La rencontre entre Alexis Tsipras et Vladimir Poutine a occulté une autre rencontre capitale :
Les ministres des Affaires étrangères grec, macédonien, serbe et hongrois se sont rencontré le 7 avril à Budapest pour évoquer le nouveau projet russe de gazoduc, Turkish Stream.
Selon le quotidien grec Kathimerini, la coopération énergétique est au cœur des négociations entre Nikos Kotzias, ministre grec des Affaires étrangères, et ses homologues turc, serbe, macédonien et hongrois. Les ministres se sont rencontrés à Budapest ce 7 avril.
Il a notamment été question de leur éventuelle participation au projet de gazoduc avancé par la Russie.
Le nouveau projet russe, annoncé par Vladimir Poutine lors d'un déplacement à Ankara en décembre dernier, replacerait South Stream et permettrait à Moscou de contourner l'Ukraine et la Bulgarie, responsables de l'abandon de South Stream.
Nikos Kotzias devait se joindre à la rencontre gréco-russe dès la fin de la réunion de Budapest.
La partie extraterritoriale du gazoduc devrait passer par la Turquie européenne et amener le gaz vers une plateforme à la frontière entre la Turquie et la Grèce.
Gazprom, l'entreprise d'État possédant le monopole du gaz russe, a récemment racheté à ses partenaires européens les parts de la société derrière le projet de gazoduc avorté, South Stream. Gazprom s'assurerait ainsi de garder de bonnes relations avec Saipem, une filiale de la société italienne ENI, qui a une autorisation lui permettant de poser des tuyaux sous la mer Noire.
Moscou a déclaré qu'il revenait à l'UE de décider de la manière d'acheminer le gaz à partir de la plateforme gazière gréco-turque. Lors d'une récente visite de Vladimir Poutine en Hongrie, son hôte, le Premier ministre, Viktor Orbán, a proposé un tracé possible pour un gazoduc passant par la Grèce, la Macédoine, la Serbie et la Hongrie.
Source : http://www.euractiv.fr/
Cette rencontre nous amène à tirer deux conclusions à partir d'une nouvelle donne géostratégique. D'une part il se forme un axe eurasiste dans les Balkans allant d'Athènes à Budapest en passant par Belgrade. Cet axe progressiste témoigne de la volonté d'une partie des peuples des Balkans de vouloir servir de pont entre l'ancien monde (l'Occident) et le nouveau monde (l'Orient) alors que jusqu'à présent ils avaient dû se contenter d'être l'arrière-cour de l'Occident.
D'autre part cet axe reste bordé sur ses deux flancs par une série de régimes atlantistes tournés vers le passé : Roumanie, Bulgarie et junte ukrainienne à l'Est ; Croatie, Albanie et Monténégro à l'Ouest.
Il convient d'ajouter que cet axe eurasiste comporte d'ores et déja certaines extensions, l'une d'entre elles allant vers Chypre. Ces extensions sont appelées à se multiplier, telle l'eau qui creuse lentement la roche, dès lors où il est impossible de résister à l'infiltration du capital eurasiste dont la puissance de frappe ne cesse de s'accroître.