VEF Blog

Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 24-02-2010 à 10:19:45

Qui peut résister à cela ?

 

 

Pourquoi la Croatie doit-elle détenir le triste record du nombre de chômeurs, de retraités et celui de la bureaucratie ?

 

L'accroissement permanent et constant du nombre de retraités en Croatie ne cesse de peser comme une épée de Damoclès sur l'économie croate. A présent sont venus s'ajouter à ce problème d'autres plus graves encore, à savoir le chômage et une bureaucratie pléthorique.  

 

Ceux qui jusqu'à présent avaient rempli les caisses de retraite (et autres caisses publiques), sont licenciés en nombre croissant, passant ainsi de la catégorie des "remplisseurs" à celle des bénéficiaires de ces mêmes caisses. A nouveau le pouvoir dira que nous avons trop de retraités et de chômeurs comme si ces gens étaient tombés du ciel - comme si le pouvoir n'avait pas idée de ce qui les a créés - comme si avec sa politique "prévoyante" ce n'était pas justement lui qui a contribué à un tel état de chose.

 

La Croatie se range depuis des années parmi les tristes détenteurs du record dans le ratio défavorable entre retraités et actifs, et ce ratio se détériore de plus en plus aux dépens des actifs. Les données suivantes montrent ces développements :

 

Tableau 1 : rapport entre le nombre de retraités et d'actifs en Croatie

 Année

 Retraités

 %

 Actifs

 %

 ratio

 1990

 656.000

 100

 1.931.000

 100

 1:3,00

 1995

 865.000

 132

 1.568.000

 81

 1:1,81

 2000

 1.019.000

 155

 1.381.000

 72

 1:1,36

 2009

 1.172.000

 178

 1.556.000

 81

 1:1,33

 

 

Ce qui frappe de prime abord dans ces données est l'énorme augmentation du nombre relatif et absolu de retraités (132-155-138).

 

En l'espace de 20 années d'existence de la nouvelle Croatie le nombre de retraités s'est accru de 78%, tandis que pour la même période le nombre d'actifs a diminué de 19%. Comme particulièrement inquiétant il faut noter le rapport entre les retraités et les actifs, qui d'un raisonnable 1:3,00 en 1990 est descendu à un alarmant 1:1,33 en 2009. Lorsque vous lirez ces données, ce rapport sera pire encore. En effet, de noirs pronostics nous annoncent que pour la fin de l'année ce rapport pourrait dangereusement se rapprocher de 1:1. Ce que cela signifierait pour notre beau pays, je me refuse à le commenter.

 

Il convient de remarquer que rien que l'année dernière sont venus s'ajouter 17.600 retraités. Il ne s'agit pas d'un accroissement naturel, car on a affaire à une population âgée qui s'éteint également - mais bien de la continuation de la vieille pratique d'envoyer les travailleurs à la retraite anticipée, afin que le gouvernement évite les problèmes sociaux et politiques.

 

Ces données nous rendront encore plus soucieux si nous regardons comment ces ratios évoluent dans certains pays européens qui nous sont proches.

 

Tableau 2 : rapport entre le nombre de retraités et d'actifs dans certains pays européens

Irlande 

 Pays-Bas

Espagne

 Slovaquie

 France

 Tchéquie

Slovénie 

 

 
 1:3,57 1:3,33 1:2,63 1:2,00 1:1,82 1:1,78 1:1,69  

 

AllemagneCroatie  Chypre Roumanie
 1:1,61 1:1,33 1:1,33 1:1,08

 

 

Il faut préciser que le rapport moyen entre retraités et actifs dans les pays européens est de 1:2. Et qu'en bas de l'échelle se trouvent Chypre, la Croatie et la Roumanie. Si nous observons la structure des actifs en Croatie, la situation est encore plus mauvaise. Parmi les 1.556.000 actifs il y en a 700.000 qui créent des nouvelles valeurs (45%), les 856.000 autres (55%) sont des fonctionnaires publics et étatiques auxquels viennent s'ajouter les administrations dans les entreprises.

 

La Croatie depuis tout un temps déjà se range parmi les pays les plus bureaucratisés d'Europe. Les toutes dernières analyses montrent que l'appareil d'Etat avec ses districts (comitats), ses villes et communes dispose de 280.000 fonctionnaires, et beaucoup conviennent qu'il s'agit d'un des plus grands problèmes de la Croatie. Les analyses indiquent aussi que sans conséquences négatives pour un fonctionnement efficace de l'appareil d'Etat ce nombre peut être réduit de 25%, c'est-à-dire de 70.000 personnes.

 

Les récentes déclarations de la présidente du Gouvernement selon quoi pour des raisons sociales il est dangereux de toucher à ces fonctionnaires dépassent le bon sens. Le plus gros dévoreur du budget de l'Etat est la bureaucratie. La bureaucratie eut-elle été réduite que le budget ne serait pas vraiment en déficit. Une partie de cet argent pourrait être investi et alléger les conditions pour faire fonctionner l'économie, laquelle pourrait mieux remplir les caisses de l'Etat, il y aurait moins de chômeurs, autrement dit les chômeurs n'utiliseraient pas les fonds de l'Agence nationale pour l'emploi, mais au contraire par leurs contributions ils rempliraient ces mêmes caisses. Il est vrai qu'une partie des fonctionnaires se présenteraient à l'agence pour l'emploi, mais ils sont déjà de toute façon sur le budget. Cela visiblement le Gouvernement ne le sait pas ou bien il ne veut pas l'entendre.

 

Les données suivantes nous suggèrent la gravité du problème. 

 

Tableau 3 : emploi par secteur

 Secteur

 Actifs

 Secteur public au sens strict 249.000
 Administration locale avec les entreprises communales 240.000
 Administration de l'Etat 71.000
 Secteur public, administration locale et entreprises publiques 387.000

 

Dans le secteur public au sens large est employé 8,7% de la population. En Slovénie, où le Gouvernement a essuyé de grosses critiques en raison du nombre élevé d'administrations, il en est employé 7,7%. En Allemagne, qui est organisée selon un schéma fédéral et où on devrait compter plus d'administrations, il en est employé 5,5%.

 

 

Source : pollitika.com, le 24 février 2010.