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Balkanikum

posté le 25-01-2010 à 11:55:30

J'ai traduit l'article qui suit parce qu'il me semble être un bon exemple d'une presse qui se met au service d'intérêts financiers. Il est paru sur le site du Jutarnji list, un des principaux quotidiens croates. Cependant, il faut dire que cet article ne constitue nullement une exception pour ce journal assez peu scrupuleux.  

 

 

Ils touchent une pension de misère et possèdent un appartement de 300.000 euros. Pourquoi ne veulent-ils pas le vendre ?



Dans le centre de Zagreb il existe au moins 100 appartements de valeur dans lesquels végètent des personnes âgées. Si un jour elles venaient à vendre, elles pourraient vivre à l'aise. Toutefois cela ne leur vient pas à l'idée, et la plupart d'entre elles ont pour désir de mourir dans leur sommeil, dans leur propre lit, là où elles sont nées.

A l'agence, le téléphone a sonné. A l'autre bout du fil on a entendu une voix masculine agréable. L'homme s'est présenté. Il vit à Vienne, dit-il, son frère vit en Amérique, quant à sa tante, une dame âgée, elle vit toute seule dans un immense appartement au centre de Zagreb. La tante ne s'est jamais mariée, eux sont les seuls héritiers de l'appartement qu'elle ne veut pourtant pas vendre malgré que sa vie dans un bien aussi vaste soit en réalité misérable. "S'il vous plait, dit l'homme, nos intentions sont bonnes, l'appartement se détériore, le bon sens indique qu'il est préférable de le vendre et avec cet argent d'acheter ce que bon lui semble, là où il lui plaira, quant au reste de le déposer. C'est un appartement de 143 m², avec d'immenses plafonds de 3,20 m, la tante ne peut même pas l'entretenir. Cependant, elle est têtue, et, voilà, nous en appelons à vous, en tant qu'experts, pour que vous tentiez de discuter avec elle."

Marina Mihaljinac, détentrice d'un master d'économie et propriétaire de l'agence de biens immobiliers "Zagrebwest", qui durant les deux dernières décennies s'est fait un paquet d'expérience et une fidèle image du marché des biens immobiliers chez nous, a commencé le récit dans les termes suivants "les petites grands-mères et les appartements dans le centre ville". Ce sont des appartements dans lesquels elles vivent une vie des plus inadéquates, et qu'elles ne veulent pourtant pas vendre, pas même en rêve, pour s'installer dans quelque chose de plus petit, de meilleur marché, de plus pratique... Une histoire qui dépeint une partie de la mentalité lente, non commerciale, corporative, spécifiques aux milieux patriarcaux tels que le nôtre et qui continue de nous accompagner pareille à une ombre, une histoire que ne réfutera aucun expert en économie.

 

Elle a ouvert la porte en 15 minutes


- Je m'étais rendue chez la dame (nous l'appellerons Tereza afin de préserver son identité). Tereza vit au second étage dans un bâtiment en plein centre ville (avec ce haut rez-de-chaussée et ces hauts escaliers, cela serait déjà un quatrième étage dans une nouvelle construction). Étant donné qu'elle avait déjà 75 ans, et une grave inflammation des articulations qui l'oblige à marcher à grand peine en se servant de cannes, il lui a fallu presque 15 minutes pour qu'elle m'ouvre la porte sur laquelle j'ai carrément dénombré neufs verrous. Elle veut bien, dit-elle d'une voix enjouée, nous montrer l'appartement.

