Criminalité : Belgrade et Zagreb signent un accord d'extradition
Belgrade - La Serbie et la Croatie ont signé mardi à Belgrade un accord permettant l'extradition de leurs ressortissants respectifs recherchés ou condamnés par l'un des deux pays pour des faits relevant de la criminalité organisée ou de la corruption, a rapporté l'agence Beta.
"Cet accord répond à deux objectifs de la politique serbe, l'intégration européenne et l'intensification de la lutte contre la criminalité organisée et la corruption", a déclaré la ministre serbe de la Justice, Snezana Malovic, après la signature de l'accord.
L'accord reflète "l'intention claire et ferme" de la Croatie et de la Serbie de collaborer dans la lutte contre la criminalité organisée et la corruption, a déclaré son homologue croate, Ivan Simonovic.
Les procédures d'extradition doivent durer d'un à quatre mois.
"Pour les deux pays, l'aspect le plus dangereux de la criminalité organisée est le crime organisé au niveau régional (...) qui peut avoir des répercussions sur la stabilité de l'Etat comme dans le cas de l'assassinat du Premier ministre (serbe, en 2003), Zoran Djindjic", a déclaré M. Simonovic.
Deux des meurtriers de Zoran Djindjic, condamnés par contumace, se sont réfugiés en Croatie et ont été arrêtés récemment.
L'un d'entre-eux, Sretko Kalinic, condamné par contumace à 30 ans de prison, est actuellement hospitalisé en Croatie et dispose d'une nationalité double serbe et croate.
L'accord, qui doit être entériné par les deux pays conformément à leur législation respective, entre néanmoins en vigueur dès sa signature.
Les ministres de l'Intérieur croate et serbe, Tomislav Karamarko et Ivica Dacic, ont indiqué lundi à Sombor (nord-ouest de la Serbie) que Kalinic pourrait être extradé vers la Serbie au cours des quatre mois prochains, selon l'agence croate HINA.
La Croatie a amendé sa Constitution au début du mois pour permettre précisément de tels accords d'extradition.
La Constitution croate n'autorisait pas jusqu'ici de telles extraditions de ressortissants croates recherchés à l'étranger, et en particulier par des pays issus de l'ancienne Fédération yougoslave.
De telles dispositions ont permis à des éléments criminels issus des Etats de l'ancienne Yougoslavie et bénéficiant d'une double nationalité de se réfugier d'un pays à un autre.
Les Balkans servent souvent de terrains à différents groupes criminels régionaux et internationaux, actifs dans les domaines du trafic de drogues, des armes et de l'immigration clandestine en direction de l'Europe occidentale.
Source : romandie.com, le 29 juin 2010.