Boris ne reconnaît pas l'OTAN
Le président serbe Boris Tadić a déclaré que la politique d'adhésion de la Serbie à l'OTAN "n'est pas réaliste dans les prochaines années, compte tenu de ce que les pays membres de l'OTAN ont reconnu l'indépendance du Kosovo".
S'adressant aux représentants des agences des Balkans et d'Europe du Sud-est, Tadić a déclaré que la Serbie "suit attentivement et tient compte du nouveau système de défense en Europe que mène la Russie". Le président a répondu par son exposé aux signaux qui lui ont été adressés lors de
la récente conférence sur les relations entre la Serbie et l'Alliance nord-atlantique.
S'adressant aux participants de la conférence, l'ambassadeur allemand à Belgrade Wolfram Maas avait déclaré que l'adhésion à l'UE et l'OTAN sont deux choses inséparables et qu'il est parfois compris à tort que l'UE se résume à une communauté fondée sur des liens commerciaux.
"Pour moi il est logique qu'un membre de l'UE soit également membre de l'OTAN. La Serbie aura à répondre à cette question après son entrée dans l'UE. Pour moi la question n'est pas [de savoir] s'il faut devenir membre de l'OTAN mais quand", a affirmé Maas.
Il a souligné que l'adhésion à l'OTAN et l'entrée dans l'UE sont deux processus liés, mais que la Serbie est dans un rapport particulier envers l'Alliance en raison du conflit de 1999.
"Que répondez-vous à un enfant en Serbie lorsqu'il vous demande qui a détruit les bâtiments dans la rue kneza Miloša à Belgrade ? Vous direz que c'est l'oeuvre de l'OTAN", a déclaré Maas et il a ajouté qu'à cause de cela il est difficile de s'attendre à une opinion positive sur cette alliance militaire. Il a ajouté que dans son enfance il avait lui-même été dans la même situation dans sa ville natale détruite dans l'Allemagne d'après-guerre, mais que parce qu'il a été expliqué au peuple allemand pourquoi cela avait été fait, l'antagonisme ne s'est pas installé contre ceux qui l'avaient fait. L'ambassadeur allemand a souligné qu'à la différence des ancienx pays d'Europe de l'Est qui sont devenus membres de l'OTAN ces dernières années, la Serbie n'est pas confrontée à des menaces extérieures.
C'est pourquoi la priorité pour la Serbie est d'adhérer à l'UE, ce qui est compréhensible, a déclaré Maas et il a ajouté que "cela ne signifie évidemment pas que la Serbie ne doive pas devenir membre de l'OTAN".
On notera que la directrice du Fonds pour l'excellence politique, Sonja Licht, la favorite du Président, a pris le contre-pied de ce dernier. En insistant sur l'importance de la collaboration régionale,
elle a estimé que les pays des Balkans occidentaux ne peuvent être intéressants pour l'UE et l'OTAN qu'unis comme région. "L'OTAN est un parapluie sécuritaire et politique indispensable pour tous les pays de la région", a estimé Licht. Elle a ajouté que l'adhésion à l'OTAN a apporté une stabilité politique nécessaire à tous les pays des Balkans.
Réagissant à la toute dernière intervention controversée du président serbe, le chef du Parti-libéral démocrate, Čedomir Jovanović, a déclaré que son parti n'a pas de compréhension pour l'idée de Tadić en ce qui concerne la "relativisation de l'OTAN".
"Il est exact qu'il existe des préjugés qui influent sur les relations de notre société envers le pacte de l'OTAN, mais il est tout aussi exact que l'OTAN est un raccourci pour l'entrée de la Serbie dans l'UE, aucun pays au profil tel que celui de la Serbie n'a pu rejoindre l'Europe sans cette sorte d'arrangement sécurisé qu'a supposé l'adhésion préalable au pacte de l'OTAN", a déclaré Jovanović aux journalistes de Belgrade.
Jovanović a trouvé inquiétantes les faiblesses dans les commentaires du président serbe étant donné qu'elles sont de nature à ralentir le rythme de l'intégration de la Serbie à l'UE. Il a estimé qu'a été gaspillée la semaine écoulée après qu'eut été transmise à la Comission européenne
la candidature de la Serbie à l'adhésion à l'UE.
