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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 01-02-2009 à 21:20:16

Le Monténégro frappé de plein fouet par la crise immobilière

 

 

Un silence inhabituel règne sur des dizaines de chantiers de construction le long de la côte adriatique du Monténégro, le pays étant frappé de plein fouet par la crise immobilière après la période d'euphorie qui a suivi l'indépendance.

 

Chantier à l'arrêt

 

Au cap Zavala, à la périphérie de Budva, l'une des stations balnéaires les plus réputées du Monténégro, tout s'est arrêté pendant des semaines sur le site de construction d'un village de vacances huppé, Mirax, les investisseurs russes en faisant porter la responsabilité sur la crise financière et économique. Ailleurs, des chantiers ont été abandonnés et des appartements prêts à être livrés attendent en vain leurs propriétaires.

 

Les affaires immobilières se sont pratiquement arrêtées au Monténégro, ce pays de quelque 650.000 habitants qui a pourtant connu une véritable frénésie de construction au lendemain de son indépendance d'avec la Serbie, en 2006.

 

Les prix en chute libre

 

Les agences se démènent désormais pour tenter de vendre les quelque 4.000 appartements actuellement sur le marché à Budva et les quelque 10.000 autres qui attendent un propriétaire à Podgorica, la capitale. Depuis 2007, les prix des appartements sur la côte Adriatique ont chuté d'environ 50% et de 20% à Podgorica.

 

Devant le tribunal municipal de Kotor, sur la côte, où les gens attendaient des heures il y a encore quelques mois pour conclure une transaction, il n'y a plus d'acquéreur. "Je n'ai pas vendu une seule propriété en neuf mois, alors qu'au plus fort du boom immobilier, j'en vendais huit par jour", confie Dušan Stanković, un agent.

 

Dušan Stanković a été contraint de vendre son agence "Some place else" à Kotor, une ville pourtant prisée des acheteurs étrangers et célèbre notamment pour son port répertorié par l'UNESCO. Son agence travaillait essentiellement avec des clients venus de Grande-Bretagne et d'Irlande, qui lui ont acheté quelque 250 biens au plus fort de l'euphorie immobilière, en 2006 et 2007. "Ils désirent désormais vendre leurs appartements, étranglés qu'ils sont par leurs emprunts "auprès des banques britanniques", poursuit M. Stanković.

 

Les Russes désertent

 

Même les Russes, qui avaient autrefois la réputation d'acheter sans s'interroger sur les prix, se font rares. Ce que l'on a appelé "l'invasion russe" au Monténégro a contribué sensiblement à l'augmentation de la demande et à la hausse vertigineuse des prix.

 

Les prix des appartements et des terrains s'étalaient, jusqu'à récemment, de 3,500 à 10.000 euros par mètre carré. Mais ces derniers mois, le prix d'un mètre carré à Budva atteignait péniblement 1.100 euros et les clients prêts à payer cash pouvaient obtenir un rabais de 300 euros par mètre carré.

 

La crise immobilière a pour ainsi dire stoppé l'activité de la construction et l'industrie, qui jouait également un rôle important dans le développement du pays depuis son indépendance, est confrontée à des problèmes financiers.

 

Selon le groupe mondial d'expertise Colliers International, il n'est "pas facile de fournir une prévision quelconque" sur l'avenir de l'immobilier au Monténégro. La réalisation des principaux projets "dépend du rétablissement du marché financier mondial", ajoute le groupe dans un communiqué à l'AFP. Les prix pourraient encore reculer, en raison de l'abondance de l'offre, de l'absence des investisseurs et de la suspension des prêts bancaires pour des achats immobiliers.

 

Le Fonds monétaire international (FMI) envisage une croissance de 2% pour cette année au Monténégro, contre une croissance à deux chiffres qui prévalait depuis l'indépendance du pays.

 

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Source : 7sur7.be, le 1er février 2009.