Il y avait une pièce que nous avons tout juste pu déverrouiller, cela faisait si longtemps qu'elle n'y avait pénétré que la serrure était rongée par le temps, l'humidité... Lorsque nous sommes entrées, de la cheminée qui dominait le mur d'en face se sont envolés quelques oiseaux, quelque chose... Je me suis jetée au sol, Tereza s'est mise à rire, "ah, ce ne se sont que des chauves-souris, pas d'inquiétude". Dans la pièce voisine, qui ne sert pas non plus et où le plâtre se détache des murs, la fenêtre était entrouverte ; il s'y accumulait un tas de plumes et de fientes d'oiseaux et on voyait donc parfaitement bien que les pigeons s'en donnaient à coeur joie. Madame Tereza n'utilisait que la cuisine, le salon ainsi qu'une petite chambre. Sur la fenêtre du salon qui donne sur la rue principale elle gardait un petit oreiller sur lequel s'appuyer et, juchée au second étage, observer la vie de la métropole toute la journée durant. Elle aime faire des mots-croisés, elle écoute de la musique classique à la radio, elle lit "Gloria" et ne va nulle part. Elle vit d'une petite somme d'argent. En effet, c'est une des raisons pour laquelle elle n'utilise pas tout l'appartement qu'elle ne peut aménager et qui se détériore. Durant tout un temps elle a loué les chambres à des étudiants, mais c'était bien trop dramatique, ils vont, ils viennent, ils téléphonent, prennent le bain, dépensent du gaz... La pauvrette se donne du mal avec les serrures, elle se déplace avec difficulté, elle ne chauffe qu'une petite partie de l'appartement qui tombe en ruine, pour tout dire elle s'esquinte... - décrit Mihaljinac, avant de poursuivre :

 

Le jour où je mourrai, ils n'auront qu'à vendre


- On s'est assise à table, la dame m'a offert du thé et des petits gâteaux, et gentiment, en amis, nous avons discuté de ce que proposent ses neveux en tant qu'uniques héritiers de l'appartement. "Tereza , ai-je commencé, votre appartement en plein centre-ville de la capitale, vous pouvez le vendre pour un peu moins de 300.000 euros". En effet, cela se passait au milieu de l'année 2007 lorsque le marché des biens immobiliers était au plus haut et lorsque pour de tels biens, même pour un appartement aussi négligé, on pouvait obtenir deux mille euros par mètre carré, voire plus.

"Les neveux, par conséquent, proposent que mon agence trouve un appartement plus petit d'environ 60 m², vu qu'ici actuellement vous n'en utilisez pas plus, avec le téléphone, le chauffage central, la climatisation, les portes anti-effraction pour que vous ne vous tracassiez pas avec ces neufs verrous, cela dans un bâtiment pourvu d'un ascenseur et qui est à proximité d'une maison de santé. Le reste de l'argent, il vous resterait entre 150 et 200 mille euros, vous pouvez le placer à la banque et vivre grâce aux intérêts une vie de bien meilleure qualité.

Ainsi, vous pouvez voyager, aller aux thermes lorsque vous le voulez, vous payer des masseurs, des thérapeutes, des coiffeurs, des pédicures, des nettoyeuses, une aide médicale qui viendra vous rendre visite tous les jours, ainsi qu'une livraison régulière de nourriture d'un bon restaurant. Votre vie sera prise en charge aussi bien sur le plan sanitaire que tout autre. Je peux vous offrir de superbes appartements, une nouvelle construction à Jarun, à Knežija et Maksimir."

Tereza s'est contentée de m'écouter et de rire doucement. Mais non, non, non, elle n'ira nulle part, elle est bien ici, dit-elle. Elle l'aime beaucoup son appartement, elle a son petit coussin à partir duquel elle observe les gens, dix verrous qui, la pauvrette, lui prennent une demi heure à verrouiller et déverrouiller, quelques amies qui une fois par semaine viennent emprunter "Gloria" (une littérature qui lui tient à coeur), de sorte que c'est en même temps une compagnie pour elle. Elle a un voisin âgé avec lequel elle boit chaque matin du café et échange des propos, ainsi qu'une doctoresse toute proche, en qui elle a une foi infinie et qui connaît tous ses maux, et qui viendra lui rendre visite le cas échéant (cela n'a pas servi à grand chose de lui expliquer qu'avec les 200.000 euros qui lui resteront elle pourra se payer les meilleurs médecins du monde qui soient).

Elle aime ses meubles, le parfum de ses tapis, peu importe les chauves-souris et les pigeons, elle ne voit aucune raison pour laquelle elle devrait déménager. C'est là qu'elle est née, qu'elle a grandi, et elle prie fortement Dieu pour mourir dans son lit, en plein sommeil. Quant aux neveux ils recevront ce qui leur est dû le jour où elle sera morte pour de bon ; il n'est rien ni personne qui la fera changer d'avis - a raconté Marina sur un ton pittoresque, tout en haussant les épaules en signe d'impuissance.

