Croatie : une centaine de manifestants à Sisak
Les citoyens de Sisak ont manifesté à partir de 13h00 contre la responsable du Comitat de Sisak-Moslavina, Marina Lovrić Merzel, dont ils ont demandé la démission. Sur la page Facebook « Nous voulons la démission de Marina Lovrić Merzel » les manifestants disent s'être rassemblés au nombre d'une centaine.
« Nous exigeons la démission et la garde à vue de Marina Lovrić Merzel ». « Nous voulons des élections anticipées d'ici deux mois dans le comitat et la ville de Sisak ». « Nous voulons un changement de politique dans la ville et le comitat selon les principes des [villes de] Metković, Omiš et Primošten! », sont quelques-unes des revendications des citoyens exaspérés.
« Nous appelons tous les jeunes, les diplômés et les individus moraux et capables du comitat de Sisak-Moslavina à s'engager afin de rédiger un programme civique de redressement pour le comitat et la ville ainsi qu'une liste pour des élections anticipées, dans le but d'écarter le HDZ et le SDP du pouvoir et de l'opposition dans le comitat et la ville !! », ont fait entendre les manifestants.
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Source : index.hr, le 8 février 2014.
Vers la fin de la Pax Americana ?
Outre la Bosnie qui brûle, ça chauffe aussi au Kosovo. Les médias du système (de l'OTAN) étaient réticents à en parler, sans doute trop obsédés par la déstabilisation de l'Ukraine.
Et pourtant il serait temps qu'ils commencent à balayer de leur côté du Rideau de fer.
Est-ce que la révolte en Bosnie-Herzégovine peut se transformer en révolution de la classe laborieuse qui ébranlerait toute l'Europe ?
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De nombreuses questions méritent notre attention, mais il en est une qui se détache – Sommes nous témoin d'une révolution en Bosnie-Herzégovine ? A cela il n'y a toujours pas de véritable réponse, il faudra voir ce qui se passe aujourd'hui, mais pour l'instant tout suggère une authentique poussée révolutionnaire, presque un « cas d'école. Nous avons une classe laborieuse privée des ses droits sur laquelle la pression a été exercée depuis des années et maintenant cette pression a crevé.
Certains diront que les attaques contre les bâtiments gouvernementaux sont davantage le fait de personnes assez jeunes que celui d'ouvriers. Et alors ? N'appartiennent-ils pas pour autant à la classe laborieuse ? Existe-t-il pour eux un meilleur futur que la cruelle réalité qui a prise sur leurs pères et mères ? Peut-être sont-ils même dans une situation pire, ils peuvent voir les jours et les années devant eux et ils sont conscients qu'elles ne leur apportent rien de bon, aucun espoir ou chance d'amélioration.
C'est au fond une révolte authentique qui se déploie comme la conséquence directe des circonstances et de la situation actuelle. Ces événements ne sont dictés par aucune idéologie, parti, mouvement ou individus – c'est la simple réponse à un stimuli et c'est ce qui la rend révolutionnaire. Elle comporte sa composante destructrice, aucun doute à cela, mais elle aussi fait partie de la réponse.
La grande presse a montré de manière attendue à quel point elle faisait partie intégrante de cet establishment. Elle a traité les manifestants de « vandales », d' « hooligans » et d'autres noms d'oiseaux. Elle les accuse de « détruire leurs propres biens », ce qui est tout à fait faux. Ceux qui ont démoli hier les bâtiments de la Bosnie-Herzégovine non pas détruit « leurs propres biens » mais juste la structure exploitante qui détruit leur vie jour après jour.
Personne n'appelle à la violence, mais est-ce que le Premier ministre du canton de Tuzla aurait si expressément présenté sa démission si la rue avait vécu des « manifestations pacifiques » ? Est-ce que la panique qui règne aujourd'hui parmi les rangs de la classe dirigeante et ses relais aurait été telle si hier n'avait pas eu lieu ce qui a eu lieu ? Ce sont là des questions légitimes qu'il est difficile d'éluder.
Et pendant que nous nous demandons si la Bosnie-Herzégovine est entrée en révolution ou pas, nombreux sont ceux qui tentent d'exploiter la situation actuelle à leur avantage, aussi bien en Bosnie-Herzégovine que dans les pays voisins. En Bosnie on commence à spéculer sur « le parti qui en sortira bénéficiaire », tandis qu'en Croatie on se répand de manière simpliste en agitation du style « Tiens la Bosnie, à quand nôtre tour ? ». Pourtant la Bosnie ne s'est pas soulevée parce que quelqu'un a dit « « Tiens l'Ukraine, à quand notre tour ? » La Bosnie s'est soulevée au moment précis où il le fallait, lorsque la classe inférieure s'est rassemblée spontanément sans grand bavardage, prête à se battre dans les rues pour son existence, ses droits, et s'il le faut pour un système entièrement neuf.
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Autre page croate appelant à passer à l'action.
La Bosnie s'est mobilisée, mobilisons-nous aussi.
"Puisse la Bosnie nous servir d'exemple
Rijeka solidaire"
Bosnie : Le cauchemar des politiciens est que les citoyens ne s'unissent, ils feront tout pour l'empêcher.
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Justement en ce moment de vastes opérations sont en cours pour casser l'élan contestataire de toutes les façons possibles, mais en premier lieu viendra l'emploi de la force avec des infiltrations tactiques. Certains s'introduiront pour amplifier les troubles, d'autres pour appeler au compromis avec les élites dirigeantes.
L'authentique révolte populaire en Bosnie-Herzégovine ira au devant de nombreux défis, mais si la solidarité l'emporte et si les travailleurs et les protestataires ne s'appuient que sur eux seuls, on ne pourra les arrêter.
Plus de 100 policiers blessés à Tuzla – c'est plus que lors des heurts les plus violents à Kiev. Pourquoi alors Tuzla ne fait-elle pas les titres de Reuters, de la BBC et de CNN ? Pas un mot sur la révolte en Bosnie-Herzégovine dans les titres des médias internationaux les plus influents. Ce fait en dit long, il nous enseigne qu'il s'agit sans doute aucun d'une authentique révolte populaire contre laquelle vont se coaliser toutes les forces, y compris le silence médiatique.
Hier soir Aldin Širanović, le fondateur du groupe informel Facebook « UDAR » et l'un des inspirateurs des manifestations à Tuzla, est rentré chez lui après avoir été relâché par la police. Rappelons qu'Aldin Širanović a été arrêté et, selon un témoin, sévèrement battu par la police. A sa sortie il a déclaré : « Chers citoyens le fondateur du mouvement UDAR s'adresse à vous, je vais bien, il ne m'ont pas complètement démoli, je peux marcher, le plus important est l'esprit patriotique. Je soutiens toutes les manifestations démocratiques et ne vous demande qu'une chose, ne pas voler, ne pas piller et ne pas attaquer de propriétés privées. Venez tous de façon démocratique porter la voix du peuple ».
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