Croatie : l'anticapitalisme pour faire oublier la crise.
Il existe actuellement deux organisations anti-oligarchiques en Croatie. D'une part Zivi zid (Bouclier humain), qui a pris son envol et dont il a souvent été question sur ce blog, et de l'autre Radnicka fronta (Front ouvrier) qui tente de s'imposer sur la scène politique. Ces derniers parlent aussi de se présenter aux prochaines législatives en Croatie à la fin de l'année.
Des différences idéologiques et de tactique ont déjà été détectées sur ce blog entre ces deux organisations, mais il existe aussi des différences au niveau de leur recrutement.
Alors que Zivi zid est au départ une initiative de la base, tentative solidaire d'enrayer les expulsions locatives, Radnicka fronta émane de cercles intellectuels capables d'élaborer un "discours anticapitaliste". Dans ces cercles intellectuels on retrouve beaucoup de gens venant des milieux universitaires et journalistiques et des employés travaillant dans le secteur public.
Egalement ébranlée par la crise cette couche sociale est en quête d'un discours anticapitaliste pour en réalité défendre des intérêts sectoriels, certes légitimes.
Leurs principaux canaux de diffusion sont la presse mainstream la moins mainstream (Novi list) et des sites libéraux comme Novosti ou H-alter qui ont perdu leur position hégémonique comme porte-voix de la société civile occidentalisée.
Piégés par leur tropisme occidental, ces différents médias censés informer sur la société civile n'ont pas vu, ou plutôt pas voulu voir, l'émergence d'une ONG locale (Zivi zid en tant qu'ONG) ainsi que l'apparition d'une opposition autochtone (Zivi zid en tant que parti politique).