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Balkanikum

posté le 23-11-2013 à 14:08:24

 

 

La révolution conservatrice (suite)

 


La révolution conservatrice  se nourrit des ambiguïtés de la gauche.


Exemple du Courrier des Balkans : 


Le Courrier des Balkans est un site d'informations positionné à gauche. Ces derniers temps le site a publié toute une série d'articles dénonçant les politiques néo-libérales appliquées en Croatie. Néanmoins, maintenant que cet ordre néo-libéral est ébranlé par des tentatives conservatrices, c'est vers la figure emblématique du néo-libéralisme croate que se raccroche le site dans un article intitulé « Révolution conservatrice en Croatie : nous ne laisserons pas attaquer les bases de l'Etat de droit ».




Il faut néanmoins noté que ce qui est appelé dans l'article une tentative de renverser l'Etat de droit n'est rien d'autre qu'une volonté de maintenir le statu-quo.


En effet dans les deux cas, l'horrible poussée extrémiste voulant faire régner la loi de la rue cherche à préserver la situation présente.


En ce qui concerne la querelle du cyrillique, les panneaux écrits en cyrillique n'existaient pas à Vukovar et certains groupes se mobilisent pour que les choses restent en l'état.


Dans le cas du référendum afin que soit stipulé dans la Constitution croate que le « mariage est l'union entre un homme et une femme » il s'agit à nouveau d'une tentative de figer la situation présente puisqu'en Croatie le mariage n'est actuellement pas permis entre les homosexuels.



Je me suis permis de retranscrire presque tel quel l'article du Courrier des Balkans dans lequel Vesna Pusic crie au loup pour défendre son ordre néo-libéral.



Novi List (N.L.) : Il y a quelques jours, lors des commémorations de la chute de Vukovar, le 18 novembre, des manifestants ont empêché le cortège gouvernemental de pénétrer dans le centre de la ville. Quelles mesures le gouvernement compte-t-il prendre contre ceux qui défient ainsi les institutions de l’Etat ?

 

Vesna Pusić : À Vukovar, au lieu de célébrer la Journée du souvenir, nous avons pu constater une tentative de bloquer tous les plus hauts représentants de l’Etat néo-libéral, du Parlement et du gouvernement. Ce blocage a été commandité par une milice politisée et organisée. Elle a utilisé Vukovar et ses victimes pour servir les intérêts de certains partis politiques. Toutefois, notre message est clair : le gouvernement continuera à s’en tenir à la Constitution et aux lois, car nul n’a le droit de déstabiliser l’Etat néo-libéral et ses institutions.

 

N.L. : Les divisions au sein de la société sont de plus en plus marquées... De tels clivages étaient-ils inévitables ?

 

V.P. : Dans une société démocratique moderne, les questions relatives à l’égalité des citoyens et au respect des lois ne sont pas celles qui devraient diviser la société. En réalité, de telles questions sont nulles et non avenues. Les questions relatives aux droits de la personne, à leur base même, sont définies par l’Etat néo-libéral avant même que qui que ce soit ne puisse se positionner en tant que libéral, conservateur ou socialiste. Un consensus civique doit exister à ce propos et ce n’est que lorsque ces fondamentaux sont respectés que nous pouvons échanger sur le modèle économique, éducatif ou autre que nous souhaitons pour notre société néo-libérale. Cette discussion peut se concrétiser par différents choix politiques.

 

N.L. : Apparemment, notre société n’accepte toujours pas vraiment ce « socle » fondateur ?

 

V.P. : Les questions touchant à l’égalité des droits devraient être traitées comme quelque chose que nul ne peut remettre en cause. La démocratie, les droits de la personne et des minorités, c’est le minimum autour duquel il ne devrait pas y avoir de divisions. Néanmoins, je pense qu’il existe dans la société croate des groupes extrémistes qui jouent avec ces thèmes pour manipuler l’opinion et tenter de déstabiliser le pouvoir néo-libéral. Ce qu’ils ne peuvent pas changer par les élections et le Parlement néo-libéral, ils essayent de le changer par la rue.

 

N.L. : Vous considérez donc que le but de provocations comme celle de Vukovar est bien la « déstabilisation de l’Etat » ?

