posté le 23-02-2014 à 14:09:16
Les
récents événements nous rappellent que la démocratie se conjugue
de différentes manières et que la technocratie emploie différentes
stratégies pour la combattre.
- Bosnie-Herzégovine
: les plénums citoyens
constituent un mini-défi à la technocratie. La Bosnie-Herzégovine
n'étant néanmoins qu'un bled perdu, la stratégie du silence est la
plus appropriée pour l'instant, dans l'attente que la dynamique
s'essouffle d'elle-même... De fait, seuls quelques médias périphériques nous informent quelque peu sur ce qui se passe en Bosnie-Herzégovine. Pour les autres, chape de plomb et bottes de cuir !
- Suisse :
le référendum restreignant l'immigration représentait
un défi plus important. La Suisse n'allait pas annuler les résultats
du référendum parce qu'il déplaît à la technocratie. Il fallait
donc réagir de manière vigoureuse. Avec une rapidité inhabituelle
la technocratie a
rétorqué en gelant
les négociations sur la participation suisse aux programmes Horizon
2020 et Erasmus +.
- Ukraine :
le danger que Ianoukovitch ne remporte à nouveau les élections et
continue d'amarrer un peu plus l'Ukraine au projet eurasiatique de
Moscou constituait pour la technocratie un défi sans commune mesure
avec les deux précédents. Dans ce cas la tactique utilisée pour se
débarrasser du gêneur fut celle de l'hystérie collective déjà
souvent utilisée pour renverser les régimes autoritaires. Or si
Ianoukovitch avait bel et bien développé des tendances
autoritaires, il n'en était pas moins un président démocratiquement élu. Ses
prédécesseurs avaient eux aussi développé les mêmes tendances, et
on peut donc parler d'une mauvaise tradition ukrainienne qui n'est
pas prête de disparaître.
Dans ces trois cas forts différents, on peut parier que les méthodes technocratiques posent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent, en particulier dans le cas ukrainien.
Les déclarations faites par certains sont d'ailleurs assez éloquentes :
"Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, indique avoir eu des
discussions avec son homologue russe, Anton Siluanov, en marge du G20.
«Les Etats-Unis et d'autres pays sont prêts à aider l'Ukraine dans ses
efforts de retour à la démocratie, à la stabilité et la croissance»,
déclare-t-il lors d'une conférence de presse. «Nous espérons que la fin
des violences en Ukraine mènera à un gouvernement multipartite et
technocrate, désireux de mener les réformes économiques nécessaires»,
ajoute-t-il, notant que le FMI était l'interlocuteur idéal."
Source : leparisen.fr, le 23 février 2014.