Nouvelle initiative du Mladina : Supprimons l'armée !
De concert avec des personnalités renommées de la vie publique slovène le légendaire journal Mladina de Ljubljana a lancé une pétition visant à supprimer l'armée slovène. L'armée, selon les initiateurs de la pétition, mérite d'être dissoute, que ses membres soient rééduqués en travailleurs sociaux et en agents de la protection civile, tandis que l'argent dépensé dans l'armée mérite d'être redirigé vers des transferts sociaux, de même que l'argent gagné par la vente d'armes existantes en Slovénie.
Les casernes devraient être transformées en hôpitaux et en maisons de retraite, car la Slovénie dispose d'une position géostratégique exceptionnelle et sa sécurité n'est pas menacée. L'initiative n'implique toutefois pas de renier les engagements pris avec l'OTAN, quoique cela ne soit pas exclu.
L'armée slovène compte aujourd'hui 9.300 membres, répartis dans 19 cavernes. Pour les fins militaires la Slovénie a dépensé l'année dernière 552 millions d'euros, ce qui représente environ 1,55% du produit intérieur brut.
Il ne s'agit pourtant pas d'une complète démilitarisation de la Slovénie. Environ deux mille membres devraient être affectés à la protection civile, en conservant leur armement personnel et, peut-être, une artillerie légère, afin de s'opposer, avec la police, à une éventuelle agression extérieure.
En outre, 500 soldats garderaient l'uniforme pour cause de participation dans les missions de paix, mais uniquement s'ils disposent d'un mandat des Nations Unies, permettant ainsi à la Slovénie de remplir ses obligations internationales.
L'initiative part de la thèse qu'une armée nationale fait partie intégrante des états nationaux.
Mais étant donné qu'aujourd'hui la Slovénie est membre d'une communauté d'états, l'Union européenne, l'armée actuelle et l'appareil militaire ne sont plus nécessaires. La Slovénie ne saurait plus baser sa souveraineté, la réputation et l'influence de l'état, sur la force militaire. Il lui faut bâtir le pouvoir de l'état sur une politique de paix, et non pas sur une politique de guerre.
Outre la rédaction de Mladina, la pétition est signée par de nombreuses hautes personnalités slovènes : les journalistes et publicistes Jurij Gustinčić, Janko Lorenci et Tanja Lesničar Pučko, les sociologues et politologues Matjaž Hanžek et Vlado Miheljak, les économistes Lev Kreft et Bogomir Kovač, les historiens Spomenka Hribar et Božo Repe, les musiciens Zoran Predin et Jani Kovačić, les écrivains Goran Vojnović, de même que la médiatrice slovène pour les droits humains Zdenka Čebašek Travnik.
Source : zamirzine.net, le 1er février 2010.