 

V.P. : Je l’interprète comme une intention claire.

 

N.L. : Vous affirmez donc le HDZ a intentionnellement lancé ce mouvement ?

 

V.P. : Tout à fait. Je vois ceci comme une intention directe d’utiliser à mauvais escient certains thèmes sociétaux pour déstabiliser le gouvernement néo-libéral. Ce n’est pas la première fois que ceci se produit. Tout le monde se souvient du rassemblement de Split en 2001 [1]. Bien peu de choses ont changé, car les mêmes personnes qu’à cette époque sont toujours là. Je pense qu’il grand temps de le dire haut et fort.

Néanmoins, je n’incrimine pas les personnes instrumentalisées. Elles sont dans une situation difficile. Elles perçoivent de faibles retraites et ne travaillent pas. Elles sont marginalisées depuis des années et vivent dans une sorte de ghetto. Il est très facile de manipuler ces personnes afin qu’elles soutiennent ce genre de thématiques et virent à l’extrémisme sauvage. Toutefois, il est essentiel de souligner une bonne fois pour toutes qu’il s’agit là d’une destruction claire, planifiée et intentionnelle. Une partie de ces groupes extrémistes souhaite réellement déstabiliser le pouvoir néo-libéral et l’Etat, mais nul n’a le droit de faire cela ! Vous avez le droit d’avoir votre avis, votre position, votre opinion. Je serais d’ailleurs la première à défendre le droit d’opinion. Néanmoins, vous n’avez pas le droit de déstabiliser les institutions de l’Etat néo-libéral. Nous ne le permettrons pas !

 

N.L. : Vous voulez dire que Tomislav Karamarko, le président du HDZ serait en communication permanente aussi bien avec les anciens combattants de Vukovar qu’avec l’association « Au nom de la famille », qui a collecté les signatures pour le référendum contre le mariage gay ?

 

V.P. : Il est évident qu’ils sont en communication.

 

N.L. : Pensez-vous qu’après l’ère Sanader, le HDZ revienne à un positionnement plus radical ?

 

V.P. : Le HDZ a été en bonne voie de devenir un parti de centre droit, un parti qui pouvait attirer une grande partie du corps électoral. Cette transition rationnelle a laissé place, pour des raisons qui me sont totalement incompréhensibles, à une nouvelle radicalisation du parti, à un retour à des positions d’extrême droite qui lui ont valu une baisse de popularité. Nous voyons maintenant l’apparition de ces initiatives extrémistes et agressives qui effraient la population, et qui lancent des messages agressifs : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous.

 

N.L. : Vous affirmez que le but du HDZ serait déstabilisation de l’Etat ? N’exagérez-vous pas un peu ?

 

V.P. : J’ai dit que la déstabilisation du pouvoir néo-libéral était le but, mais la déstabilisation de l’Etat néo-libéral en est la conséquence immédiate. Le but du HDZ est évidemment d’arriver au pouvoir, mais pas par la voie normale du développement de son capital de sympathie au sein de l’électorat, étant donné que la radicalisation du parti a restreint sa marche de manœuvre. Pour atteindre son but, le HDZ veut disqualifier toute concurrence en instaurant à nouveau un climat de peur comme instrument politique. C’est du déjà-vu... Toutefois, nos citoyens ont uniquement peur que les institutions de l’Etat ne fonctionnent pas correctement. Ils ont peur que personne ne soit en mesure de les défendre dans la rue s’ils appartiennent à des minorités ethniques, sexuelles ou, tout simplement, si leurs opinions politiques diffèrent. Cette agitation est propice à la création d’une atmosphère de lynchage. Bientôt, des personnes appartenant à certains groupes sociaux n’oseront plus se déclarer publiquement. C’est de cela que nos citoyens ont peur.

 

N.L. : Est-ce que le gouvernement a peur de la rue ?

 

V.P. : Non. Cependant, certains événements remettent en question la stabilité du pays. C’est de cela que nous devons avoir peur, et nous ne devons pas le cacher.