De ces dames, fait Mihajlijac, Zagreb en est remplie, ou plutôt le centre-ville seulement. Ainsi, une autre dame (que nous appellerons Marija) possède un appartement de 160 m² directement situé dans le centre. Bien que ses petits-enfants aient fondé une famille et depuis longtemps aient recourru aux gros crédits immobiliers, madame Marija qui vivote elle aussi, continue Mihaljinac, ne songerait pas à vendre l'appartement pour lequel elle pourrait pareillement obtenir plus de 300 mille euros et s'installer dans quelque chose de plus petit et de plus pratique.

Une troisième dame (que nous appellerons Zdenka) n'a rien voulu entendre pendant des années, bien qu'avec sa pension de misère elle se soit esquintée dans un énorme appartement dans le centre-ville. Ensuite elle a décidé de louer quelques chambres, mais au prix dément de mille euros par mois pour la chambre, "car, on y trouve de superbes tapis, de précieux buffets et meubles antiques...", et tu aurais eu du mal à lui démontrer qu'aux yeux de jeunes personnes cela n'est qu'un vieux musée trop cher, sans attrait, explique Mihaljinac en puisant dans ses nombreuses expériences sur le terrain.

- Soi-disant madame Zdenka se serait décidée récemment à vendre l'appartement, mais je vois déjà quel travail de Sisyphe cela va être car elle va demander de l'argent que personne ne va lui donner pour un appartement qui, de surcroît, mérite d'être rénové au grand complet - estime Mihaljinac.

 

L'argent de famille


Bien que la vie des personnes âgées (soit des couples mariés, soit des célibataires) dans des appartements qui par leur surface excèdent leurs besoins, aille généralement de pair avec des frais élevés, de petites pensions et mille expédients, les seniors ne s'en défont que difficilement. C'est avec passion qu'ils aiment leurs biens qu'ils surévaluent terriblement, continue Mihaljinac, et il est bien connu qu'ils y sont attachés sentimentalement, quand bien même cela dépasse la logique. C'est là un des héritages du socialisme, ce critère selon lequel posséder une grande maison ou un appartement est une question de prestige.

Ladite valeur sentimentale, a contrario, a été entièrement éliminée par l'Europe occidentale faisant preuve d'esprit rationnel, mobile et capitaliste. Chez nous les gens sont attachés à leur appartement "ici suis-je né, ici finirai-je", ou bien à leur maison "car chaque brique est passée entre leurs mains", ou encore au champ qu'ils n'exploitent plus car peut-être ne savent-ils même plus où il se trouve.

Ils y voient un argent de famille durement acquis malgré que ces terrains et ces biens immobiliers aient perdu leur finalité et fonction premières, au point de se transformer en un lourd ballast, en un capital mort, illogique, explique Mihaljinac.

- Combien trouve-t-on de pareils exemples chez nous ? La chose est fort difficile à établir avec certitude car il n'existe pas d'enquêtes précises. Parmi l'ensemble des biens immobiliers qui à Zagreb ont un intérêt pour le marché, par conséquent les appartements dans le centre et les maisons dans la périphérie où vivent des personnes âgées qui n'ont ni la force ni l'argent pour les entretenir..., je dirais que de tels cas couvrent environ 15% du marché.

C'est vraiment beaucoup sachant qu'il s'agit d'un très petit marché - le centre de Zagreb s'étend de la Place Britanac jusqu'à Kvatrić et au sud jusqu'à la Gare principale - en d'autres termes, un très petit marché où actuellement sont vendus au maximum cent appartements que caractérisent ces hauts plafonds et ces superbes escaliers - déclare Mihaljinac.

