La Révolution conservatrice française (suite)
Je poursuis mes maigres observations sur la révolution conservatrice française, à laquelle il manque encore un programme politique.
Car si la volonté est bien là d'écarter une oligarchie visiblement déclinante (le fameux UMPS) et de changer les règles du jeu, comme je l'ai souligné dans une note précédente, en revanche le programme est encore en gestation. C'est donc une révolution qui se cherche.
Le Parti Anti Sioniste dispose bien d'une ligne directrice mais elle ne constitue pas réellement un programme. En outre cette ébauche de programme est dangereusement émasculatrice pour la France, qu'on songe aux points 9 et 10 :
9. Ne plus engager la France dans des guerres de colonisation et rapatrier nos armées postées en Afrique, en Afghanistan et partout dans le monde.
10. Exiger un référendum populaire pour tout nouvel engagement de la France à l’étranger.
Malgré ces points contestables le Parti Anti Sioniste n'en reste pas moins un excellent avertissement contre les aventures coloniales françaises et leur cortège de misère. Il ne faut donc pas s'étonner si sa page Facebook continue irrésistiblement d'agglutiner les sympathisants.
Un autre exemple de ce vide programmatique est la Dissidence française, une des organisations les plus radicales logée dans un des innombrables replis de la révolution conservatrice.
En effet, dans son dernière opuscule, le fondateur de la Dissidence française, un certain Vincent Vauclin, appelle tout bonnement au coup d'Etat, mais sans rien dire de la future organisation économique et sociale de l'après coup. Vincent Vauclin va même jusqu'à réduire sa propre organisation en troupe d'appoint chargée de préparer le terrain pour un futur putsch, ce qui pour un jeune loup est tout de même contradictoire.
Pour masquer ce vide programmatique la Dissidence recoure pour l'instant largement au saupoudrage anarchiste ainsi qu'aux actions sociales. Ce saupoudrage anarchiste n'a rien d'exceptionnel au sein de la révolution conservatrice. Après tout le site d'édition d'Alain Soral, kontrekulture.com, ne vient-il pas de rééditer « L'entraide, un facteur de l'évolution » du génial Kropotkine.
Justement, malgré ce point commun entre ces deux figure de la révolution, il convient de noter que leurs liens ne sont pas mutuels. Car si la Dissidence se réclame du discours d'Alain Soral qu'elle relaie, l'inverse n'est pas vrai.
Bien sûr les raisons de cette désalliance ne me sont pas connues, mais il est clair lorsqu'on scrute un peu la Dissidence que cette dernière ne met pas l'accent sur la "réconciliation nationale" telle que l'entend Alain Soral.