 

N.L. : Avant qu’un référendum ne soit éventuellement convoqué sur l’alphabet cyrillique, vous avez l’intention de changer la Constitution et de rendre impossible l’initiative populaire pour des référendums sur les questions relatives aux droits de la personne et des minorités. Allez-vous rendre également impossible la tenue du référendum sur le cyrillique ?

 

V.P. : S’il existe un consensus au sein de la coalition au pouvoir sur une question, c’est bien celle-là, et j’espère que nous allons réussir à changer la Constitution à temps. Les attaques se sont d’abord dirigées vers la population dite LGBT, puis elles se dirigeront vers les Serbes... Ensuite, à qui le tour ? Les femmes, peut-être ? C’est une destruction absolue. Il est très important de dire d’une manière claire à l’opinion que nous allons défendre les acquis civiques de l’Etat néo-libéral croate ! Nous en avons assez de ce genre de terreur, de cette volonté de revenir en arrière !

 

N.L. : Qu’est ce que cela signifie concrètement ? Pensez-vous suspendre les activités de certaines associations qui répandent un langage de haine ?

 

V.P. : Il existe déjà une législation régulant ceci et nous n’avons rien à y changer. Cependant, lorsque des discours publics dépassent les limites dictées par la loi, lorsqu’on appelle à la violence ou à la destruction physique, alors nous défendrons fermement la loi. Je suis la dernière personne à parler d’interdictions, mais nous devons faire valoir la frontière qui existe entre la démocratie représentative néo-libérale et la démocratie directe. C’est pour cela que le gouvernement et le Parlement existent et nul ne peut, tel un rouleau compresseur lâché dans la rue, détruire le socle d’une société néo-libérale, sa vision politique, ethnique ou autre. Nous sommes une société digne. C’est pour cela que des interdits clairement définis doivent exister. Ils existent et nous allons les appliquer. Vous pouvez penser et dire ce que vous voulez, mais terroriser les autres ou ceux qui se comportent autrement, ça, c’est impossible !




 

 


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posté le 22-11-2013 à 19:20:53

 

 

Albert Camus


Krv Mađara

Le sang des Hongrois



Ne pripadam među one koji žele da se mađarski narod ponovo lati oružja i digne na ustanak osuđen na propast pred očima zapadnjačkog svijeta koji se ne bi udostojio udijeliti mu ni aplauz, ni kršćansku suzu, nego bi otišao kući i navukao kućne papuče poput navijača poslije nedjeljnog meča fudbalskog šampionata.

 

Je ne suis pas de ceux qui souhaitent que le peuple hongrois prenne à nouveau les armes dans une insurrection vouée à l’écrasement, sous les yeux d’une société internationale qui ne lui ménagera ni applaudissements, ni larmes vertueuses, mais qui retournera ensuite à ses pantoufles comme font les sportifs de gradins, le dimanche soir, après un match de coupe.



Već je isuviše mrtvih na stadionu i velikodušni možemo biti samo s vlastitom krvlju. Mađarska krv je toliko dragocjena za Evropu i slobodu da trebamo čuvati svaku njenu kap.

 

Il y a déjà trop de morts dans le stade et nous ne pouvons être généreux que de notre propre sang. Le sang hongrois s’est révélé trop précieux à l’Europe et à la liberté pour que nous n’en soyons pas avares jusqu’à la moindre goutte.



Ne pripadam ni među one koji smatraju kako se treba prilagoditi, makar privremeno, pomiriti se sa strahovladom koja ima toliko prava nazivati se socijalističkom, koliko su inkvizicijski dželati imali prava sebe nazivati kršćanima.

 

Mais je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il peut y avoir un accommodement, même résigné, même provisoire, avec un régime de terreur qui a autant de droit à s’appeler socialiste que les bourreaux de l’Inquisition en avaient à s’appeler chrétiens.


Na današnju obljetnicu slobode nadam se iz dubine srca da će nijemi otpor mađarskog naroda ustrajati, da će jačati i s odjekom naših glasova koji se odasvud uzdižu potaknuti međunarodno javno mnijenje na jednodušni bojkot protiv tirana.