Quelle est la situation si nous faisons la comparaison entre la Croatie et les métropoles d'Europe occidentale ? Là non plus il n'existe pas de recherches adéquates, déclare Mihaljinac, mais il est sûr à cent pour cent que dans les pays d'Europe occidentale les gens vendent leur bien dès l'instant où il partent à la retraite ou se retrouvent sans argent pour une raison quelconque. Ils s'installent dans des appartements plus petits, meilleur marchés, dans un quartier plus avantageux ou dans une ville plus petite et, pour dire les choses simplement, ils s'auto-organisent un mode de vie meilleur marché. Par exemple, les Allemands sont la nation européenne avec le plus petit pourcentage de propriétaires de biens immobiliers. Dans une ville comme Francfort ou Milan vous pourrez difficilement tomber sur une petite grand-mère qui végète avec des chauves-souris en plein centre-ville sans autre raison que d'aimer son appartement - fait-elle en riant.

 

Des condominiums pour les plus âgés


- Il s'agit d'une population professionnellement mobile, elle s'ajuste en fonction du travail, elle n'adapte pas le travail en fonction du bien dans lequel elle vit, sinon l'inverse. Dans le même appartement cette population ne vit pas trente ans comme c'est le cas chez nous et elle n'y est pas du tout attachée sentimentalement. Là-bas règne la raison à l'état pur, l'aspect sentimental pour l'appartement ou la maison a été totalement effacé de leur horizon mental - déclare Mihaljinac.

A l'extérieur, de surcroît, il existe des cités spéciales pour les citoyens du troisième âge, les dénommés condominiums, dans lesquelles tous les contenus nécessaires à la santé, au social, aux services, aux loisirs et à la culture sont précisément adaptés à cette catégorie visée. De telles cités sont très fonctionnelles, si l'on en croit les expériences étrangères, et pour les seniors elles leur donnent un sens de l'existence ainsi qu'une motivation pour s'activer, cependant, chez nous elles n'ont jamais pris corps.

Ce n'est pas un secret que la Croatie soit connue pour le grand nombre de biens immobiliers, en particulier par le grand nombre de secondes résidences que seule peut s'offrir la classe moyenne et supérieure dans le riche monde occidental.

- Il existe à cela deux raison, d'abord, à l'époque du socialisme les gens ne pouvaient investir un semblant d'argent excédentaire que dans des résidences secondaires. Ensuite, durant la période allant de la fin des années 90 jusqu'à peu près l'année 2007, un énorme boum à la hausse s'est formé dans les prix des biens immobiliers, de sorte qu'ils ont signifié de brillants investissements, en particulier à Zagreb et à la mer, où les gens, à cause des locations trop coûteuses, pouvaient récupérer en moins d'une décennie le bien immobilier acheté - selon Mihaljinac.

Chez nous, dit-elle, il n'existe pas de marché sérieux des biens immobilier. En Europe occidentale et en Amérique il existe toute une série de firmes dont le travail consiste à construire des appartements pour les louer.

Des agglomérations entières sont bâties avec des appartement à louer, de telles locations sont très avantageuses, il existe une catégorisation, on ne peut pas louer un poulailler et le sous-locataire jouit de ses propres droits, le proprio ne peut pas l'expulser d'ici le prochain samedi parce que son fils s'est subitement marié, de sorte qu'il lui faut un appartement, tel que cela se passe chez nous. Il convient de souligner que les propriétaires récupèrent le bien acheté en vingt ou trente ans - ils ne compte pas sur les hauts profits à la va-vite - tandis qu'en Croatie jusque récemment la période d'amortissement variait entre 10 et 12 ans, lâche sans détour Mihaljinac.

 

Les impôts auront raison d'eux


Ce qui la fâche le plus, dit-elle, ce sont les enquêtes portant sur le marché des biens immobiliers qui sont rendues publiques, à cause desquelles l'image du marché des biens immobiliers n'est pas fidèle chez nous puisqu'elle se base sur les souhaits des vendeurs.

- De nombreux portails et annonceurs réalisent des analyses sur base des désirs des vendeurs, et non pas sur base des estimations du marché faites par des agences professionnelles qui ont examiné les appartements sur le terrain et prononcé un avis d'expert. La personne qui se manifeste au bout du fil de l'annonceur réfère en réalité l'offre de Dupont, or l'offre de Dupont n'est le plus souvent que son propre désir. En réalité Dupont aura à baisser significativement le prix de son bien s'il souhaite le vendre. Cependant, sur base de l'offre de Dupont, puis celle de Dupuis et de Dubuffet, je caricature, les annonceurs réaliseront une enquête qui est prise pour argent comptant, et qui, résultat  des courses, diffère de 40% de l'image réelle sur le marché des biens immobiliers, signale Mihaljinac qui ne cache pas sa colère.

