Extraits d’entretien avec un volontaire espagnol actuellement dans le Donbass.
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Pourrais-tu nous dire quelle est ton idéologie ? Qu’est-ce qui t’as décidé à partir pour la Nouvelle Russie ?
Idéologiquement je ne saurais si me définir comme étant fasciste, national-révolutionnaire, national-bolchévique, etc., etc… Je pense qu’avant de dire quelle est ton idéologie tu dois avoir des connaissances en politique, or en ce qui me concerne elles ne sont guère creusées. J’ai lu beaucoup de livres de Duprat, Mussolini, Lénine, Ramiro Ledesma, Tolstoï… mais je finis toujours avec un livre traitant de biologie ou de botanique.
Ce qui m’a amené en Nouvelle Russie vient du spectacle de la grande manipulation médiatique à laquelle nous soumettent les médias de communication occidentaux dans le but de nous faire voir une fausse réalité qui les intéresse à des fins privées. Des vidéos de familles entières vivant dans des caves, des garages, des mines. Des milliers d’innocents et de civils morts. Dès le début l’aide humanitaire a retenu mon attention. Participer à un camp de réfugiés, collecter de la nourriture, des vêtements et des médicaments de première nécessité. Nous n’avons pas tous l’étoffe de combattants.
Quelles tâches accomplis-tu à Donestsk ? Y-a-t’il beaucoup d’étrangers qui participent ?
Actuellement je participe à différents projets d’aide humanitaire. Comme je viens de le dire, la collecte et distribution de vêtements et de nourriture, la création d’une page web pour les Européens engagés dans les secours humanitaires, pour divulguer le sens véritable de cette guerre civile.
Par ailleurs, j’élabore le projet suivant à titre personnel. Le jardin botanique de Donetsk a subi des tirs d’artillerie de la part de l’armée ukrainienne, je participe à la propagation d’espèces végétales méditerranéennes (ma spécialisation dans les plantes).
J’ai également organisé des groupes d’enfants devenus orphelins par la guerre, de réfugiés de diverses villes comme Debaltsevo, Slaviansk, Marioupol, Lougansk et un groupe de petits enfants souffrants de maladies cardiovasculaires. Le but est de leur enseigner et de les aider à la culture des plantes, soit végétales pour qu’ils puissent ensuite s’alimenter avec leurs propres récoltes, soit aromatiques et médicinales ou encore des plantes ornementales. Dans le but aussi d’oublier un peu tous les problèmes quotidiens. Nous réalisons aussi des jeux pour apprendre les particularités spécifiques de chaque plante, leurs bienfaits pour la santé et pour connaître la végétation autochtone de la région qui est très riche et variée.
J’ai aussi décidé de réaliser un petit projet qui prend peu de temps. Demander le soutien dans les écoles d’été “Esplais” et “Caus” de Catalogne pour que les enfants qui les fréquentent fassent des dessins de soutien moral et psychologique pour les enfants du Donbass. Je les enverrai scannés, je les imprimerai et ils seront distribués dans les hôpitaux, les centres de réfugiés et les orphelinats.
Quelle est l’opinion des civils à propos des étrangers comme toi qui d’une manière ou d’une autre aident le peuple de Nouvelle Russie.
Il existe diverses opinions. D’un côté ceux qui apprécient et estiment l’aide qu’on leur apporte, soit humanitaire soit combattante (comme vous le savez, plusieurs volontaires sont partis se battre). Cette opinion est majoritaire. On le lit bien sur les visages quant tu leur expliques le motif de ton voyage. Certains nous ont même invités à manger et à dîner avec leurs familles dans le centre de réfugiés où je loge.
Il y a ensuite les critiques de l’autre bord. Quoique cette opinion soit réellement minoritaire. Ils n’acceptent pas l’aide des occidentaux, qu’elle soit humanitaire ou combattante. Il faut dire que cette opinion s’est « renforcée » à cause des volontaires espagnols qui sont partis se battre deux semaines, en pensant qu’il s’agit de camping. Je comprends en partie cette opinion. Ils sont partis, se sont faits quatre photos (certains avec des armes qu’ils n’ont ni utilisées ni actionnées), quatre vidéos et interviews avec la télévision et ensuite ils sont rentrés chez eux contents d’avoir « combattu » le « fascisme ». Certains pensent qu’ils ont utilisé la guerre et les souffrances d’autrui pour se faire passer pour des « héros ».
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Source : http://puebloindomito.blogspot.com.es/2015/03/entrevista-cooperante-espanol-en-donbass.html