Novi Sad : l'Athènes serbe qui Sparte en lambeaux
Prévu officiellement pour mardi soir, le vernissage de l'exposition montée par les étudiants du master de l'Académie des arts de Novi Sad a été annulé. Cela pour protester contre l'interdiction faite par le Centre culturel de Novi Sad de présenter l'une des oeuvres.
L'oeuvre interdite montre un individu crucifié sans visage qui tient en mains une liasse de billets. La censure est venue après que l'Eglise eut donné son avis, a écrit sur Twitter l'une des visiteuses de l'exposition.
Dans un entretien pour le site Kontrapress, l'artiste Danijela Tasic regrette avoir été censurée.
"Nous avons choisi de fermer l'exposition parce que cela fausse le concept. Je pense que l'art, en général et pas seulement le mien, ne mérite pas d'être censuré", déclare notre interlocutrice.
Danijela Tasic dit avoir eu une conversation avec le directeur du Centre culturel, Andrej Fajgelj, avant que l'exposition n'ouvre ses portes. Elle lui a expliqué son travail mais n'a appris l'interdiction qu'ultérieurement.
A ces accusations Faigelj répond qu'"il existe une différence entre la censure et la définition de règles".
"Je consulté toutes les autorités disponibles : l'auteur, les professeurs, les croyants, les simples citoyens. La plupart des artistes trouvaient que l'oeuvre n'était pas offensante, mais que de toutes façons la liberté artistique est hors contrainte. A l'inverse, les croyants et les simples citoyens trouvaient en majorité que l'oeuvre était offensante, que cela signifie jouer avec désinvolture avec le sacré. La décision était difficile à prendre mais j'ai pris le parti de protéger les simples citoyens, qui dans l'oeuvre artistique voyaient le côté manifeste : 'Jésus qui empoigne de l'argent'. J'ai choisi de ne pas prendre le risque que la majorité des citoyens se sentent offensés et déforcés dans leurs droits et d'avoir en plus à payer pour cela. Parce que cette majorité, qui dit croire en Jésus, est la principale source de financement du Centre culturel", a déclaré Fajgelj, cité par le site 021.
[...]
Source : kontrapress.com, le 16 octobre 2013.
Sur les problèmes de la culture à Novi Sad, voir aussi : http://balkanikum.vefblog.net/503.html#_2530