Le crépuscule de Vesna Pusic (suite)
L'actuelle ministre des Affaires étrangères de la Croatie a occupé de 2005 à 2008 les fonctions de présidente du comité national pour le suivi de l'accession de la Croatie à l'Union européenne. (Source Wikipedia)
A l'époque Vesna Pusic était pourtant dans l'opposition. On mesure le pouvoir d'influence des ambassades occidentales qui font nommer un de leurs meilleurs pions à la tête de l'équipe négociant l'adhésion à l'UE alors que ce pion était confiné dans l'opposition.
Cela pose la question de savoir s'il y a eu de vraies négociations entre l'UE et la Croatie. Après tout, pour négocier il faut être deux.
En entrant dans l'UE l'agriculture croate a été laminée au profit des importations européennes. En Slavonie, région agricole par excellence, cela a donné lieu à un chômage de masse et à la faillite des exploitations agricoles.
Ce phénomène n'a pu qu'accélérer la dépopulation de la Slavonie et, ce qui est plus grave encore, le mauvais rapport entre le nombre des actifs et des passifs.
Désormais sur les cinq régions administratives qui composent la Slavonie, seul le Comitat d'Osijek-Baranja compte encore (mais pour combien de temps ?) plus de travailleurs que de retraités. (article en croate)
Dans ces conditions, après les fortes inondations de 2014, on peut se demander combien de décennies il va falloir pour que cette région reparte de l'avant.
Sur le plan politique on voit qu'à Vukovar la population se remet à voter pour le HDZ de sinistre mémoire. Le Courrier des Balkans offre une explication simple : "La querelle du cyrillique a favorisé la droite conservatrice du HDZ". L'autre explication est que Vukovar est située en Slavonie, que la situation des gens ne cesse de s'y dégrader et que par conséquent ils se méfient de plus en plus du pouvoir actuellement à Zagreb.
Dans les méandres de ce pouvoir évolue Vesna Pusic dont il faut demander la démission pour négligence lors du suivi de l'accession de la Croatie à l'Union européenne.