Avoir effacé le commentaire de Mladen Maric revient à s'attaquer à la liberté de tous ceux qui s'aventurent à penser.
Preuve que nous vivons dans un monde où la liberté de parole est sous contrôle : l'exemple de Mladen Maric, célèbre journaliste bosno-herzégovinien, rédacteur du magazine “Paralele” à la télévision fédérale.
Sur sa page Facebook Maric se prononce régulièrement sur divers sujets et phénomènes de la politique internationale. Incisif il dissèque les fictions que les médias mainstream nous servent et aide ainsi à éveiller les consciences de ses lecteurs et lectrices. Il semble toutefois que son dernier commentaire sur les tragiques événements à Paris d'il y a trois jours était trop proche de la vérité et beaucoup trop lu. Des dizaines de milliers de 'j'aime' et 600.000 aperçus démontrent que Maric a visé juste et a dit tout ce que des millions n'arrivent pas à formuler mais ressentent de tout leur être.
Le texte intitulé “Solidarité” a été effacé sans aucun avertissement ou explication de la part de Facebook.
La rédaction de “Global CIR” exprime son plein soutien au journaliste Mladen Maric et se solidarise avec lui dans ce moment difficile pour tout homme libre et pensant. C'est pourquoi nous reproduisons son texte intégralement :
“Je vois qu'il y en a beaucoup sur Facebook qui placent le drapeau de la France sur la photo de leur profil. Ils font montre d'une belle solidarité avec des malheureux, mais pourquoi n'ont-ils pas placé sur leur photo de profil le drapeau de la Palestine, de l'Irak, de la Libye, de l'Afghanistan ou de la Syrie, là où sont morts des millions de gens ?
Est-ce que les vies de certains valent plus que celles d'autres ? Pourquoi n'ont-ils pas placé la photo du petit Aylan Kurdi, emporté par la mer alors qu'il fuyait l'enfer syrien, cette même Syrie que les Français déstabilisent depuis quatre ans déjà. Massivement ils avaient placé l'appelation et répété en masse “Je suis Charlie” après les attaques du 7 janvier à Paris, mais ce même jour Boko Haram avait massacré 2000 femmes et enfants au Nigeria. Personne n'en a pris note pour dire “Je suis une des 2000 victimes de Boko Haram”. Ou encore je suis une des victimes que l'OTAN a tué “par erreur” à Koundouz ou en pleine noces en Afghanistan. Ou bien je suis un de ces centaines de milliers de réfugiés que la machine de guerre occidentale a tourné vers l'Europe ? Est-ce que leurs vies valent moins que celle des Occidentaux ? Le sang des victimes à Paris est de la même couleur que celui des victimes en Afghanistan, en Libye, etc.
Certains sont victimes du terrorisme islamiste et d'autre du terrorisme et fondamentalisme chrétiens. Jusqu'oû va-t-il falloir se partager entre les “nôtres” et les “vôtres”. Autant “nos” mères que les “vôtres” pleurent leurs morts qui ont été fauchés en raison des intérêts spoliateurs des gangsters de la politique internationale. Nous sommes tous victimes des fous au pouvoir pour lesquels les disparus de Paris ou les disparus au Moyen Orient ne sont que des nombres sur leurs interminables listes de morts.
Source : globalcir.com, le 16 novembre 2015.