Une eurodéputée de Podemos dénonce que la Critique contre l'Ukraine soit interdite dans l'UE
Le climat antirusse qui existe au sein du Parlement européen complique les critiques envers d'autres pays comme l'Ukraine, où dix personnes sont mortes assassinées et dans des circonstances étranges depuis le mois de janvier.
“Toute critique sur ce qui se passe en Ukraine est absolument interdite ou tu te vois accusé d'être prorusse. Il n'y a pas de demi-mesures”, dénonce Lola Sánchez, eurodéputée membre de la formation progressiste espagnole Podemos, dans un entretien pour Sputnik Nóvosti.
“Toute critique sur ce qui se passe en Ukraine, ou visant le gouvernement ou les dirigeants, est interprétée comme un positionnement totalement en faveur de la Russie”, dit la dirigeante d'un parti qui a montré son désaccord concernant les sanctions européennes contre la Russie en raison du conflit dans le Donbass.
Sánchez reconnaît l'influence des pays de l'Est qui ont adhéré à l'UE il y a quelques années. “C'est l'effet ping-pong. Ils ne veulent rien savoir de la Russie et la considèrent ennemie”, et cette russophobie “a un peu gagné le Parlement européen”.
“C'est assez dangereux et assez triste”, estime Sánchez, parce que la Russie devrait “être vue comme un allié et non comme un ennemi”.
S'agissant des sanctions contre la Russie, la politologue considère que “ce n'est pas une façon d'agir parce que ça ne fonctionne pas”.
“Ca ne profite ni à l'Espagne ni à l'UE”, insiste-t-elle.
Cette politicienne originaire de Murcie, une des régions agricoles de l'Espagne qui a durement ressenti les conséquences de la politique de Bruxelles, assure que “beaucoup de petites entreprises qui exportaient vers la Russie ont dû abandonner d'innombrables camions de fruits et de légumes en décomposition”.
“Les sanctions ne sont pas une façon de maintenir des relations diplomatiques normales”, au contraire “c'est un mode très agressif et punitif de relations internationales censées reposer sur le dialogue”.
Sánchez juge que “s'opposer à la Russie est idiot parce que la Russie devrait être un partenaire et non pas un ennemi”.
L'eurodéputée ne croit pas que cette politique changera dans les prochains mois étant donné que “le groupe socialiste au Parlement européen est celui qui a le pouvoir de faire pencher les politiques d'un côté ou de l'autre or pour l'instant ils sont alliés avec le Parti populaire européen sur ce thème”.
C'est pour cela que l'”émergence de nouveaux partis dans les pays est très importante”.
La Grèce à elle seule “ne constitue pas une grande force au sein du Conseil”. “Il faudra attendre que les choses changent en Espagne, en Irlande, en Italie et au Portugal, des pays où sont en train d'émerger le plus vigoureusement des mouvements nouveaux.”
Il n'y a qu'ainsi que l'”équilibre de forces” pourra changer, conclut Sánchez.
Source : http://mundo.sputniknews.com/espana/20150420/1036587724.html