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Encore deux misérables questions à la vénérable Vesna Pusić

Etant donné que le nombre de visites en provenance de www.google.hr a fortement augmenté, il m'est permis d'espérer que ma lettre ouverte à Vesna Pusić lui est dûment parvenue (j'espère que je ne lui ai pas fait perdre trop de temps).

En même temps cela tombe bien parce que j'ai d'autres questions à poser à la ministre des Affaires étrangères de Croatie. Notamment je voudrais savoir si la Croatie est majoritairement catholique. En Bosnie-Herzégovine, un recensement de population a récemment eu lieu et depuis on a appris que la population catholique y avait drastiquement diminué. Je voudrais donc savoir s’il en va de même en Croatie. Là-bas aussi un recensement de population s’est déroulé l’année dernière. Quelques mois plus tard les résultats ont été officiellement communiqués et depuis l’on sait combien d’habitants compte la Croatie. En revanche l’institut chargé du recensement a refusé de dire quelle était l’appartenance religieuse des habitants en prétextant que pour élaborer ces données il faudrait un peu plus de temps. Les mois ont continué de passer et l’on n’en sait toujours pas plus. Comme la Croatie ne compte que 4.300.000 millions d’habitants il devient de plus en plus difficile de croire que ces données n’ont pas été traitées. J’ai même l’impression que cela devient le secret le mieux gardé de ce petit pays des Balkans.

En effet, s’il s’avère que le nombre de Croates qui se déclarent catholique a drastiquement chuté, alors il faut se demander qui sont les Croates. D’où viennent-ils, vers quoi vont-ils ? Sont-ils un simple avatar de l’histoire ? Sont-ils une simple extension d’une vague entité serbo-croate qui reste à définir ?

Puisque Vesna Pusić veut faire de son pays le gendarme de la région, il me semble qu’il faudrait d’abord dénouer ces épineuses questions pour une raison de cohérence. Et même de cohésion. Et c’est là le but de ma deuxième question. Je voudrais savoir si les Croates sont satisfaits d’appartenir à l’OTAN en dépit des nombreux déboires de cette organisation militaire. Par exemple si l'on demande aux Serbes s’ils voudraient faire partie de cette organisation, ils vous répondent « non » dans leur immense majorité. Cela leur donne une cohésion. Ils savent se situer. Ils savent dans quel camp géo-stratégique ils veulent vivre.

Pour les Croates la chose est moins claire. Un seul homme, l’ex Premier ministre, a décidé que son pays devait faire partie de l’Alliance et il a donc apposé sa signature sur un document faisant entrer son pays dans cette organisation militaire. Depuis lors cet homme ne connait plus que la vie des tribunaux où il passe le plus clair de son temps. A nouveau, si Vesna Pusić veut faire de son pays le policier de la région, il faudrait d’abord savoir si cet homme passablement égaré a pris la bonne décision pour son pays, et l'on saura alors ce que représente la Croatie au niveau de la région. 

C’est donc l’objet de ma deuxième question : « En Croatie existe-il une règle qui interdise à un institut de sondage de demander aux Croates s’ils sont satisfaits de leur appartenance à l’OTAN ? ».

Signé : Balkanikumica iz Zagreba

Communiqué du Secrétariat de l’Organisation unie pour le socialisme et la démocratie à l’occasion de la démission de Željko Komšić du SDP

Le SDP se désintègre ! Pourquoi ? En raison de désaccords sur la façon de traiter les travailleurs et travailleurs par un parti dont le nom est social-démocrate ? Que nenni ! Si le SDP se désintègre c’est à cause d’intérêts particuliers existant au sein du système dans lequel il s’est inséré, comme ils ont désintégré et désintégreront tout parti politique faisant de même ! Le SDP se voit désintégré par des intérêts de particuliers peuplant l’oligarchie partidaire ! D’abord Suljagić a claqué la porte, puis ce fut Bajrović. La tête de Lipovača est tombée. Komšić, lui, tente d’éviter pareils destin et camouflet.

Komšić serait, dit-on, embarrassé par la dictature de Zlatka Lagumdžije ? Comme si elle datait d’hier ? Comme si ce n’est pas cette dictature qui l’a installé dans le fauteuil où il est assis ? Il serait, dit-on, embarrassé par les « éminences grises » que sont Marin Ivanišević et Damir Hadžić, l’un des principaux acteurs de l’affaire « Racket » ? Comme si ceux-ci n’étaient pas ses mentors et créateurs, des jongleurs politiques qui l’ont créé comme une prétendue alternative antinationaliste, tout cela en vue de se remplir les poches ?

