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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 31-03-2016 à 00:18:35




Villages croates à l’agonie : pourquoi la Slavonie est en vente ?

 

 

Les citoyens les plus âgés des villages de Slavonie ont encore bonne mémoire de l'époque où des marées humaines venaient en Slavonie en quête de travail et d’une vie meilleure.

En cause toute une série de grosses entreprises qui employaient des dizaines de milliers de travailleurs. Les citoyens des autres parties de la Croatie, mais aussi d’autres pays de l’ancienne Yougoslavie, y trouvaient un emploi sûr.

La plupart y restait ce qui les incitait à acheter ou construire des maisons. Aujourd’hui, plusieurs décennies plus tard, la situation s’est inversée.

Maintenant, toujours en quête d’une ville meilleure, des milliers de gens quittent cette plane et fertile terre de Slavonie. Il en résulte des milliers de maisons familiales et d’appartements qui sont en vente. Comme d’un autre côté il n’y a pas de demande, les biens immobiliers en Slavonie sont vendus aujourd’hui presque pour une bouchée de pain.

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A Vukovar, dans la ville sur le Danube, qui passait autrefois pour une des villes les plus développées de la République de Yougoslavie, il n’y a plus aujourd'hui une rue sans maisons en vente. Des plaques avec les numéros de téléphone destinés à de possible repreneurs sont accrochées aux maisons, aux portails, sur les fenêtres…

Les prix varient mais on sait qu’on peut pratiquement élire une maison pour 40.000 euros. Pour ce prix on faire son choix pour une maison tout de suite habitable, avec tous les raccordements, les papiers en rêgle… Il faut savoir que pour ce type de maison le prix réel ne descend pas en dessous de 70-80.000 euros.

“Le problème est qu’on a du mal à vendre. Des acheteurs potentiels m’appellent, on discute et presque plus personne ne rappelle. Cela fait deux ans que la maison est en vente et seuls quelques acheteurs se sont déplacés pour la voir. Ca ne m’étonne pas, qui viendrait aujourd’hui acheter ici une maison quand beaucoup partent. La raison principale et qu’il n’y a pas de travail et que les gens n’ont pas de quoi payer leurs factures”, explique Ivan Sopic qui habite à Vukovar.

La situation a beau être difficile à Vukovar, elle est encore pire dans les villages environnants. Les villages en dehors des axes principaux sont les plus concernés. Là aussi les ventes de maisons sont massives, sauf qu’il n’y a presque aucun amateur. Après le dèpart de leur propriétaire les maisons restent vides et se détériorent. Cela entraîne une plus forte baisse encore des prix dans les villages et c’est ainsi que pour quelques milliers d’euros les maisons peuvent y être achetées.

“Tout ceci est un cercle vicieux. En effet tant qu’une reprise économique n’aura pas lieu et tant que de nouveaux postes de travail ne seront pas créés, la situation ne changera pas. Comment mettre fin à cela ? Franchement je l’ignore mais je sais que la situation est grave. Nos concitoyens partent en masse, non plus seulement les chefs de famille. Maintenant ce sont des familles entières et ce qui est pire encore des jeunes. Même ceux qui ont un travail s’en vont. Ils vendent ce qu’ils possèdent dans le but de ne plus revenir.

Je crains que dans quelques années à peine les villages seront littéralement vides. Les plus âgés seront morts et ils ne restera que les murs”, raconte Zvonimir Dragun, le maire d’Ilok. Il ajoute qu’à Ilok des dizaines de maisons sont en vente mais qu’il ne se souvient pas quand l’une d’elle a été vendue. Lui et ses concitoyens n’ont pourtant pas manqué de remarquer que la ville se vide de jour en jour.

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La situation est semblable dans les autres villes de Slavonie. A Đakovo, une ville d’environ 27.000 âmes, il y a à peu près 200 biens immobiliers en vente. De même qu’à Vukovar il n’y a pas de rue sans maison en vente. Là aussi un faible intérêt de la part des acheteurs et des prix en dessous de la moyenne. Les prix ont encore été rabotés par la crise économique et ont reculé de 10-20% ces dernières années.

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Source : globalcir.com, le 28 mars 2016.