Et les petites grands-mères et leurs énormes appartements ? Avec tout le respect dû, il n'y a que l'impôt immobilier qui aura raison d'elles, éclate d'un rire généreux Mihaljinac.

- Étant donné que le centre-ville est petit, qu'on compte peu de rues de qualité, c'est un grand dommage, je dis bien un grand dommage, que les biens immobiliers valables tombent en ruine et que surgisse un centre passif, mort. Y perd le milieu local et la ville elle-même car elle se transforme en musée des vieux appartements que vient à demi recouvrir la moisissure. Indirectement nous serions aidés par l'impôt immobilier ; le marché prendrait des couleurs, et l'Etat en profiterait à coup sûr : soit par l'impôt en question, soit par une économie revigorée qui s'installerait dans ces vieux et magnifiques appartements, conclut Mihaljinac.

 

Source : jutarnji.hr, le 24 janvier 2010. 

 

***

 

Deux remarques :

 

1. Je n'ai pas traduit la dernière partie de l'article, dont voici un résumé :

 

L'auteur de l'article y développe trois options pour les personnes qui se décideraient à vendre leur bien, avec à chaque fois la présentation d'un cas imaginaire et de deux scénarios envisageables. 

 

Les trois options sont les suivantes : 

  • Le luxe en pension avec 300.000 euros
  • 250.000 euros pour vivre, voire un petit commerce en plus
  • 150.000 euros investit dans un appartement ou dans des fonds privés

 

2. Le Jutarnji list étant un journal incontournable en Croatie, on se doute qu'en allant frapper à sa porte la détentrice de l'agence immobilière a trouvé une bonne solution pour faire pression sur les propriétaires des appartements et mettre le grappin sur ce qui leur appartient.  

 

 


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posté le 24-01-2010 à 10:41:01

Les anciens journaux et revues croates désormais online

 

 

Le portail des anciens journaux et revues croates digitalisés www.dnc.nsk.hr a été présenté jeudi à la Bibliothèque nationale et universitaire (NSK) de Zagreb. Actuellement sont disponibles six titres du fonds de la NSK, parmi lesquels le plus ancien journal croate conservé, le Kroatischer Korrespondent datant de 1789 et le Il Regio Dalmata-Kraglski Dalmatin (1806-1810) - le premier journal à avoir été publié en croate. 

 

Ont également été digitalisées les revues croates spécialisées datant du milieu du 19e siècle. Dans la première phase du projet on trouve quatre titres de revues : Bulletino di archeologia e storia Dalmata (à partir de 1878), Napredak (à partir de 1859), Starohrvatska prosvjeta (à partir de 1895) et Sveta Cecilija (à partir de 1857). 

 

 

 


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1. horizon66  le 24-01-2010 à 11:05:52

Salut, très joli article, bon Dimanche, gros gros bisous. A +

2. balkanikum  le 24-01-2010 à 16:36:50  (site)

Bonjour Horizon66, je vous souhaite également un agréable dimanche depuis Zagreb.

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posté le 23-01-2010 à 18:02:15

Video

 

Le nouveau patriarche de Serbie veut sauvegarder le Kosovo 

 


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posté le 22-01-2010 à 21:32:39

On compte plus d'agents de sécurité que de soldats de l'Armée croate (HV)
 

Quiconque a de l'argent peut avoir son armée privée. Le fait que Sokol Marić compte presque autant de membres que toute l'Armée croate se passe de commentaires.

Il n'est un secret pour personne qu'il existe de plus en plus de sociétés de sécurité en Croatie et dans la région qui agissent au-delà de leurs cadres légaux, ceux qu'assument généralement la police et l'armée.

L'instauration de l'ordre et de la paix par la force, l'administration de la "justice" selon un "code professionnel" verbal par certaines firmes - ne sont que quelques unes des missions problématiques qu'effectuent les employés des sociétés de sécurité, bien souvent placés au service de l'argent et des intérêts privés.