 

Et, dans ce jour anniversaire de la liberté, je souhaite de toutes mes forces que la résistance muette du peuple hongrois se maintienne, se renforce, et répercutée par toutes les voix que nous pourrons lui donner, obtienne de l’opinion internationale unanime le boycott de ses oppresseurs.


I ako je to javno mnijenje odveć mlitavo i egoistično da bi odalo priznanje jednom mučeničkom narodu, ako je naš glas odveć slab, želim da mađarski otpor ustraje do toga trenutka kada će kontrarevolucionarna država na istoku sa svih strana propasti pod teretom svojih kontradikcija i laži.

 

Et si cette opinion est trop veule ou égoïste pour rendre justice à un peuple martyr, si nos voix aussi sont trop faibles, je souhaite que la résistance hongroise se maintienne encore jusqu’à ce que l’Etat contre-révolutionnaire s’écroule partout à l’est sous le poids de ses mensonges et de ses contradictions.



Svladana i bačena u okove Mađarska je više učinila za slobodu i pravdu nego bilo koji narod na svijetu posljednjih dvadeset godina. Da bi zapadnjačko društvo začepljenih ušiju i zatvorenih očiju razumjelo ovu historijsku lekciju, trebalo je proliti mnogo mađarske krvi koja se sada već suši u našem pamćenju.

 

La Hongrie vaincue et enchaînée a plus fait pour la liberté et la justice qu’aucun peuple depuis vingt ans. Mais, pour que cette leçon atteigne et persuade en Occident ceux qui se bouchaient les oreilles et les yeux, il a fallu et nous ne pourrons nous en consoler, que le peuple hongrois versât à flots un sang qui sèche déjà dans les mémoires.



U izoliranoj Evropi samo tako možemo ostati vjerni Mađarskoj ako nikada i ako nigdje ne iznevjerimo ono za što su mađarski junaci dali svoje živote, ako nikada i nigdje – pa ni posredno – ne opravdamo ubice.

 

Dans la solitude où se trouve aujourd’hui l’Europe, nous n’avons qu’un moyen (d'être fidèles à la Hongrie), et qui est de ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, de ne jamais justifier, chez nous et ailleurs, fût-ce indirectement, ce qui les a tués.



Mi teško možemo da budemo dostojni žrtava. Međutim, moramo to pokušati da budemo, zaboravljajući svoje svađe, preispitujući vlastite pogreške, jačajući svoje napore, svoju solidarnost u Evropi koja se najzad ujedinjuje.

 

Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons nous y essayer, dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité.



Vjerujemo kako svijet napreduje, paralelno sa snagama neslobode i smrti koje zamračuju historiju – pojavljuje se snaga života i uvjerenja, ogromni pokret emancipacije koji nazivamo kulturom i koji je istovremeno plod slobode stvaranja i slobode rada.

 

Notre foi est qu’il y a en marche dans le monde, parallèlement à la force de contrainte et de mort qui obscurcit l’histoire, une force de persuasion et de vie, un immense mouvement d’émancipation qui s’appelle la culture et qui se fait en même temps par la création libre et le travail libre.



Mađarski radnici i intelektualci pored kojih stojimo danas s toliko nemoćne boli sve to znaju, oni su ti koji su učinili da razumijemo dublji smisao svega toga.

 

Ces ouvriers et ces intellectuels hongrois, auprès desquels nous nous tenons aujourd’hui avec tant de chagrin impuissant, ont compris cela et nous l’ont fait mieux comprendre.



Stoga, ako smo dijelili s njima njihovu patnju, dijelimo s njima i njihovu nadu. Uprkos svojoj bijedi, svojim lancima i svome izgnanstvu, ostavili su nam veličanstveno nasljeđe koje moramo zaslužiti: slobodu, koju nisu osvojili, ali koju su u jednom jedinom danu vratili nama!

C’est pourquoi si leur malheur est le nôtre, leur espoir nous appartient aussi. Malgré leur misère, leurs chaînes, leur exil, ils nous ont laissé un royal héritage que nous avons à mériter : la liberté, qu’ils n’ont pas seulement choisie, mais qu’en un seul jour ils nous ont rendue !



