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Balkanikum

posté le 30-11-2013 à 17:45:51

 

 

La Russie et l'Eurasie


Un monde changeant

 


Par Fiodor Loukianov


Un changement d’époque se produit parfois de manière très prosaïque. La semaine dernière, le report du sommet UE-Russie est passé presque inaperçu. Il a été reporté à fin janvier.

 

Il y a encore quelques années les liens entre l’Union européenne et la Russie semblaient être une priorité absolue. Et pour cause : l’UE représente  plus de la moitié des échanges commerciaux de la Russie, elle est une source de modernisation et le destin culturel et historique de la Russie y est intimement lié. Pendant la seconde moitié des années 1990 Moscou avait même insisté sur des réunions régulières au sommet deux fois par an.

 

L’UE n’avait accordé cet avantage à personne d’autre – ni les USA, ni la Chine, l’Afrique, ni l’Ukraine. Moscou faisait exception : à première vue l’ordre du jour était si chargé, si prometteur, qu’il fallait signer de nombreux contrats au plus au niveau.

 

Mais au milieu des années 2000 déjà la fréquence des sommets a commencé d’être pénible. Les bureaucrates se creusaient le cerveau pour trouver de nouveaux sujets de discussion et des accords à signer. Après tout, les chefs d’Etat ne pouvaient pas se rencontrer pour rien, sans donner de résultat. Le portefeuille a rapidement maigri. Pendant ce temps, les questions litigieuses demeuraient et la base sur laquelle les deux puissances devaient construire l’avenir avait disparu. A l’heure actuelle les relations UE-Russie ne sont plus qu’une caricature d’elles-mêmes : on parle des visas et des droits des homosexuels, c’est tout. Les liens économiques en sont restés au niveau interétatique bilatéral – Bruxelles n’est pas indispensable à leur développement.

 

Pourtant personne ne voudrait renoncer à l’un des sommets : cela signerait la dégradation des relations. Au final tout s’est terminé par une note technique indiquant que le calendrier, chargé, ne permettait pas un tel sommet pour l’instant. Personne n’a rien annulé, il s’agit simplement d’un « manque de temps »… Mais à quoi sont si occupés Moscou et Bruxelles ?

 

L’Europe cherche à surmonter sa crise intérieure et tente de construire de nouvelles relations avec les USA, ce qui est loin d’être une mince affaire. D’une part, elle abandonne ses ambitions du passé faute d’avoir réussi à devenir un centre d’influence autonome. Et il faut encore s’entendre sur les conditions d’action du patronat américain sur le Vieux Continent, cette fois dans le cadre d’une zone de libre échange transatlantique. Enfin, plus l’Europe découvre l’envergure des écoutes de leurs alliés par les Américains, plus l’irritation monte. Bien qu’il s’agisse d’une sainte colère.

 

La Russie, elle, se tourne vers d’autres horizons. Ces trois dernières semaines le président russe a accueilli à Moscou le premier ministre indien, s’est rendu au Vietnam et en Corée du Sud. Le premier ministre russe a effectué une visite en Chine avec une grande délégation et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense ont participé à la première réunion 2+2 de l’histoire avec leurs homologues japonais. Un tournant vers l’Asie ?

 

Ces quatre derniers siècles, tous les événements majeurs se produisaient à l’Ouest de la Russie : l’eurocentrisme de la conscience politique russe était donc logique. Mais au XXIe  le Pacifique reprend à l’Atlantique sa place centrale. Il y a 300 ans le statut de grande puissance était défini par la présence en mer Baltique ou en mer Noire. Aujourd’hui il dépend du positionnement du pays dans l’océan Pacifique.

 

La Russie se retrouve dans une situation inhabituelle. Pour la première fois depuis des décennies son orientation culturelle et historique – elle restera européenne tant que le pays sera peuplé par les Russes et d’autres peuples qui y vivent depuis des siècles – ne coïncide pas avec les axes prioritaires de son développement politico-économique (vers l’est).

