Athènes - Dix-huit mille personnes, selon la police, se sont rassemblées
à Athènes lundi après-midi à l'appel des syndicats et partis de gauche,
pour la traditionnelle manifestation commémorant le 41ème anniversaire
du soulèvement estudiantin contre la junte au pouvoir, et 14.000 à
Thessalonique (nord).
La manifestation dans la capitale, qui
s'est tenue sous la surveillance de 7.000 policiers, s'est déroulée
cette année à peu près sans heurts. Les policiers ont néanmoins dû faire
usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes au moment de
la dispersion, vers 16H30 GMT devant l'ambassade américaine.
Peu auparavant, des manifestants avaient brûlé les drapeaux américain et européen devant l'ambassade.
A Thessalonique, le défilé, encadré par 1.000 policiers, s'est achevé sans heurts.
Les
manifestants commémoraient comme chaque année les évènements de l'Ecole
Polytechnique, théâtre du soulèvement le 17 novembre 1973 des étudiants
et des lycéens contre le régime des colonels. Plus de vingt personnes
avaient trouvé la mort ce jour-là, qui a marqué le début de la fin de la
dictature (1967-1974) et la restauration de la démocratie sept mois
plus tard.
Les manifestants se dirigent chaque année vers
l'ambassade des Etats-Unis, pour dénoncer le rôle à l'époque des
services secrets américains dans la mise en place de la dictature.
Ces
dernières années, les participants ont dénoncé aussi la politique de
rigueur imposée à la Grèce par ses créanciers internationaux.
Sur
les banderoles, on pouvait lire lundi des slogans comme il faut écraser
les politiques qui dissolvent nos vies ou nous luttons pour la
démocratie et nos droits.
Au moment où le gouvernement tente
d'annuler tout sens de justice sociale via des politiques de rigueur,
les revendications de l'Ecole Polytechnique restent d'actualité,
souligne le communiqué de la Fédération générale des salariés du privé
(Gsee), la plus grande centrale syndicale du pays.
La semaine
dernière, des affrontements ont opposé des groupes d'étudiants et des
forces de l'ordre devant l'Ecole Polytechnique et la Faculté du droit
dans le centre d'Athènes.
Les étudiants protestaient contre la
décision du recteur de l'Université d'Athènes de faire débuter jeudi,
soit un jour plus tôt que d'habitude, la fermeture de trois jours
pratiquée chaque année par les universités à l'occasion de cette
commémoration.
Le recteur voulait ainsi prévenir toute occupation des locaux.
Source : romandie.com, le 18 novembre 2014.