Izvor : http://pescanik.net/2013/11/krv-madara/

 

 

 

 

 


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posté le 21-11-2013 à 22:19:07

 

 

 

 

 

L'accord d'association de l'Ukraine avec l'UE enterré



Difficile de passer sur la nouvelle du jour



 

 


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posté le 21-11-2013 à 15:31:33

 

 

La Bataille de l'Intermarium entre Russie et Occident : l'Europe des nationalistes de l'Est



Par Olivier Berlanda

La question d'une future adhésion de l'Ukraine à l'UE via la signature des accords de Vilnius semble être un prélude à une nouvelle vague de perturbations nationalistes dans le ciel du projet eurasien. Basée sur le thème : « ni UE ni Russie », l'Intermarium ou troisième Europe : projet utopique, dessein occidental ou destin national ?



Qu'est ce que la théorie de l'Intermarium ?

Le projet de création d'Etats de la mitteleuropadate de l'entre-deux guerres. L'Intermarium, projet polonais se basant sur la (prétendue ou réelle) histoire commune de certains Etats européens de l'Est se révèle avant tout une tentative de l'époque de créer un ensemble d'Etats qui pourraient par leur fusion échapper aux influences des deux pôles politiques et militaires de l'époque : l'Allemagne et l'URSS.

Actuellement, cette même configuration se reproduit. L'Allemagne étant remplacée par l'UE et l'URSS par le projet Eurasien de Poutine. Bien évidemment, il n'y a aucune comparaison politique, mais uniquement un regard sur le poids politique et la capacité d'influence.

 

 L'étranger proche

La Russie, se basant sur la théorie de M. Poutine de l' « étranger proche », entend conserver les Etats ayant fait partie de la zone d'influence de la Russie soviétique dans son giron au sein d'une Union Eurasienne ou Eurasiatique. Cela se traduit sur sa frontière Ouest par une apparente volonté d'intégrer l'Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie et l'Arménie. Ces pays étant indépendants souverainement mais ayant de très forts liens historiques récents mais surtout économiques avec la Russie post-soviétique. Le Kremlin ne veut ni d'UE et encore moins de base de l'OTAN à Tbilissi, sur la Mer Noire ou à 50 kilomètres de Smolensk. Logique. Certains parlent à juste titre de casus belli en cas d'atteinte à cet espace vital stratégique russe.

A cela vient s'adjoindre une question purement économique et financière ; les oligarques russes et ukrainiens s'opposent et la Biélorussie est rachetée par pans entiers par des géants russes ou des milliardaires influents. Nous retiendrons l'expression de « gazpromisation » du Belarus ou la guerre des « vannes » concernant les sempiternelles tractations de marchands de tapis entre Minsk, Kiev et Moscou sur le prix du gaz. Pour l'Arménie ; la crainte de la hausse du prix du mètre cube aurait ainsi dissuadé ce pays de se rapprocher de l'UE.

D'autre part, le principal argument accélérant une coupe du cordon ombilical de ces Etats avec l'ex-mère Patrie vient en réalité de supposés ou réelles menaces concernant l'intégrité du pays. Pour l'Ukraine, on laisse planer une catastrophique partition du pays entre partie russophone et l'Ouest du pays très nationaliste tandis que pour la Moldavie, on reparle de l'entité fantoche de Transnistrie, enclave russophone qui pourrait amputer le territoire moldave déjà très réduit.

 

 La Troisième Europe

Entre une UE qui s'élargit malgré les énormes difficultés économiques et une Eurasie qui se profile, voilà cette vielle théorie d'une troisième Europe basée exclusivement sur le nationalisme et très souvent sur l'anti-Russie vue comme une menace impérialiste. La thèse étant que l'UE est appelé à disparaître mais ne voulant pas changer de maîtres, l'Intermarium paraît être une solution à laquelle adhèrent (souvent de manière nébuleuse) des mouvements baltes, polonais, ukrainiens et biélorusses auxquels on peut aussi greffer des adhérents ou proches du Jobbik hongrois, des partisans de l'indépendance de la Transylvanie roumaine à majorité magyare et des partisans d'une union roumaine incluant la Moldavie et évidemment la Transnistrie sécessionniste.

