En Croatie 322.000 personnes étaient en interdit bancaire l'année dernière tandis que le nombre de saisies a été multiplié par vingt par rapport à l'année 2006.
Dans bien des cas les citoyens ne bénéficient d'aucune protection, ont récemment averti des activistes de Živi zid à Osijek, à la veille d'une nouvelle expulsion locative.
Quatre-vingts expulsions ont été menées ces trois dernières années, écrit le journal Glas Slavonije. En d'autres termes 80 familles se sont vues forçées de quitter leur logement en raison de dettes non remboursées. Et le nombre d'expulsions augmente de jour en jour. Ces jours-ci il est question des familles Juretić et Cvjetković à Zagreb et mercredi la justice tentera avec l'aide de la police de déloger onze occupants d'une maison pour célibataires à Zagreb.
Une autre expulsion devrait aussi avoir lieu à Osijek, à la veille de Pâques, lorsque Marko Filaković, sa femme et ses deux enfants mineurs, devront quitter leur logement. En tout vingt-deux familles sont concernées.
“La situation en Slavonie et Barania est épouvantable, tous les jours nous sommes en contact avec des personnes auxquelles l'eau et l'électricité ont été coupées alors que de jeunes enfants vivent dans ces édifices et dans ces conditions. Personne ne prend la défense de ces personnes qui pour la plupart ont travaillé, voudraient travailler et continuer de s'acquitter de leurs dettes et non pas vivre d'aides sociales. Psychologiquement les gens ne peuvent supporter cette situation et tombent malade, beaucoup même meurent encore jeunes d'accidents cardiaques et cérébraux parce que faute d'argent ils sont menaçés d'expulsion et de saisie. Le pire est que des enfants sont placés chez des particuliers qui sont payés pour en prendre soin au lieu d'essayer d'aider les familles à améliorer leurs conditions de vie”, s'inquiète Mihaela Varga, membre du comité central de Živi zid. Elle a ajouté qu'un tel épisode s'est produit à Jarmina, mais aussi ailleurs et qu'il y en aura d'autres.
“Tous les absurdes sont possibles dans le pays”, s'énerve Hrvoje Runtić, co-président de Živi zid, en rejetant toute la faute sur l'aberrante Loi sur les saisies qui n'offre aucune protection juridique aux citoyens. Il trouve particulièrement absurde la situation avec les biens immobiliers et celle du montant des dettes susceptibles d'entraîner les saisies voire les expulsions.
Runtić explique qu'un bien immobilier peut être vendu dix fois en dix ans, écrit Glas Slavonije, ce qu'il considère comme la conséquence de dispositions législatives imparfaites.
“Tout cela est une assise idéale pour la mafia des saisies, les gens sont sans protection et il faut changer cela au plus tôt”, prévient Runtić.