De l'"antifascisme” libéral
A la fin du 1er trimestre c'est sous le patronage de l'ancien président Ivo Josipovic qu'a été créée la Ligue antifasciste à l'hôtel de ville de Zagreb. Cette grotesque organisation est constituée par des gens carressant des ambitions parlementaires et par des ONG grassement financées avec l'argent de l'état. Aux positions clés ont été placés des “antifascistes” professionnels... des stipendiés bien connus qui sous prétexte d'antifascisme prônent les valeurs citoyennes et européennes. Dès l'assemblée constitutive il était clair que des intérêts particuliers, matériels ou politiques, s'abritaient derrière ce nouveau projet d'où il n'est rien sorti hormis des jérémiades sur la menace pesant sur “les principes de l'Europe unie et sur les fondements constitutifs de la République de Croatie”. C'est ainsi que Josipovic s'est intéressé à l'antifascisme parce qu'il lance son propre parti. De son côté Goldstein a utilisé l'assemblée pour promouvoir son nouveau livre sur Tito pendant que Zoran Pusic se positionnait comme le principal antifasciste du pays après avoir reçu 250.000 kunas de sa soeur pour un projet en Ukraine.
Ces libéraux qui servent de courroie de transmission à la bourgeoisie depuis ces trente dernières années ont défendu la dictature du capital sous couvert d'antifascisme. Ils ont soutenu la mise en oeuvre des mesures néolibérales, ont célébré l'adhésion à l'OTAN et à l'UE, n'ont pas eu un mot sur la répression des travailleurs et la réduction de leurs droits. Eux-mêmes ont procédé à une révision de l'antifascisme en le “purgeant” de la révolution et des communistes. L'antifascisme qu'ils défendent est en réalité une défense du système. Aussi leur rôle dans le système ne diffère-t'il pas de celui des fascistes. Autant les uns que les autres veulent préserver les rapports de classe. Les libéraux tout comme les fascistes ont peur de la lutte concerté de la classe ouvrière, ils ont peur de la révolution.
L'antifascisme est la défense du mouvement démocratique et révolutionnaire des travailleurs contre les attaques du capital. Se battre aujourd'hui contre le fascisme signifie se battre contre les mesures réactionnaires de la bourgeoisie et contre l'impérialisme. Contre les mesures avec lesquelles le capital intensifie l'exploitation et accroît la dépendance économique de la Croatie. Ne pas comprendre le caractère de classe du fascisme signifie faciliter la victoire du fascisme. Dans cette lutte, les travailleurs et les opprimés doivent s'appuyer sur leurs propres forces et rejeter les meneurs autant que les politiques libérales et nationalistes. L'antifascisme représente la première étape dans la volonté de créer une alternative révolutionnaire. Il faut juste le purger des liens avec les “antifascistes” de pacotille et avec les serviteurs de la dictature du capital plutôt que de le purger de la révolution.
Source : http://www.crvena-akcija.org/