De plus en plus de sociétés de sécurité se transforment en sorte de milices privées à la solde de caciques locaux et politiques. Ainsi, il y a un peu plus de six mois, le Bureau du Haut Représentant pour la Bosnie-Herzégovine a interdit pour une durée de cinq ans toute activité aux firmes "Alpha Security" et "Centurion Security", accusées d'avoir notamment surveillé illégalement des fonctionnaires internationaux. Les firmes sont enregistrées à Banja Luka. Elles avaient commencé à sentir le souffre parce qu'en tant qu'"armée locale" elles travaillaient sous les ordres de Milorad Dodik, le président du Gouvernement de la Republika Srpska.  


"Blackwater" comme mauvais exemple

La Croatie n'est pas davantage épargnée par de telles facéties que nous réservent les firmes de sécurité. Que l'on se souvienne seulement de l'année 2003 lorsque les agents de sécurité de "Sokol Marić", engagés et payés par Leon Sulić alors propriétaire de "Croatia bus", s'en étaient pris physiquement aux travailleurs de cette firme, en les expulsant de la cour de l'entreprise. Récemment cette logique pour résoudre les affaires boîteuses d'une firme a été reprise par le magnat en faillite Zdravko Pevec. Et cela justement à Banja Luka - là où s'étend également son empire en déconfiture - lorsqu'il y a envoyé les agents de sécurité d'Alpha, la firme justement interdite, pour qu'ils en découdent avec les travailleurs à l'entrée du centre commercial. Pevec n'en a pas pour autant oublié les travailleurs au pays, eux qui menaient la grève dans les centres commerciaux pour réclamer plusieurs mois de salaires non payés. Ces travailleurs ont aussi eu droit aux agents de sécurité qui les ont délogés, quoiqu'ils gardaient les biens de Pevec avec lesquels en tant que créanciers ils peuvent percevoir leurs salaires dûs. Pour que l'absurde n'en reste pas là, la police a observé toute la situation en se tenant à l'écart comme elle l'avait fait plus d'une fois jusque-là. Le dernier mot est revenu aux agents de sécurité même si la police doit primer en vertu de la loi.

La conclusion s'impose par elle-même : dans un monde où tout est privatisé il existe le danger que toute personne suffisamment riche puisse créer sa propre armée dont elle assumera la direction. Les armées privées sont-elles vraiment notre futur ? Où se situent réellement les frontières entre l'engagement militaire et les tâches de surveillance.

L'analyste militaire Vran Višnar déclare que la privatisation de l'armée est un processus qui existe depuis longtemps dans certains pays et qu'elle n'est chez nous qu'une réplique tardive.

- En Amérique on prendra pour bon exemple les membres de la firme de sécurité privée Blackwater qui sous le dictat du gouvernement américain font la guerre en Irak, mais il existe une série de sociétés israéliennes encore plus radicales qui exportent leurs services de sécurité dans maints pays de la planète. Il s'agit d'anciens membres des unités militaires de la plus haute élite. Je m'oppose à une telle tendance négative de la militarisation civile, car il s'agit manifestement de business, autrement dit de relations vénales. Il s'est avéré que de tels agents de sécurité ont un profil fortement belliciste et inhumain, car il leur manque la dimension liée au milieu dans lequel ils opèrent - déclare Višnar.


De "Scorpion" à gardien de l'ordre

Il affirme que sous le couvert de la sécurité les membres de telles formations paramilitaires protègent des intérêts privés et possèdent donc les caractéristiques de formations militaires privées. Il exprime le soupçon que les sociétés de sécurités croates envoient leurs membres pour s'exercer auprès de telles formations paramilitaires privées bénéficiant d'un entraînement professionnel.

Les cas cités, ajoute Višnar, font penser à l'action des cartels de la drogue paramilitaires colombiens. Cela rappelle des cas similaires de formations paramilitaires en Croatie et en Serbie au début des années 1990, comme les Bérets rouges, les Scorpions et les unités de Merčep, dont les membres se sont retrouvés après la guerre dans des sociétés de sécurité légalement créées, comme s'il s'agissait d'une règle allant de soi. De telles formations paramilitaires n'ont rien apporté de bon - l'activité militaire et combattante n'était rien de plus qu'un alibi pour s'adonner à la criminalité, au pillage et aux crimes de guerre.