 

Par conséquent trois quarts du territoire russe se trouvent en Asie tandis que trois quarts de sa population vivent dans la partie européenne. Pour cette raison le problème de la reconquête et de l’intensification de l’exploitation de la Sibérie et de l’Extrême-Orient, en l’absence desquelles la Russie ne peut pas espérer jouer un rôle important en Asie, est très pertinent. Les méthodes de mobilisation n’y peuvent rien. Un programme complexe de mesures économiques et la promotion de cet espace sont nécessaires pour attirer le capital humain à l’extrémité orientale du pays. L’objectif ? Qu’elle ne soit pas perçue comme une sinistre périphérie mais comme la région la plus prometteuse du pays.

 

Depuis 2009 la Russie évoque la nécessité d’une stratégie asiatique globale, qui inclurait le développement de ses propres espaces dans cette région du monde et son positionnement en Asie-Pacifique. Les deux sont inséparables. Depuis cette date s’est tenu le sommet de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), un ministère du développement de l’Extrême-Orient a été créé, la diplomatie russe s’est activée sur l’axe asiatique et dans l’ensemble le thème de l’Asie occupe plus de place à l’ordre du jour national. Ces premiers pas sont principalement rituels, symboliques – bien qu’ils soient souvent coûteux, comme le sommet – et peu de choses pouvant réellement changer la situation ont été faites. Mais la Russie n’a pas le temps d’hésiter.

 

Il lui faut profiter du dynamisme de l’Asie pour faire percer sa région asiatique. Car c’est en Sibérie et en Extrême-Orient que verront le jour les riches perspectives de coopération économique avec les voisins asiatiques mais aussi avec l’Europe et l’Amérique.

 

D’ailleurs, le projet russe d’Union eurasiatique doit aussi être adapté pour relever les défis de l’axe asiatique. Dans un article de campagne en 2012, Vladimir Poutine avait dit que selon lui le début de l’intégration européenne était un premier pas vers la mise en place d’un grand espace économique de l’Europe à l’Extrême-Orient. Cette orientation est bien plus sensée que de se battre avec l’UE pour l’Ukraine ou les pays de l’ancienne périphérie soviétique.

 

Pour l’instant l’Asie est dans l’incertitude et n’est pas encore leader dans la politique mondiale. Le continent regroupe des puissances ayant un immense potentiel mais qui ne savent pas encore exactement comment l’utiliser – et sont en conflit entre elles. La nouvelle Asie en construction a besoin de la Russie comme facteur de stabilité, comme acteur indépendant qui a des relations constructives avec toutes les principales forces et aide à maintenir l’équilibre. C’est pourquoi les dirigeants russes sont attendus aujourd’hui partout – à Pékin, Tokyo, Hanoï, Jakarta, Séoul et Singapour.  Cela ne durera pas. Si la Russie n’adopte pas une approche active et créative, l’Asie se fera sans elle et elle devra alors s’y adapter.

 

Il est donc préférable d’éviter, en effet, de perdre du temps avec les dirigeants européens dans des réunions rituelles. La mise est plus élevée dans le Pacifique.




Source : http://www.vania-marcade.com/la-russie-et-leurasie/, le 16 novembre 2013.

 

 

 


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posté le 30-11-2013 à 00:59:49

 

 

 

L'Opus Dei et l'esprit du talibanisme




Jésus a professé la fraternité entre les hommes et l'égalité des hommes devant la loi, affirme pour le site tportal le prêtre Ivan Grubišić, à qui nous avons demandé de nous expliquer en tant que chrétien, partisan de l'Etat laïc et des droits de l'homme comment il perçoit le prochain référendum :



« Là sont les valeurs authentiques de Jésus et personne ne peut être son disciple sans accepter ces valeurs. Deuxièmement, ces valeurs qu'il a admises et vécues ont été reprises par la Révolution française et elles ont marqué le début de la société civile.