Komšić a fini par se fatiguer « qu’on ne le consulte sur rien ? » Comme si jusqu’à présent on lui avait demandé quelque chose à part de dire, en brave petit, ce qu’il lui faut dire, ce qui a un moment donné peut aider la bourgeoisie rouge à grimper sur la tête de ses concurrents, et par la même occasion sur celle de la classe laborieuse !

La bourgeoisie rouge est prise de panique parce que les travailleurs et travailleuses en Bosnie-Herzégovine commencent à comprendre qu’elle ne constitue aucune alternative à la droite… pire, qu’elle est une droite rouge ! La bourgeoisie rouge est à ce point discréditée que ses symboliques « figures du peuple » la quittent, comme il en va pour Željko Komšić.

L’occasion qui se présente est unique pour amorcer un authentique front de gauche en Bosnie-Herzégovine, un front qui laissera derrière lui toutes les formes de nationalisme et de patriotisme échaffaudées par la classe dominante. Un front qui sans transiger se placera du côté du travail par opposition à la dictature du capital et aux oligarchies bureaucratiques et particratiques au sein des entreprises publiques.

Il appartient à Željko Komšić de décider s’il reconnaitra ses propres erreurs et impairs et s’il rejoindra l’initiative d’un tel front. Ou bien s’il ira s’offrir en victime à une autre partitocratie qui continuera de l’utiliser comme marionnette et joker afin de discréditer un peu plus la gauche, afin de renforcer la réaction de la droite qui menace d’engloutir non seulement la Bosnie-Herzégovine et la région mais aussi toute l’Europe !

Source : josd.org, le 20 mars 2012. 

Voir la version pour "petit peuple" que fournit la Pravda. La Pravda, un journal aussi à gauche que le CAC 40. 

L'Amérique veut que nous dirigions la région et que nous maintenions la paix, dixit Vesna Pusić

La promesse française

Elle prépare un déplacement en Autriche, elle arrange la date des entretiens qu’elle doit mener avec le ministre turc des Affaires étrangères dans le but de ressusciter la trilatérale entre la Turquie, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie. Nous avons discuté avec Vesna Pusić samedi soir, après le congrès du HNS où elle vient d’être réélue vice-présidente du parti.

En France vous avez été reçue par le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé. Aux Etats-Unis une rencontre est prévue avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. De gros rendez-vous, des entretiens importants. Dans quel but, avec quels messages ? :

Nos interlocuteurs français nous ont informés que compte tenu du processus électoral en cours dans ce pays la ratification du traité d’adhésion croate ne commencera qu’en automne, mais qu’il existe dans leur parlement un consensus positif concernant notre adhésion à l’UE. Que le ministre Juppé ait ressenti le besoin de nous le dire m’a paru un geste d’amitié appuyé.

Entretien avec madame Clinton ?

L’entretien avec la secrétaire d’Etat (Hillary) Clinton est très important pour la Croatie, en particulier parce qu’elle va venir moins de trois mois après que le nouveau Gouvernement eut commencé ses travaux. Bien entendu la Croatie n’est pas un partenaire sur le même pied que l’Amérique et ne peut se comporter de la sorte. Il existe toutefois certains thèmes qui intéressent les Etats-Unis et pour lesquels la Croatie peut offrir son partenariat. Il s’agit en premier lieu de notre région. La région intéresse l’Amérique, elle la juge importante et souhaite y disposer d'un partenaire apte à la comprendre, apte à comprendre la position américaine et les relations dans la région et qui ne mènerait pas une politique en nourrissant des arrière-pensées.

La visite devrait notamment servir à nos invités pour qu’ils évaluent si leurs attentes envers la Croatie sont réalistes, si la Croatie peut jouer dans la région le rôle de stabilisateur. Je pense que dans le processus d’intégration à l’UE nous avons maîtrisé certains éléments de la  consolidation de l’Etat, ce qui me semble fort précieux comme expérience. Surtout au vu de l’instabilité traditionnelle de la région. Si en dépit de sa démocratie passablement branlante, la Croatie a trouvé en elle suffisamment de force pour ériger ses propres institutions, et si elle est prête à développer et à transmettre toute cette expérience à d'autres, cela peut être un instrument intéressant pour toute la région, voire au-delà.