Aujourd'hui, estime Višnar, on impose les activités sécuritaires d'une façon légale.

- Le cas Pevec est un exemple de système parallèle qu'il faut couper à la racine. Pevec ne croit pas en la police, tandis que les agents de sécurité sont pour lui une milice qui en retour doit justifier l'argent du patron. Un tel agent de sécurité n'est pas tenu par des buts supérieurs et il ne se demande pas si ce qu'il fait est moral ou pas - déclare Višnar. Les cas évoqués semblent tirés d'un film, dans lequel c'est lorsque le patron est mis en déroute que les milices qui servent les cartels se révèlent les plus dangereuses. C'est pourquoi il ne faudrait pas s'étonner, conclut Višnar, si demain en Croatie un politicien devait engager entre 20 et 30 agents de sécurité pour assurer sa protection tandis que, par exemple, il soustrait des locaux du parti les documents qui le compromettent.

A titre de comparaison, la Serbie a pour l'instant empêché que des milices ne se forment de la sorte. Pareil pour la Bulgarie - un pays où une telle tendance était fortement marquée - à cause du combat mené contre la corruption que supposait l'entrée dans l'UE. En revanche les milices à gage prospèrent en Russie. De parfaits exemples de leurs méfaits sont les meurtres aux motivations politiques mystérieuses de journalistes ou d'anciens fonctionnaires gouvernementaux. Qu'est-ce que l'Etat, en commençant par son pouvoir législatif et exécutif, devrait faire en la matière ?  

- L'Etat devrait clairement préciser sous quelles conditions quelqu'un peut faire appel à une société de sécurité, et non pas que divers caciques politiques aient la possibilité par leurs richesses accumulées de protéger à tout moment leurs activités malhonnêtes. On décèle en l'espèce des éléments de viol de la Constitution et des droits humains, en d'autres mots c'est la loi du plus fort qui prévaut. Manifestement la Loi sur la protection au travail et la Loi sur la protection privée ne sont pas appliquées comme il le faut - termine Fran Višnar.


Quiconque a de l'argent peut avoir sa propre armée privée

Marijan Kraljević King, l'ancien chef de la police et le fondateur de la corporation des agents de sécurité au début des années 1990, dit qu'il existe des sociétés de sécurité qui pour certaines raisons sont fortement protégées par l'Etat. Il se dit déçu par la situation régnant dans les services de sécurité en Croatie, car toutes sortes d'individus y ont trouvé refuge.

- Par exemple, la firme de sécurité "AKD-Zaštita" a été fondée sur ordre du ministère de l'Intérieur, ce qui fut un clou dans le cerceuil du monde de la sécurité en Croatie. Dans ce monde-la il règne un désordre absolu, à l'image du bordel intégral de ce pays où il est difficile de discerner quels sponsors se tiennent derrières certaines sociétés de sécurité - déclare Kraljević. Il pense que le crime organisé est depuis bien longtemps entré par la grande porte dans les sociétés de sécurité. Quelle finalité a donc la police dans toute cette histoire ?   

- La police d'Etat protège le régime, et non pas les citoyens. D'un autre côté, la Loi sur la protection des personnes et des biens permet au propriétaire de protéger ses biens, la police ne pouvant rien y faire. Le fait que la société de sécurité "Sokol Marić" compte presque autant de membres que toute l'Armée croate se passe de commentaires - laisse tomber King. Il rappelle que même le siège de la CIA est protégé par des sociétés de sécurité privées et qu'aujourd'hui même les artistes louent des agents qui se battent avec le public, ce pour quoi ils sont payés, bien entendu. Aujourd'hui tout repose sur l'argent.

- La globalisation tend à la dérégulation de l'état de droit. Quiconque a de l'argent peut se payer son armée privée - conclut Marijan Kraljević.

