Majorité discrète
L'association culturelle des Bosniaques de Genève représente une communauté qui constitue, avec les autres ressortissants d'origine européenne, la majorité discrète des musulmans vivant en Suisse. Les Bosniaques musulmans sont au nombre, slon Grabus Halim, porte-parole de l'association, d'environ deux mille personnes à Genève. Sise à Châtelaine, l'organisation a été fondée en 1997. "Notre association a pour but de rassembler et d'aider des gens qui pour la plupart ont vécu la guerre de Bosnie-Herzégovine", explique le porte-parole. Participer aux démarches administratives, valoriser la culture musulmane bosniaque et favoriser l'intégration de ses membres, tels sont les buts revendiqués. "Nous tentons d'expliquer aux Bosniaques comment s'intégrer en Suisse, et à côté nous proposons des activités culturelles et religieuses", ajoute M. Halim. Selon lui, la communauté bosniaque n'a pas de problèmes d'intégration, car elle vient d'un pays où la diversité religieuse est importante.
L'identité européenne de l'islam bosniaque est mise en avant : "Nous sommes européens, nous n'avons pas d'héritage de pays colonisé à gérer. Nous nous focalisons sur ce que nous considérons comme le fondement essentiel de notre religion. Nous retenons ceci des paroles du Prophète, que les gens sont égaux et qu'apporter quelque chose à la société est essentiel", déclare Ibrahim Husanović, imam attaché à la communauté bosniaque.
La fonction principale de l'association est de réunir les musulmans, mais le degré de pratique de ces derniers passe en second plan : "Lorsque nous faisons la prière à midi, certains participent et d'autres pas. Notre but est de rassembler une communauté qui partage la même origine."
L'imam comme le porte-parole de l'association se disent blessés par l'initiative antiminarets : "Nous sommes reconnaissants de l'accueil qui nous a été fait en Suisse. Nous sommes bien intégrés dans cette société, nous respectons les lois. Le débat qui entoure l'initiative nous paraît sans fondement."
Source : lecourrier.ch, le 9 novembre 2009