La Croatie a inscrit dans sa Constitution que le pays civil est séparé de l'Eglise, mais à présent une empoignade a éclaté qui vise à prouver qui détient le pouvoir de facto, et qui de iure. Je pense que ce référendum était parfaitement dispensable puisque dans la loi relative au mariage celui-ci est défini comme l'union entre un homme et une femme. Il n'est donc point besoin de saler la mer qui l'est déjà. Les choses sont définies par la loi. Il n'y a aucun besoin d'inscrire toutes les lois dans la Constitution. Dans cette affaire seul intervient le prestige et la prépondérance ; pour autant que je sache derrière tout cela se cachent l'Opus Dei ainsi que la hiérarchie de l'Eglise, à quelques exceptions près sans doute. Un esprit de talibanisme a été fomenté, ce qui apporte le rejet d'autrui et de la différence. Ceci n'est pas une position chrétienne, Jésus a accepté dans la communauté autant les femmes que les prostituées, autant le bandit sur la croix. Il lui a dit : « Aujourd'hui tu seras avec moi au paradis ». Or nous somme confrontés à l'idéologie des institutions : l'Eglise catholique et d'autres institutions labelisées catholiques mais qui sont dénuées du contenu chrétien. Là est le problème.


Quand on lui demande si l'Eglise est en droit d'invoquer sa position majoritaire [au sein de la population], Grubišić répond :


« Invoquer les 90 % de croyants c'est comme dire que les anges ont les ailes de couleur bleue. Combien de gens vont en effet à l'Eglise ? Peut-être entre 10 et 14 % des catholiques et des orthodoxes, probablement encore moins chez les autres. Les croyants types en quelque sorte. Tous les autres ont été formellement baptisés mais ils ne nourrissent aucun lien avec la religion. C'est pourquoi il ne faut pas voir d'un bon oeil la marginalisation des minorités quel que soit le principe invoqué. Si cela devait arriver, alors viendra le tour d'un référendum sur l'avortement, sur la procréation médicale assistée, sur le rôle de l'Eglise. Je n'ai rien contre le fait que l'Eglise se mêle de politique. Ils n'ont qu'à former un parti et se présenter aux élections... et qu'ils les gagnent. Je suis favorable à une telle liberté, mais je m'oppose à l'obtention de privilèges auprès de l'état tout en agissant contre ce même état.


Le pouvoir en place n'est pas celui qui a les faveurs de l'Eglise. Derrière l'Eglise se cachent certains partis, ce qui est facile à repérer. Nous avons le besoin d'un pays civil, d'une société civile et d'éthique, c'est-à-dire de moralité. Le besoin des valeur et non pas des formes.



Source : http://www.tportal.hr/scitech/znanost/301775/Iza-referenduma-stoje-Opus-Dei-i-talibanski-duh.html






 

 


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posté le 29-11-2013 à 16:35:42

Trois blogs « eurasistes » :



Dans sa brève description l'auteur dit être un jeune passionné par l'Europe de l'Est qui prends le temps de réunir l'essentiel de l'actu francophone sur la Biélorussie. L'objectif est d'éviter que ce pays reste "un trou noir informationnel"...

 

Effectivement les sources semblent assez diversifiées, on y retrouve autant euronews que ria novosti



Simplement pour ceux qui aiment la Russie

 

La Russie, l'Ukraine, les arts... 

 

 


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posté le 29-11-2013 à 15:55:29

 

Croatie : l'économie s'est contractée plus que prévu au troisième trimestre

 

 

L'économie croate s'est contractée de 0,6% au troisième trimestre, montrent des chiffres provisoires publiés vendredi alors que des économistes locaux anticipaient en moyenne une baisse du produit intérieur brut limitée à 0,4%.

 

La Croatie, dernier Etat en date à avoir intégré l'Union européenne, ne parvient pas à diversifier une économie qui a longtemps été alimentée par une consommation et un investissement en infrastructures financés à crédit.

 

Le produit intérieur brut a diminué au cours des huit derniers trimestres et il a baissé de 0,9% au cours des neuf premiers mois de l'année.

 

Les chiffres définitifs et détaillés seront communiqués le 10 décembre.

 

 

Source : lesechos.fr, le 29 novembre 2013. 

 

 


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posté le 28-11-2013 à 00:16:51

 

 

Le Zbor 

 

groupe croate présenté sur cafebabel

 

 

 "Ljubav za sve"

"L'amour pour tous"

 

 

 

 La fameuse chanson qui invite à voter non au référendum pour définir dans la constitution le mariage comme « l’union entre un homme et une femme »

 

 

Point de vue musical, ça aurait pu être pire venant de gens qui propagent le régime de l'homotriarcat... 

 

 

 

 


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