J’inviterai madame Clinton à notre « Croatia Summit » de cette année que nous prévoyons justement de consacrer au partage des expériences croates en matière de consolidation d’un état moderne en période post-conflictuelle, ce que je considère utile non seulement en Europe du Sud-est mais aussi dans les pays de la Méditerranée du Sud, avant tout dans les pays du Maghreb. Nous nous attendons à ce que toute l’Afrique du Nord se joigne au « Croatia Summit ».

Source : jutarnji.hr, le 19 mars 2012. 

Lettre ouverte de la rédaction du Balkanikum à Vesna Pusić

Nous, nous conseillons plutôt à Vesna Pusić de faire preuve de modestie et de ne pas vouloir se poser en modèle pour qui ce que soit. Quand on a trois années de récession derrière soi, quand aucun institut croate ni international ne prévoit un retour à la croissance (sur quelle base d'ailleurs ?), alors il est malvenu de se donner une telle importance.

Nous conseillons plutôt à Vesna Pusić de se concentrer sur les 4,2 millions d'habitants de la Croatie, dont la moitié sont à l'âge de la retraite. Là est le vrai défi. Le vrai défi n'est pas de pavoiser devant l'Amérique, voire la France. 

Vesna Pusić devrait plutôt laisser les autres pays de la région suivre leur propre voie. Apparemment ils ne s'en sortent pas plus mal que la Croatie. Certains d'entre eux ont même compris qu'il faut bouger, que le monde est vaste, qu'il n'y a pas que l'Amérique et que dans la vie ce n'est pas en étant toujours fourré avec les mêmes qu'on progresse le plus. 

"Aller chercher la croissance du bout des dents et ne pas attendre qu'une Amérique (en déclin) ne vienne vous déposer généreusement quelques miettes dans le bec", tel aurait dû être le thème du "Croatia Summit", selon nous. 

Mais surtout nous conseillerions à Vesna Pusić de céder sa place à quelqu'un de plus jeune, quelqu'un qui n'est pas enfermé dans un écrin, qui a encore la plasticité d'esprit suffisante pour comprendre la dynamique du monde. Le nouveau, pas l'ancien.

Signé Balkanikumica de Zagreb 

La Pravda des Balkans continue sa campagne de diabolisation de la Serbie

Avec cette fois un article qui laisse entendre que la Serbie n'a nullement changé depuis les années 90. Pour illustrer ce mensonge rien de moins qu'une photo de Milošević. 

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La Pravda des Balkans est un journal qui a été fondé par le Quai d'Orsay dans le but de normaliser les Balkans et plus particulièrement la Serbie. 

Son indépendance est égale à zéro. 

La normalisation des Balkans a mené à la pauvreté et la dépendance des populations et inversément à la toute puissance de nouvelles élites aussi arrogantes et corrompues que les anciennes élites communistes. 

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Le vrai péché de la Serbie est de n'être pas suffisamment normalisée et soumise aux diktats de Bruxelles et Washington.

D'où la campagne de dénigrement systématique.

En contrepoint 

Ci-dessous des photos de la manifestation tenue ce week-end à Belgrade par l'ensemble des organisations fascistes serbes pour fêter l'anniversaire de "la violence commise par les extrémistes Albanais contre les Serbes au Kosovo en 2004". 

On voit qu'ils ne sont qu'une poignée et sont incapable de se mobiliser. Leur cause laisse indifférente la population serbe qui a d'autres soucis.

La Serbie d'aujourd'hui n'est plus la Serbie de Milošević.

Bien entendu, mon site continuera de dénoncer les stupidités des fascistes serbes, mais je ne veux pas agiter d'épouvantails comme le fait si bien la Pravda des Balkans.

Je ne suis pas payé pour ça.

Source : e-novine.com, le 17 mars 2012.

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Je le répète, la Serbie n'est pas telle que décrite dans cet article de la Pravda ni dans bien d'autres écoulés par cette agence de presse. 

Ceux qui connaissent mon blog savent par exemple que les Anonymous sont bien plus vivaces en Serbie que dans d'autres pays de la région. Ils savent aussi que le Parti Pirate rassemble toute une série de dissidents avides d'en découdre. A certains égards la Serbie est en avance sur certains de ses voisins où on trouve davantage de "littéraires" convaincus qu'après avoir ânonné 15 fois le mot antilibéralisme ils viennent de changer le monde.

La Serbie possède certains traits modernes qui vont de pair avec pas mal d'archaïsmes, mais en tout cas elle n'est pas la caricature qu'essaie d'en faire la Pravda.