"Il a manqué une claire vision qui montrera aux citoyens que les temps devant nous seront meilleurs que ceux-ci", a déclaré Jovanović.
Boris NATO ne priznaje
Predsednik Srbije Boris Tadić izjavio je da politika učlanjenja Srbije u NATO “nije realistična u narednim godinama, zbog činjenice da su države članice NATO priznale nezavisnost Kosova”
Obraćajuću se predstavnicima agencija Balkana i Jugoistočne Evrope, Tadić je rekao da Srbija “pažljivo prati i vodi računa o novom sistemu odbrane u Evropi koji predvodi Rusija”. Predsednik je svojim izlaganjem odgovorio na poruke koje su mu upućene sa nedavno održane konferencije o odnosima Srbije i Severnoatlantskog saveza.
U obraćanju učesnicima konferencije nemački ambasador u Beogradu Volfram Mas rekao je da su članstvo u EU i NATO dve nerazdvojive stvari i da se ponekad pogrešno shvata da je EU samo zajednica zasnovana na trgovinskim vezama.
"Za mene je logično da članica EU bude i članica NATO. To pitanje će za Srbiju doći na red posle ulaska u EU. Za mene tu nije pitanje da li treba postati članica NATO, već kada", rekao je Mas.
On je naglasio da su članstvo u NATO i ulazak u EU povezani procesi, ali da je Srbija u specifičnom odnosu prema Alijansi zbog sukoba 1999. godine.
"Kako da odgovorite detetu u Srbiji kad vas pita ko je srušio zgrade u Ulici kneza Miloša u Beogradu? Reći ćete da je to učinio NATO", rekao je Mas i dodao da je zbog svega teško očekivati pozitivno mišljenje o tom vojnom savezu. On je dodao da je i sam kao dečak bio u sličnoj situaciji u svom porušenom rodnom gradu u posleratnoj Nemačkoj, ali da je zahvaljući tome što su nemačkom narodu objašnjeni razlozi zbog čega je to urađeno - nije ukorenjen antagonizam prema onima koji su to uradili. Nemački ambasador podvukao je da se, za razliku od bivših istočnoevropskih država koje su poslednjih godina postajale članice NATO, Srbija ne suočava sa spoljnim pretnjama.
Zbog toga je za Srbiju prioritet članstvo u EU, što je i razumljivo, kazao je Mas i dodao da "to naravno ne znači da Srbija ne treba da postane i članica NATO".
Zanimljivo je da je predsednikovim stavovima oponirala i njegova miljenica, direktorka Fonda za političku izuzetnost Sonja Liht. Ona je, podvlačeći značaj regionalne saradnje, ocenila da države zapadnog Balkana samo složne kao region mogu bite interesantne i za EU i za NATO.
"NATO je nepohodna politički i bezbednosni kišobran za sve zemlje regiona", ocenila je Liht i dodala da bi članstvo u NATO donelo potrebnu političku stabilnost svim zemljama na Balkanu.
Reagujući na najnoviji kontroverzni nastup predsednika srbije, lider Liberalno demokratske partije Čedomir Jovanović izjavio je da ta stranka nema razumevanja za ideju Borisa Tadića o "relativiziranju NATO".
"Tačno je da postoje predrasude koje utiču na odnos našeg drustva prema NATO paktu, ali je isto tako tačno da je NATO prečica za ulazak Srbije u EU, nijedna zemlja profila kao što je Srbija nije mogla da uđe u EU bez te vrste bezbednosnog aranžmana koji je podrazumevao prethodno članstvo u NATO paktu', kazao je Jovanović novinarima u Beogradu.
Jovanović je rekao da zabrinjavaju slabosti u komentarima predsednika Srbije pošto su oni nešto što će usporiti tempo evropskih integracija Srbije. On je ocenio da je nedelju dana nakon prosleđivanja Evropskoj komisiji kandidature za članstvo Srbije u EU - protraćeno.
"Izostala je jasna vizija koja će građanima pokazati da će vreme pred nama biti bolje od ovoga", kazao je Jovanović.
Source :
e-novine.com, le 31 octobre 2010.
Sonja Licht, petite ogresse perdue dans le monde des bisounours
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