Les étudiants croates et italiens abolissent le grand fossé
Moins volumineux que la grande Muraille de Chine, moins impressionnant que le Mur de Berlin, mais pour les étudiants italiens et croates d'une école secondaire cela ressemblait trop à une barrière et ils l'ont abattue.
"Les étudiants ont détruit le mur", a déclaré jeudi à l'AFP Mauricio Simkovic, un fonctionnaire local dans la petite ville de Buje située dans le nord-ouest de la Croatie.
Le directeur d'une école italienne, Claudio Stocovaz, avait ordonné la construction du mur en août afin de séparer son établissement de deux écoles secondaires croates dans le même bâtiment.
Il dit avoir pris cette mesure inhabituelle en vue de mettre un frein à l'indiscipline et il rejette les accusations des autorités locales selon lesquelles il soumettait la minorité italienne à une ségrégation vis-à-vis de la majorité croate.
Confirmant que le mur avait été "partiellement détruit" par les élèves, Stocovaz a dit à l'AFP qu'il allait maintenant ordonner qu'on l'enlève entièrement.
"Le mur n'existera plus et cette comédie prendra fin", a-t-il dit.
"Il avait été construit pour améliorer le climat dans l'école, pour avoir plus d'ordre et moins d'anarchie".
"C'est un mur de 10 mètres carrés et non pas le Mur de Berlin ou la Muraille de Chine", a-t-il dit, tout en accusant les politiciens locaux d'essayer de politiser la question à leur propre avantage.
Les Italiens constituent environ 30% des 5.300 habitants de Buje. La petite ville proche de la côte adriatique croate se trouve à la frontière slovène à moins de 30 kilomètres du territoire italien.
Quelque 19,600 Italiens, vivant principalement dans la péninsule d'Istrie au nord-ouest, constituent moins d'un pour-cent de la population croate, chiffrée à 4,4 millions, et ils bénéficient d'un certain degré d'autonomie culturelle, linguistique et éducationnelle.
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Source : haaba.com, le 27 septembre 2008