Croatie : Pourquoi la victoire de Syriza fait-elle trembler les sociaux-démocrates?
Une interview de Srecko Horvat (l'intellectuel croate chouchou des Occidentaux), traduite par Le Courrier des Balkans.
En termes de politique économique, il n’y a aucune différence entre le SDP et le HDZ, c'est pourquoi de nouveaux acteurs tels que ORAH, Živi zid ou Radnička Fronta (le Front des travailleurs) prennent de plus en plus d’ampleur, peut-on lire dans cette interview.
Mais au fait lequel de ces trois partis emporte l'adhésion de Srecko Horvat ?
La réponse peut être trouvée sur la page de Radnicka Fronta dans un entretien où Srecko Horvat déclare :
"Si nous regardons les grandes lignes du programme, alors seul le Front ouvrier est habilité à s'appeler le Syriza grec. D'après ce que j'ai entendu dire ces derniers jours, le nombre de ses affiliés s'est accru après la victoire de Syriza."
– U pravu ste, ako promatramo točke programa, onda jedino Radnička fronta ima kredibiliteta da se zove hrvatskom Sirizom. Koliko čujem upravo im je ovih dana, nakon pobjede Sirize, i porastao broj članova.
A l'inverse, Srecko Horvat, en bon gauchiste fêté à l'Ouest, n'a pas une bonne opinion d'un mouvement autochtone comme Zivi Zid. A la question :
"D'après certains critères, la Croatie fait à peine mieux sur le plan économique et social que la Grèce. Pourtant la gauche locale n'a toujours pas de leader de la stature de Tsipras même si Ivan Vilibor Sincic se met ces derniers jours à comparer Zivi zid et Syriza. Pourquoi est-ce que notre gauche est si indolente et si peu organisée, est-ce que Zivi zid est le Syriza croate comme ils le prétendent ?"
Naime, sudeći prema nekim parametrima, Hrvatska je tek u neznatno boljoj ekonomsko-socijalnoj situaciji od Grčke. Međutim, domaća ljevica još uvijek nema vođu Ciprasovog potencijala, makar Ivan Vilibor Sinčić počinje zadnjih dana Živ zid izjednačavati sa Sirizom. Zašto je naša ljevica ovako indolentna i neorganizirana, odnosno je li Živi zid hrvatska Siriza kako se deklariraju?
... le philosophe répond plein de mépris :
Ce même Vilibor quelques jours avant cela s'était comparé à Beppe Grillo et affirmé qu'ils sont un parti "transidéologique", sans autre approfondissement. C'est ce qu'il a lu dans une chronique du [politologue] Bosko Picula, aussi a-t-il vite fait de reprendre cela en s'imaginant qu'il y a là quelque chose de positif. Puis quand il a vu que Syriza est populaire, il a tenté de jouer cette carte. Zivi zid n'est pas le moins du monde le Syriza grec. A moins de se croire dans un film de science-fiction.
– Isti taj Vilibor je samo nekoliko dana prije toga sebe izjednačio s
Beppe Grillom i kazao da su oni »transideološka« stranka, ma što to
značilo. To je pročitao u komentaru Boška Picule dan prije, pa se brže
bolje poistovjetio s time misleći da je to nešto pozitivno. Pa kad je
vidio da je Siriza popularna, onda je pokušao iskoristiti tu kartu. Živi
zid nije hrvatska Siriza, ni u najluđim snovima. Samo ako mislite na
distopijski film.
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L'erreur de Srecko Horvat consiste à s'imaginer que la Grèce et la Croatie sont comparables et donc à vouloir rechercher l'équivalent de Syriza en se basant sur la similitude des programmes.
Or la Croatie est une bananerie atlantiste pour des raisons historiques, ce qui peut difficiliement être changé, aussi difficilement que la mentalité de ses compatriotes.
L'autre erreur de Srecko Horvat est de choisir une option anémique, qui précisément parce qu'elle est anémique en fait un allié objectif des sociaux-démocrates.