Croatie : le régime HDZ/SDP se déchire.
Croatie : des ex-combattants quittent l'église où ils étaient retranchés
Zagreb - Une centaine d'anciens combattants croatesont quitté vendredi
en fin d'après-midi une église dans laquelle ils étaient retranchés dans le centre
de Zagreb, après que le Premier ministre eut accepté de dialoguer avec eux.
Escortés par la police, les anciens combattants du conflit serbo-croate de 1991-95
qui s'étaient rassemblés jeudi sur une place faisant face au siège du gouvernement,
ont quitté sans incident l'église où ils s'étaient réfugiés peu après lorsque
les forces spéciales de police sont intervenues pour les disperser, tout rassemblement
étant interdit à proximité du siège du gouvernement après 22H00 (20H00 GMT).
Nous avons décidé d'accepter la proposition du Premier ministre Zoran Milanovic
et de le rencontrer lundi, a déclaré à la presse Djuro Glogoski président
d'une association d'anciens combattants.
Ce groupe réclame depuis octobre la démission du ministre des Anciens combattants,
Predrag Matic et exigeait d'être reçu par le Premier ministre.
Ils affirment que leurs droits sont menacés et veulent le vote d'une loi qui
les protégerait.
M. Milanovic a déclaré à la presse en début d'après-midi être prêt à les rencontrer
lundi et a assuré que son gouvernement n'avait aucune intention de toucher
aux droits des anciens combattants.Il a accusé l'opposition conservatrice (HDZ)
de manipuler les manifestants à l'approche d'élections législatives attendues
pour la fin de l'année.
Dans la journée, un groupe de 200 autres manifestants a afflué à proximité du quartier
abritant le siège gouvernement, mais la police les a tenus à l'écart.
Je compatis avec les anciens combattants, avec tous ceux qui ont des difficultés,
mais je n'aime pas la manipulation. Les menaces et le chantage ne passeront pas,
a déclaré M. Milanovic.
Il a accusé le chef du HDZ, Tomislav Karamarko, et la présidente
Kolinda Grabar Kitarovic, issue du HDZ, d'être derrière ces protestations.
C'est la première fois que nous avons une formation qui veut prendre le pouvoir
en essayant de faire peur à la population, a dénoncé M. Milanovic.
Mme Kitarovic avait appelé pour sa part les manifestants et le gouvernement
à faire preuve de dignité et à ouvrir un dialogue.
En Croatie, pays de 4,2 millions d'habitants, il y a environ 500.000
anciens combattants.
Des élections législatives devraient avoir lieu en fin d'année,
sur fond de très forte impopularité du gouvernement de M. Milanovic en raison
d'une grave crise économique qui frappe depuis six ans la Croatie,
le tout dernier membre en date de l'Union européenne.
La proclamation de l'indépendance de cette ex-république yougoslave en 1991
avait été suivie d'un conflit de quatre ans avec les sécessionnistes serbes de Croatie,
soutenus par l'armée fédérale yougoslave et le régime au pouvoir à Belgrade,
qui s'opposaient à cette indépendance.
Source : romandie.com, le 29 mai 2015.