Au sein de la firme "AKD-Zaštita", en réponse à nos questions, réponse qui n'est pas officiellement signée, ils se réfèrent aux cadres légaux qui définissent le domaine de compétence et de pouvoir dans lequel agissent les agents de sécurité. Ils signalent qu'est clairement délimitée la protection privée qu'exercent les sociétés commerciales de sécurité par rapport à la sécurité publique dont se charge la police. Ils disent ainsi que dans les situations où pour une raison ou l'autre dans un travail déterminé apparaissent ensemble des agents de sécurité et des officiers de police, l'action des agents de sécurité est toujours subordonnée aux ordres des officiers de police qui, comme ils disent, possèdent de vastes attributions réglementées par la loi. Pour tout exercice de leurs compétences les agents de sécurité, écrivent-ils dans leur missive, sont tenus d'informer par un rapport écrit l'inspection de la police qui estime si les agents de sécurité ont agi dans la légalité. Ils nient que quiconque parmi leur société eût été envoyé dans une quelconque mission rétribuée hors du territoire de la République de Croatie.


Nous sommes meilleur marché que la police

Zlatko Marić, le propriétaire de la société de sécurité "Sokol Marić", déclare que l'on ne peut parler des sociétés de sécurité comme d'armées privées. La raison en est que la Loi sur la protection privée est la plus restrictive en Europe et qu'elle établit une claire séparation entre les activités des agents de sécurité et celles de la police.

- La police est chargée d'assurer l'ordre public et la paix, tandis que les agents de sécurité protègent les biens d'un propriétaire, tant que le tribunal n'en décide pas autrement. En faveur des activités de sécurité joue le fait que nous sommes meilleur marché que la police, nous avons des véhicules blindés et d'autres infrastructures nécessaires - déclare Marić. Il estime que la police devrait examiner les licences des sociétés de sécurité qui éventuellement outrepassent leurs compétences. Toutefois, il nous confirme que le nombre de ses agents de sécurité est énorme et qu'il suit au cheveu près les effectifs de l'Armée croate.

- Parmi mes 3.600 personnes il n'en est pas une qui ait participé dans une quelconque mission mercenaire hors de la Croatie. Des initiatives sont venues en ce sens des Etats-Unis par le biais de sociétés intermédiaires, mais dès le départ j'ai refusé une telle possibilité - affirme Marić. Il indique que d'ici la fin de l'année, malgré la récession, il engagera encore 400 personnes supplémentaires.

Par Dragan Grozdanić

Source : h-alter.org, le 21 janvier 2010.
 


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posté le 21-01-2010 à 14:44:56

Association : Les Amis des animaux (Prijatelji životinja)

 

 

Objectifs de l'association

 

Les Amis des animaux se fixent pour but ultime d'éliminer toutes les formes de sévices, de tortures et d'exploitation contre les animaux de la part d'êtres humains. Pour ce faire, les Amis des animaux agissent dans les domaines suivants : 

 

  • l'élevage et l'exploitation des animaux pour l'alimentation des êtres humains ou pour l'alimentation d'autres animaux
  • l'élevage et l'exploitation des animaux pour les besoins de l'industrie de la fourrure, du cuir et de la laine
  • l'élevage et l'exploitation des animaux dans l'industrie cosmétique et pharmaceutique
  • l'élevage et l'exploitation des animaux pour toutes sortes d'expériences, de tests et de recherches
  • l'élevage et la torture des animaux à la chasse et à la pêche
  • l'élevage et l'exploitation des animaux pour les besoins de l'industrie du spectacle (cirques, parcs zoologiques, aquariums, hippodromes, courses de chiens, etc.)
  • l'élevage, l'exploitation et la torture des "animaux de compagnie" (chiens, chats, cochons d'Inde, lapins, perroquets et autres oiseaux, poissons, tortues, etc.)
  • la protection des animaux à l'état sauvage et la protection et préservation de leurs habitats naturels
  • la protection des animaux abandonnés et la mise en lieu sûr dans des refuges, abris ou en tout autre endroit où une aide et une protection leur seront offerte
  • la protection des animaux que les gens élèvent, exploitent ou détiennent actuellement
  • la protection de tous les animaux contre les actes de cruauté infligés par des particuliers
  • la protection des espèces menacées ou protégées dans leur habitat naturel, également en cas de commerce, ainsi que la protection contre l'exploitation des espèces exotiques, menacées et protégées
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