Alors que la presse allemande, se basant sur un rapport de la Commission européenne, prévient que la situation économique s'est gravement détériorée et qu'à l'instar des Grecs nous courons le risque d'un défaut de paiement, le Premier ministre Milanović et le vice-président Branko Grčić semblent descendus d'une autre planète : dans ces circonstances dramatiques ils racontent au premier venu que tout baigne dans l'huile et que nous sortons de la récession.
Qui plus est, Milanović explique qu'il convient énormément de tenir compte de la population homosexuelle pour attirer les investisseurs et développer le pays.
“A côté des célébrités, parmi les principaux défenseurs de la possibilité de célébrer des mariages entre personnes de même sexe en Irlande figuraient les grandes entreprises, qui ont vu dans cette décision positive une chance d'embellir l'image de ce pays. Nous sommes un petit pays et nous devons être ouverts, nous ne pouvons êtres renfermés, rigides et arriérés, en particulier dans le tourisme”, a déclaré Milanović. Il a ajouté que la Croatie est classée en quatrième ou cinquième position en Europe au regard du degré de protection de la population gay, ce qui, sous-entend le Premier ministre, aidera la Croatie à sortir de la crise !?
Que pensent les experts de l'optimisme débordant affiché par Milanović au moment où la Commission européenne nous prédit le sort de la Grèce et qu'en est-il des affirmations selon lesquelles les pays où l'ont peut contracter des mariages gay attirent les investisseurs.
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Guste Santini partage l'avis de Dinko Bartulović.
“Il y a plusieurs années déjà j'ai déclaré qu'en Croatie la situation est pire qu'en Grèce. La profession se doit de voir certaines choses bien avant autrui car c'est la mission des professionnels. Ainsi la Grèce en tant que membre de la zone euro a bien vécu tout un temps, en s'endettant à bon compte. Il convient de noter qu'en Grèce règne la même mentalité qu'en Croatie. Tous les pays méditerranéens, c'est-à-dire tous les pays qui ont éprouvé le totalitarisme, sont enclins à s'endetter sans beaucoup réfléchir et consulter les électeurs. Or les Grecs se sont endettés bien au-delà des limites sans pour autant invertir dans la production, mais au contraire dans la consommation. La même chose s'est passée en Croatie. La différence est que la dette grecque inquiète l'Allemagne parce que la Grèce est membre de la zone euro alors que la dette croate ne soulève pas trop d'inquiétudes. C'est pourquoi nous pouvons dire que la Croatie se trouve même dans une situation pire que la Grèce. Nous sommes déjà placés sous la surveillance de la Commission européenne et il est donc ridicule de dire qu'une croissance de 0,2% signifie beaucoup pour la Croatie. Notre croissance devrait être d'au moins 3 ou 4% annuellement parce que les intérêts sur la dette extérieure s'élèvent au moins à autant”, déclare Santini.
Il considère que parler de succès à propos d'une croissance de 0,2% est pour le moins douteux.
“La Croatie a besoin de réformes radicales parce que la situation en Croatie est vraiment dramatique ! Nous entrons dans le club des pays sous-développés de troisième catégorie. Si nous ne lançons pas d'urgence des réformes, nous allons devenir un pays de troisième catégorie. Or ce n'est pas le type de partenaires pour les pays de l'Union européenne”, conclut l'analyste politique. A propos de la thèse avancée sur les mariages homosexuels, il préfère s'abstenir de commenter car ce serait ridicule de s'apesantir sur de telles déclarations.
Source : hazud.hr, le 25 mai 2015.