Croatie : la confiance n'y est plus.
En ce début d’année le gouvernement croate s’essaie poussivement à quelques mesures antilibérales. Il s’agit davantage de colmatage pour éviter une explosion sociale que d’une réelle volonté de changer les choses. C’est pourquoi chaque jour une centaine de Croates souscrivent à l’assurance Zivi Zid en prenant leur carte auprès du seul parti prêt à les aider en cas de pépin.
1. Croatie : dettes effacées pour des démunis
Les dettes de quelque 60.000 personnes les plus
démunies en Croatie, notamment envers des entreprises publiques, des opérateurs
de téléphonie et de banques, et dont les comptes ont été bloqués, seront
effacées à hauteur de 4.500 euros, vient d'annoncer le gouvernement.
"La situation sociale est extrêmement difficile et le gouvernement en est
conscient. Mais il s'agit d'une mesure unique parce que la dette ne sera
effacée qu'une seule fois", a déclaré à la presse la ministre de la
Politique sociale, Milanka Opacic. Cette mesure concerne les personnes ou
les familles les plus démunies, qui touchent déjà des allocations sociales.
La mesure s'applique également aux personnes dont les revenus mensuels ne
dépassent pas 325 euros ainsi qu'aux familles dont les revenus cumulés ne
dépassent pas 160 euros pour chacun de ses membres.
Un pays en récession économique depuis six ans
Le salaire moyen en Croatie, pays de 4,2 millions d'habitants qui a adhéré en
2013 à l'Union européenne, était en octobre de 737 euros, alors que le chômage
touche 19,2% de la population active. La Croatie est en récession
économique quasiment permanente depuis plus de six ans.
Ces dettes seront effacées par les services municipaux, la compagnie nationale
d'électricité, trois opérateurs de téléphonie et six banques, a-t-on précisé.
Le montant total des dettes qui seront supprimées devrait s'élever à près 290
millions d'euros, a précisé l'agence officielle Hina.
Selon une association locale représentant des personnes dont les comptes en
banque ont été bloqués, il y a au total 320.000 Croates frappés par cette
mesure alors que la dette totale de particuliers envers des banques s'élève à
3,8 milliards d'euros, soit environ 8,7% du PIB.
Source : lefigaro.fr, le 15 janvier 2015.
2. La Croatie va fixer le cours du franc suisse pour protéger les débiteurs
La Croatie a annoncé lundi le "gel" du cours du franc suisse pour quelque 60'000 particuliers dans ce pays qui remboursent des crédits libellés en devise helvétique
Suite à la flambée du franc suisse, le gouvernement croate a décidé lundi de remettre au Parlement des amendements à la loi qui vont "fixer le cours du franc suisse à 6,39 kuna", a déclaré le Premier ministre Zoran Milanovic.
Cette mesure sera valable durant un an et son coût devra être couvert par les banques. Environ 90% du secteur bancaire croate est contrôlé par des banques étrangères.
Après la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d'abandonner le taux plancher de 1,20 pour un euro, la kuna croate a décroché d'environ 17% face au franc. Une association locale représentant des emprunteurs a mis en garde contre une "catastrophe" pour quelque 60'000 débiteurs.
En Croatie, les prêts libellés en francs suisses se chiffrent à 23,7 milliards de kunas (environ trois milliards de francs), selon la banque nationale. La hausse du franc suisse menaçait d'affecter entre 200'000 et 300'000 personnes dans ce pays de 4,2 millions d'habitants
Source : rts.ch, le 19 janvier 2015.