Dražen B : Je n'étais pas gay, mais à partir d'aujourd'hui je le suis.
Zagreb : Ils nous ont attaqués de dos et lancé des coups, quant à moi ils m'ont déboité l'épaule. A son ami Dražen ils lui ont cassé une dent. Ils nous ont hurlé des trucs à frémir. Les agresseurs n'étaient pas des skinheads mais des Bad Blue Boys, ce qui revient au même. Chez les uns et chez les autres il y a tant de haine, raconte choqué Igor V. (22 ans), qui ce soir vers 20h00 dans la rue Kralja Držislava a été agressé par des hooligans visiblement embarqués dans une chasse aux gays.
Il a trouvé le temps de discuter un moment avec les journalistes du Jutarnji list, après avoir passé les rayons x et s'être fait soigner les blessures à l'hôpital pour la traumatologie, pendant que les agents du Poste central de police le conduisaient en voiture. Ils l'ont amené au poste pour un entretien. Là, il leur a fait une description détaillée des agresseurs. Igor a déclaré avoir participé à la manifestation de la Gay Pride.
Je n'ai pas de quoi avoir honte, contrairement à ceux qui cultivent en eux la haine et rodent dans la ville à la recherche de quelqu'un à passer à tabac, déduit-il de son expérience.
Son ami Dražen B. (33 ans) a reçu une aide médicale au Centre de santé situé dans la rue Rujaninova. Quoique d'abord méfiant à l'égard des journalistes, il a néanmoins accepté de se laisser photographier, dans l'espoir qu'après le compte rendu médiatique les gens commenceront à considérer d'un autre point de vue la population gay.
- Ils m'ont cassé une dent, tenez, regardez, et il nous a montré une molaire dans la mâchoire inférieure. Dražen s'est révélé plus précis sur les détails de l'agression.
Je les ai invités à ce qu'on se batte un à un
C'était un groupe de cinq ou six gars, tous âgés d'une vingtaine d'années. Ils nous ont d'abord interpellés et traités de pédé de ta mère. Tous étaient en bonne condition physique et il est évident qu'ils pratiquent des arts martiaux. C'est ce que j'en ai déduit car je leur ai dit qu'il est lâche d'attaquer en bande. Je les ai invités à en choisir un et qu'on se batte un à un.
Ils m'ont toutefois entouré et les coups ont commencé à pleuvoir. Je me suis défendu comme j'ai pu, puis est venu ce crochet. J'ai senti que quelque chose me craquait dans la mâchoire et rapidement j'ai craché du sang ainsi qu'un morceau de dent. A part ça, je n'ai jamais été gay, mais à partir d'aujourd'hui je me déclarerai tel. On m'a tabassé comme un pédé et à partir d'aujourd'hui je suis un pédé, vous êtes libres de l'écrire. Pour la prochaine Gay Pride je me préparerai mieux, et qu'alors ces minables m'attaquent, prévient Dražen B. avec qui nous avons discuté dans la salle d'attente du service d'urgence de stomatologie du Centre de santé.
La recherche des agresseurs se poursuit
La direction de la police de Zagreb a fait savoir par un communiqué officiel que la recherche des agresseurs est en cours. Pour l'instant nous n'avons pas la qualification exacte des faits délictueux mais cela ne nous empêche pas de rechercher avec tous les moyens disponibles les assaillants, a déclaré Marija Goatti Matijević de la direction policière.
Outre qu'ils sont passibles d'avoir infligé de graves blessures physiques, les agresseurs d'Igor V et de Dražen B devront répondre d'atteinte au droit de se réunir.
Dražen B : Nisam bio gay, ali od danas to jesam
ZAGREB - Napali su nas s leđa i izudarali, a meni iščašili lijevo rame. Prijatelju Draženu izbili su zub. Vikali su nam užasne stvari. Napadači nisu bili skinheadsi, već Bad Blue Boysai ali to vam dođe na isto. I u jednima i u drugima toliko je mržnje - šokiran je 22-godišnji Igor V. kojeg su sinoć oko 20 sati u Ulici kralja Držislava napali huligani koji su očito bili u 'lovu na gayeve'.
S reporterima Jutarnjeg lista uspio je nakratko porazgovarati nakon rentgenskog snimanja i sanacije ozljeda u Klinici za traumatologiju, dok su ga službenici Policijske postaje Centar vodili prema automobilu. Odvezli su ga u postaju na razgovor.
U postaji im je dao detalji fizički opis napadača. Igor je izjavio da je susjelovao u manifstaciji Gay Pride.
- Ja se nemam čega sramiti, već oni koji u sebi gaje mržnju i hodaju gradom tražeći koga će prebiti - zaključio je.
Njegov prijatelj Dražen B. (33) liječničku je pomoć dobio u Domu zdravlja Centar u Runjanonovoj ulici. Iako isprva nepovjerljiv prema reporterima, kasnije je ipak pristao fotografirati se, nadajući se da će ljudi nakon medijskih napisa početi drugačije razmišljati o gay populaciji.
- Izbili su mi zub, evo, pogledajte, pokazivao nam je Dražen kutnjak u gornjoj vilici. Dražen je znao opisati puno više detalja napada.
Zvao sam ih da se tučemo jedan na jedan
-Bila je to grupica od oko pet-šest momaka, svi u dobi od 20-tak godina. Počeli su nam dobacivati i psovati nam majke pederske. Svi su u dobroj fizičkoj kondiciji i očito je da se bave borilačkim vještinama. To zam zaključio jer sam im rekao da je kukavički napadati u skupini. Pozvao sam ih da odaberu jednoga i da se potučemo jedan na jedan.
No, okružili su me i počela je kiša udaraca. Branio sam se koliko sam mogao, a onda je došao taj kroše. Osjetio sam kako mi nešto puca u čeljusti i ubrzo sam ispljunuo krv u i njoj komad zuba. Inače, ja nikada nisam bio gay, ali od danas ću se tako deklarirati. Dobio sam batina kao peder i odsada sam peder, slobodno to napišite. Za sljedeći Gay Pride pripremit ću se bolje, pa neka me onda napadnu ti bijednici - poručuje 33-godišnji Dražen B. s kojim smo razgovarali u čekaonici Odjela za hitnu stomatologiju Doma zdravlja Centar.
Traje potraga za napadačima
Iz policijske uprave zagrebačke službeno su priopćili da je u tijeku potraga za napadačima.
- Zasad još nemamo točnu kvalifikaciju kaznenog djela, ali to nas ne ometa da svim raspoloživim sredstvima tragamo za nasilnicima - rekla je Marija Goatti Matijević iz zagrebačke policije.
Osim za nanošenje teških tjelesnih ozljeda, napadači na Igora V. i Dražena B. (33) odgovarat će i zbog povreda prava na okupljanje.
Source : jutarnji.hr, le 19 juin 2010.
Note du traducteur : chaque année ce n'est pas tant la manifestaiton en elle-même qui fait l'objet de violence, car très bien protégée par les forces de l'ordre, mais plutôt les groupes qui se séparent après y avoir participé. Ce genre de récit reste malheureusement la règle.