Manifestations en Bosnie-Herzégovine : quelle est la prochaine étape ?
Depuis début février, les bosniens sont dans la rue du fait des conditions précaires dans lesquelles ils vivent. En effet, la Bosnie est un des pays les plus pauvres d’Europe et le chômage et la corruption y sont très présents.
Dans un premier temps, ces revendications se sont traduites par des manifestations parfois violentes comme on a pu l’observer à Sarajevo,Tuzla, Bihac, Zenica et Mostar, où les immeubles abritant des institutions régionales et municipales ont été dévastés voire incendiés le 7 février dernier. Ces événements ont été très relayés par les médias en Bosnie et à l’étranger et ont conduit plusieurs gouvernements régionaux de Bosnie à démissionner.
Depuis, le mouvement de contestations s’est organisé et des plénums se sont créés dans plusieurs villes, notamment à Sarajevo et Tuzla. Ces plénums ont pour but de mettre en place un processus de démocratie participative rassemblant les citoyens qui peuvent ainsi affirmer leurs doléances sans avoir recours à la violence. C’est une assemblée de citoyens régulée par plusieurs modérateurs. Une fois leurs revendications mises en forme, ils pourront alors les présenter au gouvernement. Néanmoins, ce mouvement s’affaiblit. Alors qu’au début, il y avait environ mille personnes qui participaient aux plénums de Sarajevo, ils n’étaient que la moitié au dernier plénum qui s’est tenu le mercredi 19 mars. De plus, le gouvernement ne se sent plus menacé.
Mercredi dernier, celui-ci a d’ailleurs bloqué l’accès au bâtiment où se tiennent habituellement ces réunions. Les manifestants n’ont pas voulu céder et grâce à un appel à un contact de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe), ils ont finalement pu entrer mais n’ont pas eu le droit d’utiliser la salle habituelle et le plénum s’est déroulé dans une salle plus petite.
Les plénums rassemblant de moins en moins de monde et le gouvernement n’étant pas prêt à faire des concessions, les organisateurs du plénum se questionnent désormais sur la suite du mouvement et cherchent donc un nouvel élan qui permettrait aux manifestants de redonner de la force à leurs idées.
Source : emi-cfd.com, le 27 mars 2014.