Eco - Serbie : une ministre envisage l'éventualité d'avoir recours au prêt du FMI
Belgrade - La ministre serbe des Finances a envisagé pour la première fois l'éventualité d'avoir recours au prêt du FMI si le dinar poursuivait sa chute, la devise nationale serbe enregistrant mardi un nouveau record à la baisse face à l'euro.
"Si le dinar continue de tomber et franchit un seuil psychologique, mais je préférerais ne pas parler de cela pour l'instant, je pense que nous pourrions envisager de retirer les fonds" du FMI, a déclaré Mme Diana Dragutinović à la chaîne de radio et de télévision d'Etat serbe RTS, sans fournir de précisions sur le "seuil" en question.
Un euro s'échangeait mardi contre 95,65 dinars, a indiqué la Banque centrale serbe (NBS) sur son site internet.
Il s'agit d'un plus bas historique de la devise serbe depuis l'introduction de la monnaie européenne, en 2000.
Le dinar a perdu 11% de sa valeur par rapport à l'euro en 2008, alors que la NBS a dépensé l'année dernière près de 1,1 milliards d'euros pour défendre la devise nationale serbe.
Le FMI a approuvé le 16 janvier un prêt de 402,5 millions d'euros à la Serbie pour permettre à ce pays de préserver sa stabilité face à la crise financière mondiale. Sur ces 402,5 millions d'euros, 268,4 millions sont immédiatement disponibles si la Serbie le souhaite. Belgrade s'est engagé en échange à un effort de rigueur budgétaire.
Le gouverneur de la Banque centrale, Radovan Jelašić, avait déclaré encore il y a peu que les autorités serbes n'entendaient pas utiliser ces fonds dans l'immédiat, considérant l'accord avec le FMI comme une mesure de précaution, pour prévenir les turbulences mais qu'il n'y avait pas urgence.
La ministre serbe des Finances a expliqué le recul du dinar par le fait que "l'afflux des capitaux s'est littéralement réduit de moitié et plus", alors qu'à partir de 2006, une année forte pour l'économie serbe, tout comme 2007 et encore 2008, "nous avions des afflux de capitaux de cinq à six milliards d'euros et que cet afflux de capitaux a contribué à l'appréciation du dinar".
"Il est normal que le dinar s'adapte aux nouvelles conditions", a-t-elle dit.
La ministre serbe a enfin indiqué que les recettes budgétaires de janvier n'étaient "pas encourageantes", étant "quelque peu inférieures" à celles de janvier 2008. Elle a attribué cette tendance à la crise du pays entre la Russie et l'Ukraine, qui a affecté de nombreuses entreprises en Serbie, et au nombre élevé de journées fériées de ce mois-ci.
Les autorités attendront "la première moitié de février" pour décider d'un éventuel rééquilibrage budgétaire et un recours à une hausse de la TVA n'aura lieu "seulement qu'en dernier ressort", a-t-elle précisé.
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Source : agefi.com, le 27 janvier 2009.