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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 10-04-2010 à 09:55:31

Les Bosniaques transférés à l'église Saint-Louis 

 

 

Une partie d'entre eux a dû passer la nuit dans l'église Saint-Louis. D'autres sont hébergés pour le week-end dans les paroisses ou les hôtels pour les plus fragiles

 

Ils habitaient Modrica, dans le croissant Serbe de Bosnie. Exilés depuis la guerre de 2005, ils ont fui leur pays pour obtenir la protection de la France. Là-bas, ces Roms musulmans, victimes du conflit ethnique et religieux, ne pouvaient plus circuler dans la rue sans se faire insulter, voire frapper. « Nous ne voulons plus retourner dans notre pays témoigne Zaïda, mère de quatre enfants. Nous sommes maltraités par les Serbes. Nous n'avons plus de maisons. Nous ne savons pas ou dormir ce soir, mais ici au moins, nous sommes en sécurité. » N'ayant pas de passeport, certains ne pouvaient d'ailleurs pas retourner en Bosnie.

Depuis le mois de janvier, peu à peu, ils sont arrivés à Toulon par camion ou par bus. Ces familles ont tout d'abord été logées dans des hébergements toulonnais. Mais avec la fin de la trêve hivernale, le 1er avril, elles se sont retrouvées à la rue, faute de crédits suffisants.

Elles sont actuellement 26 familles - soit 91 personnes dont une cinquantaine d'enfants - dans l'attente d'une solution.

Jusqu'à jeudi dernier, elles ont squatté le parking de la préfecture. L'évêché, ainsi que plusieurs associations caritatives (le Secours catholique, le Samu social, Sichem et France Terre d'asile) se sont mobilisés pour leur venir en aide et pour intervenir auprès des pouvoirs publics.

Six jours à La Castille

Durant six jours, l'évêché a prêté le chapiteau du domaine de La Castille. Mais il a dû être libéré hier matin pour y accueillir de grands rassemblements diocésains.

De fait, une partie des familles bosniaques a été transférée hier, à l'église Saint-Louis sommairement aménagée.

Après toutes ces aventures, et ces six nuits de précarité, ces réfugiés ne se plaignent pas. Ils attendent, encore, des solutions. Mais les femmes sont pourtant fatiguées. Le Secours catholique fait appel à la solidarité et aux bénévoles (1). Ils ont besoin de couches, de mouchoirs, de produits d'hygiène et de crèmes pour les gerçures. Certaines des jeunes femmes sont enceintes.

1. Rens auprès de Jean-Yves Simon, président du Secours catholique du Var au 06.11.52.11.95. ou au 06.28.25.16.64.


Situation de crise

Hier soir, vers 20 h, une amorce de solution a été trouvée. Une trentaine de personnes, parmi les plus fragiles, seront hébergées à l'hôtel jusqu'à mardi. D'autres ont été prises en charge, également jusqu'à mardi, par les différentes paroisses ou centres d'accueil. Ainsi l'As de coeur de Solliès-Pont, a accepté 26 personnes. Les pères maristes en centre-ville, devaient également en accueillir quelques-uns. Mais une trentaine de réfugiés - voire davantage - ont dû rester à l'église Saint-Louis.

« Dans cette situation de crise, tout est à inventer. La capacité d'accueil est dépassée », a expliqué hier soir Caroline Gadou, la sous-préfète chargée de la cohésion sociale. Mais elle garde « bon espoir » pour ces 91 personnes, en attendant la décision de l'OFPRA (Office indépendant chargé de la reconnaissance de la qualité de réfugié ou d'apatride) qui leur permettra de régulariser leur situation sur le plan administratif. « Nous sommes en cours de discussions pour d'autres mesures plus structurées, à partir de mardi » a-t-elle rajouté. Des tentes et des matériels de l'armée sont envisagés en complément de structures sur deux ou trois sites.

Jacqueline Cnobloch
Var-Matin

Source : toulon.maville.com, le 10 avril 2010.