Un Brésilien dit combattre dans le Donbass contre l'impérialisme nord-américain
Un ancien combattant brésilien qui se bat dans le Donbass dit avoir rejoint la milice pour lutter contre l'impérialisme des Etats-Unis. Un récit exclusif pour Sputnik (en espagnol)
Le conflit en Ukraine et l'autoproclamation des républiques populaires de Donetsk et Lougansk qui ont suivi, lesquelles se sont unies dans une confédération appelée Nouvelle Russie, a attiré la sympathie des militants anti-impérialistes partout dans le monde. Certains d'entre eux se sont mêmes engagés dans cette lutte.
Parmi les volontaires brigadistes, la présence de Brésiliens a été une des plus remarquées.
Rafael Santos Miranda, 26 ans et originaire de Sao Paulo, a expliqué à Sputnik Nóvosti pourquoi il a quitté son travail de superviseur de sécurité privée dans son pays pour intégrer les milices à travers des bataillons de combattants étrangers.
Lutte contre l'impérialisme
"Je suis arrivé en Nouvelle Russie en décembre pour combattre l'impérialisme américain”, déclare Rafael qui définit l'impérialisme comme “ceux qui dictent les règles en coulisses, les banquiers internationaux qui s'enrichissent avec des guerres illégales pour renverser des gouvernements comme ceux de Sadam Husein, Mouammar Kadhafi ou Bachar el-Assad”.·
D'après lui, ce même schéma appliqué par les Etats-Unis au Moyen Orient s'est répété en Ukraine où “ils ont financé des groupes dans le but d'engendrer des manifestations et de renverser le gouvernement de Viktor Ianoukovytch pour ensuite placer un président marionette de l'impérialisme”.
Entraînement et blessure au combat
A peine arrivé en Nouvelle Russie, le Brésilien est-il envoyé rejoindre les autres membres du bataillon Unité Continentale dans une base à Novoazovsk à trois kilomètres de la ville de Marioupol, dominée par l'oligarque Igor Kolomoiski, qui finance le bataillon Azov de l'armée ukrainienne.
“Pendant le mois d'entraînement les bombardements étaient constants, le climat fort tendu”, explique-t-il.
“Notre instructeur était un vétéran de guerre de l'OTAN, aujourd'hui encore j'ignore son vrai nom”, dit le jeune qui dès janvier se trouvait sur le front de Marioupol en proie aux bombardements ukrainiens.
C'est là qu'il a reçu les blessures qui l'ont immobilisé dans un hôpital de Donetsk les 54 jours suivants. “Pendant un bombardement deux éclats m'ont touché en me perforant le poumon et en atteignant la colonne vertébrale”, se souvient-il.
Chaleur humaine en Nouvelle Russie
“Mon meilleur moment fut l'accueil du peuple du Donbass, c'est incroyable comment j'ai été reçu en Nouvelle Russie, lorsque je dis que je suis Brésilien tout tourne à la fête”, raconte le jeune qui s'est étonné de la chaleur des personnes et de la coutume d'offrir des cadeaux aux invités, une coutume que lui-même a pu expérimenter suite à son séjour à l'hôpital.
“De nombreux soldats qui visitaient leurs proches à l'hôpital passaient par ma chambre pour voir le Brésilien qui était venu se battre en Nouvelle Russie”, déclare Rafael qui se souvient particulièrement d'un homme âgé qui après une visite a voulu lui offrir sa propre montre en signe d'admiration.
“Ces choses me motivent encore plus”, déclare-t-il.
Chirurgie et physiothérapie
“Après la première chirurgie j'ignorais la gravité de mes blessures, les médecins parlaient juste quelques mots d'espagnol et c'est à peine si je les comprenais”, se souvient Rafael qui pu malgré tout comprendre le diagnostic qui allait l'angoisser jusqu'à la seconde opération : “fracture de la colonne vertébrale”.
“Je suis resté beaucoup de jours sans sentir les jambres, je pouvais à peine les bouger et cela me coûtait de gros efforts”, raconte le Brésilien.
Par chance sa forte constitution et le sort furent de son côté pendant la récupération et il assure que même si pour l'instant il “n'arrive pas à courir”, les exercices de physiothérapie lui permettront de “récupérer bientôt les mouvements”.
Retour à l'activité
“Pour le moment je suis affecté dans un bataillon de cosaques à Donetsk”, assure Rafael qui explique que sa principale mission est maintenant de “renforcer la sécurité à l'intérieur de la ville et de faire de la reconnaissance dans les zones proches des lignes ennemies”.
De retour à l'activité et en dépit des blessures subies, le Brésilien n'hésite pas une seconde à l'heure d'exprimer son niveau d'engagement dans la lutte en Nouvelle Russie : “Je ne pense pas mourir pour mes idées mais je tuerai quiconque est prêt à tuer pour donner plus de pouvoir à l'impérialisme américain”.
Source : http://mundo.sputniknews.com/europa/20150325/1035738389.html