 

  Les rapports de force

Les deux pays que nous examinerons rapidement sont les plus gros contributeurs en terme de population et/ou d'économie pour l'Eurasie future ou probable. L'Ukraine et le Belarus.

En Ukraine, l'actuel président Ianoukovitch élu par une majorité russophone de l'Est du pays et par les déçus de la Révolution Orange joue un jeu très curieux en se rapprochant (ou faisant semblant de se rapprocher) de l'UE, déclenchant l'ire de la Russie. La population ukrainienne reste divisée sur la question des alliances, sa majorité ne voulant pas d'une intégration à l'Eurasie. Sur le plan politique, l'Ukraine (comme le Belarus) est parcouru de trois courants : un pro-UE, l'autre pro-russe et enfin les nationalistes ou partisans du statu quo ante soit l'indépendance de leur pays. Aucun de ces courants n'est actuellement majoritaire mais nous constatons sur place un processus de dérives des partis national-indépendantistes vers l'alliance ou le rapprochement avec les pro-européens.

Les dernières semaines nous ont présenté un schéma suivant : arguant (à tort ou à raison, nous nous bornons à l'analyse) d'une attitude qualifiée d'impérialisme russe à l'égard de leur souveraineté, les nationalistes de type Intermarium ou indépendantistes, rejoignent à chaque incident ou déclaration musclée (de M. Miller-Gazprom ou de certains hommes politiques russes très véhéments) les rangs des partisans de l'intégration à l'UE. Ce processus continuant, il est indéniable que se produira une inévitable majorité de populations regroupant les courants anti-russes ou indépendantistes rejetant toute idée de rentrer dans une Eurasie dont l'adhésion serait pour eux considérée comme devenir des provinces russes et ainsi perdre leur indépendance et souveraineté.

 Pour le Belarus, il est totalement impossible de chiffrer statistiquement le poids des partis ou des mouvements sous le régime autoritaire de M. Loukashenko jugé par ses opposants (comme pour Ianoukovitch en Ukraine) comme un pantin articulé par Moscou. M. Poutine ayant affirmé qu'il soutenait le Président biélorusse uniquement pour les intérêts de la Russie. Le comportement très particulier et réactif de M. Loukashenko ayant fermé les portes de l'UE à une candidature même lointaine de ce pays. Pourtant, des mouvements ont une influence grandissante, surtout le dynamique « Front de la Jeunesse » (Malady Front), le parti UDF, le mouvement très actif « za svobodu »... Il est clair que ces mouvements progressent au fur et à mesure des hésitations (perçues comme telles) de M. Loukashenko (affaire belaruskalii ; déclarations sur les «bandits" en parlant des oligarques russes...) d'une certaine image assez ubuesque du régime et surtout d'une stagnation économique à l'image du rouble local qui s'échange à 12.500 pour un euro.

Actuellement, tous ces mouvements sont pro-européens ou en passe de l'être, leurs principaux alliés sont la Pologne et la Lituanie diffusant Radio Liberté /Radio Free Europe et même la chaîne de télévision en langue biélorusse Belsat. Les liens avec la Pologne, les pays baltes, l'Allemagne et la République Tchèque sont aisément repérables. Leurs thèmes : langue nationale, intégrité du pays, histoire « Intermarium » (appelée aussi « union jagellonne» en référence à la Grande Pologne-Lituanie), voire une russophobie même pas voilée. L'ancien mouvement aujourd'hui dissous Zubr mais dont les membres ont simplement changé d'étiquette était ouvertement pro-Otan et allié des ukrainiens de Pora! (orangistes financés par Soros) et des serbes anti-milosevic de l'Otpor (où l'on retrouve le même Soros ainsi que l'ancien dirigeant de la CIA, James Woolsey).

 Côté ukrainien, nous avons des chiffres : l'Union Pan ukrainienne de Mme Timoshenko représente à peu près un quart de l'électorat. Le parti du boxeur Klitschko, l'Udar, voulant interdire la langue russe, aurait un potentiel de 15 à 20 %. L'Udar ne cache même pas être allié de la CDU de Mme Merkel et revendique un libéralisme à l'américaine.

