Obamin kredibilitet
Crédibilité des perroquets
Pre manje od šest meseci, Amerika je opisivana kao feniks koji se uzdiže iz pepela, ekonomski oporavljen, sa nezavisnim energetskim resursima, dominantnim multinacionalnim kompanijama i preporođenom automobilskom industrijom. Sada je to imperija koja propada, poljuljana neodlučnim ponašanjem predsednika Baraka Obame.[1]
N’importe qui peut dire et écrire n’importe quoi. En particulier sur les Etats-Unis. En moins de six mois, ce pays vient donc de passer du statut de Phénix remplumé (reprise économique, indépendance énergétique, domination des multinationales de l’informatique, résurrection de l’industrie automobile) à celui d’empire déclinant, amoindri par le comportement jugé velléitaire de son président (1).
Tako tvrdi salonska klasa. Oni su pisanje o „neobičnoj slabosti Amerike“[2] pretvorili u omanju industriju. Tvrde da je Obama narušio američki kredibilitet oko Sirije jer nije pokrenuo još jednu operaciju protiv još jedne arapske države[3] , kao što se nadao Pariz i još neki briljantni stratezi (vidi Olivier Zajec, France’s resounding defeat).
Désormais, disserter sur l’« étrange faiblesse de l’Amérique (2) » est devenu une petite industrie. Dans le cas de la Syrie, le président Barack Obama aurait en effet nui au crédit de son pays en ne lançant pas, comme l’espéraient passionnément Paris et quelques stratèges de génie (lire « Cinglante débâcle de la diplomatie française »), une opération militaire supplémentaire contre un Etat arabe. Le terme choisi par tous les perroquets est celui de « crédibilité » (3).
Pogledajmo taj kredibilitet. Rat u Vijetnamu je bio rezultat odluka Džona Kenedija i Lindona Džonsona, pravdanim sprečavanjem pada još jedne domine na stranu sovjetskih ili kineskih komunista. Što se tiče SAD, to je bilo pitanje kredibiliteta. Tri miliona stanovnika Indokine platilo je glavom. Godine 1979, četiri godine nakon američkog poraza, Kina i Vijetnam su zaratili.
Alors, voyons... La guerre du Vietnam fut décidée par John Kennedy et par Lyndon Johnson au prétexte d’empêcher la chute d’un « domino » de plus dans l’escarcelle communiste, soviétique ou chinoise. Pour les Etats-Unis, c’était alors une question de crédibilité. Trois millions d’Indochinois périrent. En 1979, quatre ans après la déroute de Washington, Pékin et Hanoï s’affrontaient militairement…
Rat u Iraku osmislio je Džordž Buš, da kazni režim koji je navodno bio deo „osovine zla“, uz Iran i Severnu Koreju. Što se tiče SAD, u pitanju je bio kredibilitet. Danas je Irak u ruševinama, a vlada u Bagdadu, koju su postavili američki vojnici, bliža je Iranu nego ikad ranije.
Manigancée par M. George W. Bush, la guerre d’Irak devait punir un régime accusé d’appartenir, comme l’Iran et la Corée du Nord, à l’« axe du Mal ». Pour les Etats-Unis, c’était alors une question de crédibilité. Aujourd’hui, l’Irak est détruit et le pouvoir installé à Bagdad par les soldats américains n’a jamais été aussi proche de Téhéran.
U oktobru 2002, Obama je kao mladi senator protiv američke intervencije u Iraku, rekao: „Ja nisam protiv svih ratova, ja sam protiv glupih ratova.“ Kad je izabran za predsednika, pojačao je glupi rat u Avganistanu dok nije primoran da se povuče.
« Je ne suis pas contre toutes les guerres, mais je m’oppose à une guerre stupide », expliqua en octobre 2002 un jeune sénateur nommé Obama, hostile à l’équipée irakienne de son pays. Elu président, il intensifia cependant une « guerre stupide » en Afghanistan avant de devoir battre en retraite.
Ratni huškači podsticali su ga da zauzme čvrst stav prema Siriji: da prekrši međunarodno pravo posezanjem za silom bez odobrenja Saveta bezbednosti; da ne obraća pažnju na to šta misli Kongres; da ignoriše odluku Kongresa ukoliko se ona kosi sa njegovim izraženim željama; i da pokrene vojnu operaciju sa mnogo manje saveznika nego što je imao Buš u „koaliciji voljnih“ 2003. godine.
Dans le cas de la Syrie, les va-t-en-guerre lui ont demandé de se ressaisir. Il devait tout à la fois violer le droit international en recourant à la force sans autorisation du Conseil de sécurité ; se dispenser de consulter le Congrès ; puis, une fois que la Maison Blanche l’eut sollicité, passer outre au cas où son avis lui serait contraire ; enfin, lancer une opération militaire avec l’appui d’un nombre d’alliés infiniment plus restreint que la « coalition des volontaires » de M. Bush.
Američki predsednik se osetio pozvanim da sve to uradi protivno željama većine njegovih sunarodnika, od kojih neki smatraju da će američka vojska postati „Al Kaidino ratno vazduhoplovstvo“ u Siriji.[4]
Mieux, le président des Etats-Unis était sommé d’engager cette aventure contre la volonté d’une majorité de ses concitoyens, dont certains redoutent que l’armée américaine devienne en Syrie l’« aviation d’Al-Qaida (4) ».
Premišljao se, pa je izgleda zaključio kako će njegov kredibilitet ipak preživeti odbijanje ulaska u još jedan glupi rat na Bliskom istoku.
M. Obama a hésité. Puis il paraît avoir conclu que sa crédibilité survivrait pendant quelque temps au refus d’engager une nouvelle « guerre stupide » au Proche-Orient.
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(1) Dans « Les Etats-Unis saisis par le polycentrisme » (L’Atlas du Monde diplomatique 2013), Benoît Bréville analyse le caractère répétitif du thème du déclin américain.
(2) Dominique Moïsi, « L’étrange faiblesse de l’Amérique face à Vladimir Poutine », Les Echos, Paris, 16 septembre 2013. En 2003, Moïsi avait soutenu la guerre d’Irak.
(3) Cf. Mathias Reymond, « Conflit en Syrie : les éditocrates s’habillent en kaki », Acrimed, 23 septembre 2013.
(4) Selon l’expression de l’ancien député de gauche de l’Ohio, M. Dennis Kucinich.
Izvor : http://pescanik.net/2013/10/obamin-kredibilitet/