

Il y a quelques jour, Ratibor Trivunac, membre de l’Initiative Anarcho-Syndicaliste et membre de la rédaction d’ « Action directe », a été appelé à comparaître en raison de la soi-disant infraction découlant de l’article 23, al. 1, de la Loi sur l’ordre et la paix publics. Cette loi relative aux « actes d’entrave à un fonctionnaire autorisé dans l’exercice des missions de sécurité et de maintien de l’ordre et de la paix publics », prévoit une peine de six mois à trois ans de prison.

Trivunac était l’un des participants, une centaine, qui prirent part à la manifestation contre le sommet de l’OTAN organisée à la mi-juin de l’année dernière à Belgrade, il y a exactement un an. Cette manifestation pacifique du 11 juin sur l’esplanade en face du Centre Sava fut brutalement interrompue par une intervention policière. Des banderoles, des mégaphones et des slogans lancés contre l’OTAN faisaient partie intégrante de la manifestation. Il est néanmoins clair que les qualificatifs pittoresques émis sur le compte de l’OTAN n’entrent aucunement dans la catégorie de comportement violent ni même de comportement déplacé. D’autant plus quand on considère que ces cris, slogans et jurons ont été adressés à une entité militaire criminelle placée au service du grand capital et que celle-ci avait décidé d’organiser son assemblée justement dans un pays qu’elle a jonché de bombes radioactives, où elle a détruit l’industrie et semé la peur et la désolation. Il est évident, comme cela apparait sur de nombreuses photos et vidéos disponibles dans la presse et sur internet, que le rassemblement était de caractère pacifique. Nonobstant la police s’en est prise à un petit nombre de manifestants dont elle avait prétendument établi qu’ils sont les initiateurs du rassemblement. Et c’est avec brutalité qu’elle a procédé à leur arrestation.

[…]

Source : inicijativa.org, le 7 juin 2012.

Lecture

Xavier Lafrance 

Appuyons la grève étudiante au Québec 

Le président croate boudera l’investiture de son homologue serbe

Le président croate, Ivo Josipovic, n'assistera pas la semaine prochaine à Belgrade à la cérémonie d'investiture de son homologue serbe, le nationaliste Tomislav Nikolic, dont certaines déclarations ont provoqué un tollé dans la région.

L'élection surprise le mois dernier de Tomislav Nikolic, décrit de longue date en Occident comme le continuateur idéologique de Slobodan Milosevic, a jeté un froid dans les Balkans où les plaies des conflits des années 1990 ne sont pas refermées.

« Nos relations avec la Serbie s’améliorent depuis quelques années »  

Tomislav Nikolic, à peine élu, a soulevé une polémique en estimant que le massacre de 8.000 musulmans à Srebrenica à l'été 1995 n'était pas un génocide et en affirmant que Vukovar, ville croate durement bombardée en 1991 par les Serbes, était «une ville serbe».

«Nos relations avec la Serbie s'améliorent depuis quelques années et je souhaite que cette tendance se poursuive», a déclaré mercredi Ivo Josipovic à la presse à Zagreb. «Malheureusement, pour des raisons que j'ai déjà exposées, je ne pourrai me rendre à l'investiture; mais je souhaite que la tendance se poursuive», a-t-il dit. Le président Josipovic avait déclaré un peu plus tôt à Reuters qu'il ne se rendrait à la cérémonie d'investiture à Belgrade que si Nikolic retirait ses propos ultranationalistes.

Source : 20minutes.fr, le 6 juin 2012.

Note : il s'agit d'une dépêche de Reuters, une agence de presse chargée de défendre les intérêts financiers et économiques occidentaux. Nikolic est qualifié de continuateur idéologique de Milosevic ! Et pourquoi pas d'Hitler et de Dracula...

 Ivo Josipovic, le Mozart de la bien-pensance

Pour quelqu'un comme Josipovic la réconciliation régionale n'avait de sens qu'à condition qu'elle soit placée sous la domination des entreprises occidentales. Dans le cas contraire ça ne l'intéresse plus et il trouvera de toutes façons tous les prétextes imaginables pour le faire savoir. Ses maîtres approuvent du bonnet. Il était le candidat européen à la présidence croate et il a gagné. C'est aussi pour cela que l'idylle régnait avec son homologue serbe Boris Tadic, le pro-européen. Les deux allaient dans une même direction. D'ailleurs sous Josipovic, de même que sous Tadic, le chômage a fleuri, les gens n'ont cessé de s'appauvrir, ce qui reste d'état social a continué d'être démantelé. En revanche il n'a jamais levé le petit doigt pour menacer les oligarques (ce n'est pas son rôle). Les riches règnent en maître, ils peuvent se livrer à tous les arrangements qui leur conviennent. Ils n'ont rien à craindre d'un Josipovic, au contraire il les favorise.

Lui-même a tout fait pour défendre la récente loi croate qui permet aux employeurs d'embaucher les nouveaux entrants sur le marché du travail en les rémunérant une broutille pendant un an ou deux. A chaque fois qu'il défendait cette loi censée promouvoir une première formation au travail, il se citait en exemple. Lui-même aurait, paraît-il, travaillé bénévolement dans un cabinet d'avocat au début de sa carrière. La suite est un peu moins noble. En effet, après cette phase de bénévolat, il a bien récupéré le salaire perdu puisqu'il s'est lancé dans la politique et qu'il a même fini par devenir président. Etant donné que par définition tout le monde ne peut pas vivre de la politique, il aurait pu se dire que son exemple était tout sauf pertinent. Mais il ne l'a pas fait. Au contraire, lorsque la nouvelle loi a été votée, il a été parmi les premiers à faire publier une annonce pour embaucher quelques jeunes dans son bureau présidentiel.

C'est cela la présidence de Josipovic : un enfumage permanent au profit des uns et aux dépens des autres, toujours les mêmes. Et ce qui vaut pour la Croatie devait valoir pour tous, au nom de la réconciliation régionale. 

Josipovic est le président du capital occidental. Il est leur pion. Faites une lecture sociale et économique de sa présidence et vous verrez que ce que je dis est hélas la vérité.

Josipovic, et dans une moindre mesure Tadic, s'affairaient à la réconciliation régionale. A terme tous les peuples de la région devaient vivre dans la fraternité et la félicité sous l'hégémonie des milieux d'affaires européens.

Cela n'a pas marché et probablement ne pouvait pas marcher. Maintenant que le projet a du plomb dans l'aile, des gens comme Josipovic vont tout faire pour montrer leur écoeurement même s'il faut accuser Tomislav Nikolic de la rage.