Encore plus à droite, voire même hors du cadre, le mouvement Svoboda qui ne regroupe que 10 % de l'électorat du pays mais reste très puissant dans ses bastions de l'Ouest (Ternopil, Lviv), autrefois dénommé « Parti National-Socialiste d'Ukraine » (sic) est l'expression de cette Ukraine nationaliste et russophobe s'appuyant sur les crimes de Staline durant la dékoulakisation (holodomor) et exigeant une reconnaissance d'un « génocide » du peuple ukrainien (et oui !).

 

 L'Orange, le Rouge et le Blanc

Bref, les « rouges et blancs » (couleurs dominantes de ces mouvements) ont remplacé les orangistes et rassemblent désormais potentiellement les anti-russes, les pro UE, les indépendantistes mais aussi les déçus de MM. Ianoukovitch et Loukashenko perçus comme des marionnettes dans le théâtre de Guignol dont M. Poutine serait le « puppet master ».

Cela fait beaucoup à la fois ? Très certainement mais le processus eurasien semble irréversible. M. Poutine semble incontournable grâce bien sûr aux liens historiques et à la proximité géographique, mais surtout à la dépendance économique due à la puissance de la Russie et de son monopole gazier duquel certains occidentaux cherchent à détourner l'« étranger proche ».

Quant à Intermarium, le projet nous semble prématuré et suppose un effondrement de l'UE et en même temps une inertie russe.

 

 Mise en scène, Théâtre de Guignol, coulisses et marionnettistes

Dans les faits, on voit qu'évidemment la contestation rouge blanche va chercher des fonds là où elle peut (soit à l'Ouest) et tombe dès lors dans une situation de dépendance assumée ou niée vis à vis de l'Occident. Pour reprendre l'image du théâtre de Guignol ; si M. Poutine est marionnettiste, on reprochera aussi à l'opposition d'être manipulée par Mme Merkel ou encore par la grosse ficelle de Wall Street.

N'est-il pas curieux d'apprendre qu'en état de quasi-faillite et en pleine crise russo-ukrainienne sur l'Europe, le Fonds américain Franklin Templeton viendrait de racheter 20 % de la dette de l'Ukraine pour cinq milliards de dollars. Les récentes manoeuvres de Ianoukovitch laissent à penser que son rapprochement avec l'UE n'est en fait qu'une manière de s'attirer la sympathie des nationalistes dont il tente de mettre les leaders (Timoshenko en prison et Klitschko interdit d'élection) hors circuit pour finalement se retrouver avec des partis groupusculaires avec lesquels les européistes ne pourront pas s'allier tellement ces mouvements sont infréquentables.

Nous ne lisons pas encore dans la boule de cristal ou dans le verre de vodka ukrainienne, mais ce que nous pouvons certifier, c'est qu'après les illusions spirituelles et les rêves spiritueux, on ne verra jamais une marionnette se mouvoir seule par la simple force de sa volonté.




Source : french.ruvr.ru, le 15 novembre 2013.





Réunion de partis d'extrême-droite en Croatie



Parlant de l'Intermarium, signalons que le Pur parti croate du Droit (HCSP) organise une commémoration à Laslovo à laquelle quelque 200 participants hongrois devraient se joindre. Parmis eux devrait figurer Vona Gabor, le président du Jobbik. Outre le Jobbik, le HVIM devrait également être de la partie. Ensuite tout ce petit monde ira rendre hommage aux combattants croates tombés lors de la défense de Vukovar. 



Source : hcsp.hr

 



 





 


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posté le 20-11-2013 à 22:45:43

Sans titre



Je vous disais dans la note d'hier que "si vous n'aimez pas la féminisation, vous êtes homophobe, ce qui est presque considéré comme un crime dans les régimes mous d'ordre libéral."

 

Le pouvoir français nous en offre une nouvelle preuve : 

 

L'essayiste et militant d'extrême-droite Hervé Ryssen, Lalin de son vrai nom, est condamné à trois mois de prison ferme pour menaces de mort homophobes.

 

L'avenir nous dira si on peut lutter contre l'homophobie en la criminalisant. 
 


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